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Marie Thérèse, Jaynool et Mungree : les centenaires de Noël

Maurice compte trois centenaires de plus : Marie Thérèse Noëlle Fleurot, Mungree Mungrah et Jaynool Purdasy. Ils souffleront leurs 100 bougies ce dimanche, soit le jour de Noël. Rencontre.

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Marie Thérèse Noëlle Fleurot : en toute simplicité

Née le 25 décembre 1916, Marie Thérèse Noëlle Fleurot fête son centième anniversaire ce dimanche. Pour elle, c’est un grand événement, vu que sa date de naissance est la même que celle de Jésus-Christ. Cependant, elle compte le célébrer en toute simplicité.

Cent ans et en bonne santé ! Quand nous avons rencontré Marie Thérèse Noëlle Fleurot à son appartement à Beau-Bassin, nous avons été surpris. Elle est venue jusqu’à la porte nous accueillir en personne. Notre interlocu­trice, qui fête ses 100 ans ce dimanche 25 décembre, ne les fait pas, malgré les huit chirurgies qu’elle a subies au cours de sa vie.

Elle vit dans son appartement depuis qu’elle s’est mariée. « Je me suis mariée à l’âge de 37 ans. Mon époux Roger exerçait comme comptable. Il est décédé après plus de 25 ans de mariage. Je suis heureuse qu’il m’ait donné une jolie petite famille. Je suis très gâtée par mes enfants et petits-enfants. Ils s’occupent bien de moi. »

Mère de trois enfants, Eric, Yves et Marie Laurence, Marie Thérèse a huit petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. Son aîné vit en écosse, alors que les deux autres sont à Maurice. Depuis que son mari est décédé, la centenaire vit seule. Ce n’est que quand elle a atteint l’âge de 98 ans que ses enfants ont exigé que deux gardiennes restent en permanence avec elle, à tour de rôle.

La vieille dame se déplace avec une béquille, même si elle se débrouille très bien sans. « Je n’ai aucun problème de santé. Je ne prends des médicaments que pour éviter de tomber malade, ainsi que pour contrôler le diabète et l’hypertension. Sinon, je ne souffre d’aucune complication », confie-t-elle.

Toutefois, Marie Thérèse a partiellement perdu la vue. « Ma vision est très floue. Je ne peux ni lire ni écrire. Néanmoins, je passe ma journée à regarder la télé et à écouter la radio. Sinon, mon quotidien est simple : je mange, je bois et je dors », raconte-t-elle dans un grand éclat de rire. 

Elle raconte qu’il n’y a pas de secret expliquant sa longévité : « Je n’ai pas de secret. J’ai toujours mené une vie normale. Je mange et je bois de tout. Je n’ai pas de repas spécial et de mode de vie différent des autres. J’aime manger du poulet, des biscuits et des sucreries. Je dois dire qu’il faut toujours être positif pour avoir une vie longue et heureuse. »

La centenaire se remémore qu’enfant, elle n’a jamais célébré son anniversaire. « Ce n’était pas la tradition chez nous. On fêtait plutôt la Noël. Quand je me suis mariée, on fêtait mon anniversaire de manière grandiose, car il coïncidait avec la Noël. »

Pour elle, ce 25 décembre 2016 est évidemment un jour très spécial. « Eh oui, j’ai 100 ans aujourd’hui et c’est la Noël. C’est le plus grand événement de ma vie, mais je compte le célébrer en toute simplicité. » Marie Thérèse compte se rendre à l’église pour la messe de 7 heures, puis elle sortira déjeuner avec sa famille. Ensuite, tout l’après-midi, elle recevra la famille, les proches et les amis.

