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Mario Ayelou : un civil en mission

Mario Ayelou était Registrar à l’état civil. Mario Ayelou à Strasbourg avec des amis et son épouse à gauche (blouse blanche).

Après plus de 45 ans dans la fonction publique, Mario Ayelou a abandonné sa retraite pour offrir un service de conseil personnalisé au public. Sa mission est d’apporter une expérience de qualité par rapport aux démarches à l’état civil et litiges environnementaux.

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Son téléphone n’arrête pas de sonner. Mario Ayelou vient tout juste de rencontrer son premier client. Ancien Registrar de l’état civil et ayant auparavant travaillé comme secrétaire au Tribunal d’appel de l’environnement, il a décidé de mettre son réseau de contact au service de la communauté. À 66 ans, il est désormais le directeur d’Identity Consulting Services Ltd, mais aussi l’unique employé pour l’instant

En ce mercredi 17 avril 2024, nous sommes allés à sa rencontre, à son bureau à la rue Lislet Geoffroy, à Port-Louis, à quelques mètres de la Cathédrale. L’homme est courtois. Il nous dévoile volontiers son parcours fait de persévérance et de détermination. 

Si c’est à Flacq qu’il voit le jour, Mario Ayelou grandit à Beau-Bassin. Il vit aujourd’hui à Coromandel avec son épouse et leurs trois filles. Il est issu d’une fratrie de six enfants, dont trois sœurs. Son père travaille à la poste tandis que sa mère est une femme au foyer. Il fait ses études primaires à l’école Colonel Maingard avant de rejoindre le collège Patten. « Je n’ai pas fréquenté de ‘star school’, mais cet établissement secondaire a été un tremplin pour moi et tant d’autres, parmi un certain Rama Sithanen », raconte-t-il.

D’ailleurs, confie le sexagénaire, « je suis le seul de la famille à avoir fait des études supérieures. En ces temps-là, la vie n’était pas facile. Mais j’ai toujours été convaincu qu’on pouvait sortir de la misère grâce à l’éducation ».

En décembre 1976, Mario Ayelou intègre la fonction publique. Il est notamment affecté au département de la poste. « J’ai été postier pendant deux ans avant d’être promu ‘clerical officer’. Tout en travaillant, j’ai fait des études », relate le sexagénaire. « En 1984, je suis parti en Angleterre pour des études de droit, mais hélas je n’ai pas réussi à les compléter », poursuit l’ancien haut cadre de la fonction publique.

Quelques années après, il obtient une bourse de l’université de Strasbourg. Il met ainsi le cap sur la France où il décrochera plus tard une maîtrise en droit de l’environnement et de l’utilisation des terres. Mais, surtout, durant cette période, il rencontre Geneviève, celle qui deviendra son épouse. En 1987, le couple se marie.

De retour au pays en 1993, il reprend son poste de Clerical Officer. « J’avais pris un ‘study leave’ pour aller faire mes études. Bien que bardé de diplômes à l’époque, je suis resté à travailler à ce poste pendant encore neuf ans. Il fallait trouver de l’argent. En ces temps-là, je ne touchais pas beaucoup d’argent et j’étais déjà père de deux enfants », explique Mario Ayelou.

Après une brève affectation à la Policy Unit du bureau du Premier ministre, il tombe sur un appel à candidature pour le poste de secrétaire à l’Environment and Land Use Appeal Tribunal (ELUAT). Nous sommes alors en 2000. « Comme c’était dans mes cordes, j’ai postulé et j’ai été pris. C’était tout bon pour moi car je n’allais pas perdre mon temps de service. » 

Mario Ayelou a passé 13 ans au sein de l’ELUAT avant de quitter ce poste en décembre 2013. « J’avais vu une annonce un jour pour le poste vacant de Registrar of Civil Status. C’était pour moi une occasion de mettre mes compétences au service du pays. Certains de mes amis me disaient que ‘sa to pa pou gagne sa’. Mais je me suis quand même lancé. » Une audace couronnée de succès. 

« J’étais à la tête d’une équipe très qualifiée. Nous avons apporté plusieurs réformes, dont la Certification ISO de tous les bureaux de l’état civil, l’aménagement de la nouvelle salle de mariage internationale dans le Registrar Building, l’inauguration de la nouvelle Unité de carte d’identité nationale, de même que le lancement de la demande en ligne d’extraits d’actes civils », précise Mario Ayelou.

En octobre 2022, il prend sa retraite en tant que Registrar de l’état civil. En janvier 2023, Mario Ayelou incorpore sa compagnie de services consultant. Pourquoi ce métier après la retraite ? « Je me suis dit que j’avais acquis des compétences durant ma carrière que je ne voulais pas mettre au repos. De mon temps à l’état civil, j’avais réfléchi à faire quelque chose en ce sens. Je voyais beaucoup de personnes qui ne savaient pas comment s’y prendre pour leurs démarches administratives ou encore des étrangers mariés à des Mauriciens qui ne comprenaient pas forcément les subtilités de l’administration civile. Je voulais aider et améliorer le système. C’est là que m’est venue l’idée de proposer un service personnalisé. Comme j’ai toujours gardé un pied dans le social, j’ai voulu aider les gens en me mettant à l’écoute de leurs problèmes », affirme-t-il

Un regret ? « Étant juriste de formation, je me suis posé la question de savoir si j’aurais pu être juge si j’avais poursuivi mes études de droit. D’ailleurs, j’ai eu la chance de côtoyer des juges et magistrats grâce à mes fonctions à l’ELUAT. Mais je ne le regrette pas. J’ai eu la chance de faire de hautes études européennes et d’occuper un poste clé dans la fonction publique », souligne-t-il.

Son engagement social

Mario Ayelou a été président d’Action civique de Coromandel en 2024. Il est le fondateur et membre du comité exécutif du Mouvement Bien-être Maingard - Beau-Bassin et co-fondateur des Forces vives Barkly en 2002. En 2003, il a été désigné « Chevalier de l’Ordre de Marie Reine de la Paix ». Son engagement envers la société mauricienne ne s’arrête pas là. De 2019 à 2022, il a eu l’honneur d’être nommé ambassadeur de Maurice par l’Organisation ID4 Africa, dont le siège est à New York.

Zoom sur Identity Consulting Services

Que fait la compagnie de Mario Ayelou ? D’abord, un constat. Sur son pamphlet disponible au public, il annonce que « certains des services payants qu’il propose sont également disponibles gratuitement dans le secteur public ». Pourquoi ses services sont-ils payants dans ce cas ? « Prenez les hôpitaux publics. Ils offrent un service de santé gratuit. Toutefois, beaucoup de personnes vont à la clinique pour la qualité du service. C’est le même principe ici. Nous offrons un service professionnel et de qualité supérieure : nous garantissons une écoute attentive », explique le directeur de l’entreprise.

La mission de Mario Ayelou est claire : assister et conseiller les citoyens en matière d’enregistrement civil et de formalités administratives. Si vous avez besoin d’un extrait de naissance ou de changer de nom, sa compagnie vous garantit un suivi adéquat et personnalisé. Il peut aussi agir par procuration pour ses clients, leur épargnant les longues attentes et autres difficultés.

Parmi les services offerts, figurent des consultations sur les questions d’état civil, des services de conseil aux organisations locales, régionales et internationales, ainsi que des services spécifiques à la diaspora mauricienne. Il propose également des conseils en matière environnementale et agit en tant qu’expert devant les tribunaux en cas de litiges environnementaux. Il ne travaille pas seul, car Identity Consultancy Services Ltd collabore avec des professionnels du droit et d’autres domaines pour fournir un service efficace et intégré à ses clients. 

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