À Marie Reine de la Paix: l’enseignant fume du gandia avec ses élèves

Silence, on fume ! Monsieur Sudesh R. n’était pas en train de dispenser des cours en tourisme à une classe attentive. Non, il aurait fourni des explications à deux élèves de 16 et 17 ans sur la manière de préparer un ‘bong’ et comment utiliser cet appareil pour fumer du gandia. Cette scène inédite ne s’est pas déroulée dans une salle de classe d’un collège privé de la capitale, mais sur un banc, à rue Mgr Leen, Marie Reine de la Paix. L’atmosphère était détendue, Sudesh  R. était loin des regards du personnel du collège et aucun élève ne peut le trahir. Tout de même, la scène n’a pas échappé à l’œil vigilant des membres de la Special Supporting Unit qui effectuaient une patrouille. Constatant quelque chose d’anormal sur ce banc de bois où trois personnes étaient assises l’une à côté de l’autre, deux policiers de la SSU se sont approchés pour s’enquérir de ce qui se tramait. Ils tombent nez à nez sur Sudesh R., enseignant en tourisme dans un collège de la capitale et deux élèves. Ils n’avaient pas de livre ou de cahier sur eux, mais bien du cannabis.

« Bong la pou moi »

L’étudiant de 16 ans était assis au milieu. Il manipulait un objet en plastique avec ses mains. Les officiers de la SSU soupçonnant qu’il s’agissait de la drogue, la Guard Room de l’Anti Drug and Smuggling Unit est immédiatement alertée. Une escouade menée par le Deputy Inspector Daby est mandée sur les lieux. Le logement en plastique, qui s’avère être une bouteille d’Ice Tea de 0.5 L contenait un liquide, du tabac et des morceaux de feuilles de gandia. Il a été saisi ainsi qu’un bâtonnet provenant d’un papayer. Dans le milieu de la drogue, l’appareil est connu sous le nom de « bong », matériel utilisé pour fumer du gandia. Confronté à ce qu’il tenait entre les mains, l’adolescent de 17 ans, devait lancer à l’égard des policiers qui les encerclaient ‘Bong sa missier’. L’autre étudiant de 16 ans est resté silencieux face aux questions de la police. Quant à l’enseignant de 26 ans, domicilié à Vacoas, il est passé aux aveux en ces termes « Bong la pou moi, moi mone arranger. » L’enseignant fut sommé de se mettre debout. Ce qui aboutit à la découverte d’une quantité de feuilles de cannabis et de tabac dissimulée dans un morceau de papier. De nouveau interrogé, l’enseignant a admis que cette drogue lui appartenait. « Gandia sa, moi ki fine amen sa pou fumer.» Vers 12h50, les hommes du Detective Inspector Daby et ses hommes ont embarqué les trois suspects pour les Casernes centrales. L’enseignant Sudesh R. a passé la nuit en cellule policière. Vendredi il a été traduit devant le tribunal de Port-Louis pour son inculpation provisoire.

Un parent: « Ene professer démon ça »

« Li ene professer démon ». Cris de colère du père d’un des deux adolescents qui se trouvaient en présence de l’enseignant. « Lekol bizin pousse li, si demain li dir zenfant la fer ene crime, zenfant la pou ekoute li parski li ene model», lâche notre interlocuteur. Il s’oppose à cet que cet enseignant dispense de nouveau des cours à son fils. « A l’avenir, il capave faire pire enkor.» « Au lieu de fumer du gandia en présence des élèves, l’enseignant aurait dû être un modèle pour ses élèves. L’enseignant, c’est comme un père, si le père n’est pas bon, j’ai peur de ce qui risque d’arriver à mon enfant au collège maintenant », confie cet homme qui dit travailler jour et nuit pour financer les études de son fils. « J’ai tout fait pour que mes enfants se tiennent loin de l’enfer de la drogue. Je me souviens comment mon fils et moi avions participé à une campagne de sensibilisation sur les méfaits de la drogue. Zordi profeser la meme apé done zote sa ».

Don de sang

Comment un enseignant et deux élèves se trouvaient-ils à Marie Reine de la Paix, à la mi-journée jeudi, alors qu’à cette heure, ils devaient se retrouver en classe. Renseignement pris: L’enseignant et les deux étudiants procédaient à la distribution de pamphlets aux membres du public dans le sillage d’un collecte de sang prévu prochainement.