Puis, la vie suivra son cours et Marie Thérèse entend continuer à vivre comme elle l’a fait jusqu’a présent. « Je ne pense jamais à la vieillesse ni à la mort. J’accepte la vie comme elle vient. Je suis la première de ma famille à atteindre 100 ans. Ma sœur est, elle, âgée de 94 ans. »

Jaynool Purdasy : fan de Salman Khan et de Man Utd

Depuis qu’il a 15 ans, il a prié chaque jour pour atteindre l’âge de 100 ans. Jaynool Purdasy, plus connu comme Mamood, est né le 25 décembre 1916 à Pont-Praslin, Brisée-Verdière. Pour lui, naître un 25 décembre est un « véritable cadeau de la part du Créateur ».

C’est dans sa maison à Phœnix, en présence de son fils Nazeem et de sa belle-fille Hazra, que nous l’avons rencontré. Jaynool maîtrise parfaitement les langues de Shakespeare et de Molière, ainsi que l’urdu. Comme le vieil homme est sourd, nous avons communiqué par l’intermédiaire d’un tableau.

« Je suis très content de pouvoir fêter mes 100 ans avec ma famille. C’est une bénédiction de ma mère, car avant sa mort, elle m’avait dit que je serais comme un bouquet de fleurs sur la Terre. »

« Je suis très content de pouvoir fêter mes 100 ans avec ma famille. C’est une bénédiction de ma mère, car avant sa mort, elle m’avait dit que je serais comme un bouquet de fleurs sur la Terre. Chaque fois que quelqu’un me rendait visite, je ne lui demandais qu’une chose : faire une petite prière pour que j’atteigne mes 100 ans. Ce vœu a été exaucé par la grâce du Tout-Puissant », confie-t-il.

La sœur de Jaynool est décédée à 97 ans. Cela fait donc de lui le premier centenaire de la famille. Il a eu 13 enfants, dont six qui sont décédés, 26 petits-enfants, 34 arrière-petits-enfants et 5 arrière-arrière-petits-enfants. Deux de ses fils sont nés le 23 et le 28 décembre. « C’est un don que l’on a dans la famille et j’espère qu’il y aura un autre centenaire », lance-t-il.

Le centenaire au rire communicatif dégage une intense joie de vivre. Il ne rate jamais ses cinq prières quotidiennes et son passe-temps favori est la télévision. « J’aime regarder les matchs de foot, surtout quand mon équipe Manchester United joue. Mais ce que j’aime par-dessus tout, ce sont les séries indiennes. Mon acteur préféré est Salman Khan. J’aime beaucoup quand il se met à danser », s’esclaffe-t-il en agitant les bras pour imiter la superstar.
Jaynool connaît toute l’actualité bollywoodienne sur le bout des doigts. « Je sais que mon actrice préférée Kareena Kapoor a épousé Saif Ali Khan. » Nous lui avons quand même appris que Kareena Kapoor a mis au monde un fils.

Notre centenaire a commencé à travailler à l’âge de 15 ans comme laboureur dans un champ de canne. Pour lui, en plus de ses prières, c’est là que réside le secret de sa longévité. Il a étudié à l’école RCA où il a côtoyé les sœurs et les prêtres. De ce fait, même s’il ne célèbre pas Noël, cette fête a toujours représenté quelque chose de spécial pour lui. « Je ne suis pas matérialiste, mais j’ai demandé un appareil pour chauffer ma nourriture à ma belle-fille comme cadeau de Noël. J’ai toujours eu un lien important avec la communauté catholique et c’est pourquoi je respecte cette fête. »

Mungree Mungrah : bijoux en or et vernis tendance

« Vivre vieux, vivre mieux. » Cet adage pourrait définir la vie de Mungree Mungrah, qui fête ses 100 ans ce dimanche. Vêtue d’un sari orange, sourire aux lèvres, Mungree, nous a accueillis chez elle à la veille de son anniversaire. Première centenaire de sa famille et de Beaux-Songes, elle habite avec sa fille aînée, bien que ce soit son fils et sa belle-fille qui s’occupent d’elle.

Elle a des difficultés à s’exprimer en créole, mais nous parvenons tout de même à communiquer. « Je suis très contente d’avoir 100 ans. C’est le fruit de mes prières. Je suis heureuse d’être entourée de mes enfants et petits-enfants », confie-t-elle.

