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Marjorie Ayen, Anti-Bullying Consultant : «Les parents doivent se remettre en question»  

Marjorie Ayen, Anti-Bullying Consultant.

Elle insiste qu’il est important de prendre un cas de bullying au sérieux. « Le bullying est une forme de violence et peut marquer à vie une victime. Parfois, le harcèlement peut commencer à la maison, dans la mesure où un enfant harcèle son frère ou sa sœur. C’est ce qu’on appelle du sibling bullying », explique-t-elle.

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Selon la consultante, les parents doivent impérativement intervenir et encadrer leurs enfants. De plus, elle avance que l’enfant qui harcèle à la maison peut faire de même à l’école. Ou l’enfant qui se fait harceler à la maison peut harceler à son tour à l’école.

Marjorie Ayen insiste que dans la plupart des cas, un enfant qui est exposé à la violence à la maison, comme la violence domestique, peut reproduire cette violence à l’école en harcelant ses camarades de classe. « Les parents doivent donc se remettre en question et assumer leurs responsabilités. Il est aussi bon que les parents enseignent à leurs enfants à mieux se protéger du harcèlement, comme s’exprimer si on leur fait du mal, prendre des cours de karaté, etc. »

Selon ses dires, il est important d’être sensibilisé aux signes d’une victime de harcèlement qui est en train de souffrir en silence. Quelques exemples de ces signes sont : l’enfant souffre de symptômes chroniques comme des maux de ventre ou de tête, de fièvre, de l’automutilation, de troubles du sommeil/de l’alimentation, l’enfant revient de l’école avec des bleus ou ses effets personnels ont été volés, on tombe sur des messages blessants, etc...

De plus, elle avance qu’il est du devoir du personnel enseignant et non-enseignant d’intervenir quand il y a un cas de harcèlement : « Le personnel enseignant et non-enseignant doit aussi être formé à la gestion des cas de harcèlement. Une méthode qui amène les persécuteurs à éprouver de l’empathie pour leurs victimes et à ne pas récidiver est la méthode de la préoccupation partagée d’Anatol Pikas. Cette méthode pourrait être enseignée au personnel enseignant et non-enseignant d’un établissement scolaire ».

Elle propose également la mise en place d’un système de dénonciation anonyme en ligne pour aider les victimes à dénoncer leur calvaire.

« Les élèves doivent aussi être sensibilisés au harcèlement à travers des causeries/ateliers. L’accent doit être mis sur l’empathie. Ceux qui sont témoins d’un cas de harcèlement doivent pouvoir le dénoncer. Ils doivent briser la loi du silence. L’école doit donner l’assurance aux élèves qu’il y aura des sanctions, s’il y a des représailles contre ceux qui dénoncent ce fléau », fait-elle comprendre.

La présence d’un psychologue à plein temps dans chaque école est recommandée. « Un harceleur peut ne pas harceler à nouveau s’il est bien encadré. Par exemple, il est bon qu’il ait un suivi psychologique. La direction doit aussi lui parler, en mettant l’accent sur l’empathie. Le harceleur doit être sanctionné car il doit comprendre que s’il franchit une limite, il doit s’attendre à des conséquences. D’ailleurs, le harcèlement d’un enfant est un délit selon l’article 26 de la Children’s Act (2020) », souligne-t-elle.

Marjorie Ayen avance qu’il est impératif de rendre la lutte contre le harcèlement visible, d’où l’importance de supports visuels sur le harcèlement comme des posters et des stickers.

« Il est très important qu’une victime ne souffre pas en silence mais dénonce ce qu’elle est en train de subir. Cependant, il faut bien choisir à qui se confier. Un fake friend qui peut banaliser le harcèlement et qui au contraire incite une victime à se faire du mal est à éviter absolument ! Bien choisir ses amis est capital ! Il faut bien comprendre que le harcèlement peut avoir un impact dévastateur sur la santé mentale de la victime. Cette dernière peut souffrir, par exemple, de dépression ou d’anxiété/de crises d’angoisse ou même avoir des pensées suicidaires ou/et vouloir commettre l’irréparable. On ne peut pas savoir ce qui peut se passer dans la tête d’une victime. Cependant, je tiens à préciser que le harcèlement ne mène pas directement au suicide. Il y a normalement d’autres facteurs comme se sentir hopeless and helpless, a history of mental health issues, a poor support system etc. »

Selon la consultante, il est très important d’aider les victimes, de les encourager à sortir de leur mutisme et de sensibiliser tout le monde à la lutte contre le harcèlement.

 

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