« C’est grâce à mes petites-filles que je me sens bien dans ma peau. Elles me coiffent et me mettent des vernis très tendance. »

Mungree a six enfants – trois filles (dont deux sont décédées) et trois garçons. La centenaire passe ses journées à regarder la télévision et à prier. « Ma mère est très religieuse. Elle passe son temps à regarder des séries épiques comme Ramayan et Mahabharat », explique sa fille.

Cette dernière souligne que la santé de Mungree s’est détériorée cette année. Sa belle-fille Radha ajoute : « Chaque mois un médecin vient la voir. Elle a tendance à oublier les jours maintenant. »

Mungree est très coquette. Elle profite souvent des fêtes pour arborer ses bijoux en or. « C’est grâce à mes petites-filles que je me sens bien dans ma peau. Elles me coiffent et me mettent des vernis très tendance », raconte-t-elle. La vieille dame adore aussi voyager en voiture. « Mes enfants m’emmènent à la plage pour profiter du soleil. Et puis j’aime rendre visite à mes proches. » Par contre, Mungree déteste les médicaments. « Mes proches me forcent à prendre les médicaments que je n’aime pas », se plaint-elle.

Cette ancienne habitante de Henrietta n’a pas eu une enfance facile. Elle a perdu ses parents quand elle était encore enfant. Elle a dû travailler dur pour survivre et n’est jamais allée à l’école. « Petite, j’ai dû cueillir du thé et travailler comme laboureuse. Nous étions très pauvres. Nous mangions des patates. Je n’ai jamais baissé les bras », se souvient-elle.

Mungree a épousé Shivkaran quand elle avait 25 ans. Les deux travaillaient pour Médine Sugar Estate. Maniram, le fils de Mungree, nous explique que le jour où son père est tombé malade, leur vie a changé. « Ma mère est devenue veuve à 55 ans. Elle élevait des cabris et des vaches pour joindre les deux bouts. Par la suite, elle a pu acquérir un terrain et construire une maison. C’est une femme exemplaire. Malgré ses difficultés, elle a fait en sorte que tous ses enfants bénéficient d’une bonne éducation. »


Des jumeaux en cadeau

Il y a sept ans exactement, elle donnait naissance à des jumeaux après 13 ans de mariage. Depuis ce 25 décembre 2009, Vanessa Ragavan est la mère comblée de Bhavhish et Bhavisha, qui fêtent ce dimanche leur septième anniversaire. C’est le garçon qui est né avant, à midi exactement, se souvient cette habitante de Sainte-Croix âgée de 38 ans. La petite a emboîté le pas trois minutes plus tard.

Depuis ce jour très spécial, chaque année, Vanessa Ragavan organise ce qu’elle appelle la Christmas Party pour fêter à la fois Noël et l’anniversaire des jumeaux. Pour cet événement exceptionnel, la trentenaire met les petits plats dans les grands. Elle installe une décoration particulière autour du traditionnel sapin et habille ses enfants tout de rouge. Et évidemment, les cadeaux pleuvent à foison !

Pour Vanessa, ses petits sont son porte-bonheur. « Tout ce que je souhaitais faire, je l’ai fait. Depuis qu’ils sont là, j’ai pu acheter un terrain, construire ma maison et mener à bien plein de projets », s’enthousiasme-t-elle. Elle se remémore avec émotion ce jour où elle les a tenus dans ses bras pour la première fois et où ils ont poussé leur premier cri, sur un lit de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo.

Vendeuse de produits alimentaires à la foire de Sainte-Croix, elle est séparée de son mari depuis plus de cinq ans. Elle s’occupe seule de ses enfants. Pour eux, cette maman tigre est prête à sortir les griffes : « Par la grâce de Dieu, je m’assure que mes enfants soient heureux en les comblant d’amour. »
Cette année, Bhavish a demandé au Père Noël une voiture télécommandée et Bhavisha une poupée. Mais bien sûr, ils ont reçu beaucoup plus de cadeaux !

 

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