Il y a des familles qui sombrent dans la pauvreté par un malheureux concours de circonstances. C’est le cas d’une femme dont l’existence a dramatiquement changé depuis quelque temps. Elle n’a plus de revenus.
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Comment survit une personne qui n’a pas droit à une pension pour invalide ? Pourtant, cette personne avait touché pendant douze mois cette allocation. Marie-Noëlle habite Vallée-des-Prêtres. Elle marche avec difficulté, car elle souffre de ses genoux. Il faut dire qu’elle est bien en chair et, de ce fait, tout le poids de son corps repose sur ses genoux. Chaque pas est un martyr pour elle. Elle souffre de ce problème depuis plus d’une quinzaine d’années. Il ne semble pas qu’il y ait de traitement pour elle.
C’est une humiliation pour une pauvre femme qui cherche à obtenir le soutien de l’État, vu qu’elle ne peut plus travailler »
À cause de ce problème, Marie-Noël a perdu son travail, il y a sept ans. Elle gagnait sa vie comme « cleaner ». Elle a bossé pendant huit ans pour une firme de nettoyage, mais elle n’a été employée à titre permanent que durant les trois dernières années avant son licenciement. Depuis, elle ne travaille plus, alors qu’elle n’est âgée que de 52 ans.
Elle n’a pas de revenus, tandis que sa santé continue à se détériorer. Marie-Noël aurait pu compter sur Serge, son mari, qui est soudeur à son compte. Mais à cause d’une mauvaise santé, il ne travaille pas régulièrement.
Comme si cela ne suffisait pas, un autre malheur a frappé le couple. Un jour, alors que Serge revenait à la maison sur sa bicyclette, il a été agressé par des individus près du pont de Résidences La-Cure, à Vallée-des-Prêtres. Ils lui ont volé son « grinder », mais le plus grave, c’est qu’ils lui ont braqué une torche dans les yeux, alors qu’il venait d’être opéré de l’œil. Ils lui ont aussi lacéré le visage. Depuis, il est incapable de travailler.
Marie-Noëlle n’avait pas mis suffisamment de côté pour pouvoir passer le reste de son existence sans devoir travailler. Comment survivre dans ces conditions ? La seule solution, c’est de faire appel à la Sécurité sociale. C’est ce qu'elle a fait.
Après avoir été examinée à huit reprises par le tribunal médical, on lui a accordé une pension pour invalide. De mars 2017 à février 2018, elle a touché Rs 5 450 chaque mois. Ce qui lui a permis de garder la tête hors de l’eau. Puis, elle a replongé. Après un an, la pension a été supprimée. Elle a fait appel, mais celui-ci a été rejeté.
Je le fais au prix de grandes souffrances. Je ne suis pas supposée marcher, car cela va encore endommager mes cartilages. Mais que faire ? Je suis obligée »
Pension supprimée
Depuis, elle broie du noir. Elle n’a plus de revenus depuis quatre mois. Elle ne comprend pas pourquoi sa pension a été supprimée. « Je n’ai pas été subitement guérie après un an. Mes genoux me font souffrir plus que jamais. D’ailleurs, je serai opérée du genou droit. Je serai admise à l’hôpital le 10 août », déclare-t-elle. Pour ajouter à ses malheurs, elle dit aussi souffrir d’autres problèmes de santé, dont une déficience cardiaque.
Situation familiale difficile
Outre l'absence de revenus, la situation familiale n’est guère brillante chez Marie-Noëlle. Elle a deux enfants, âgés de 32 et de 29 ans. L’aîné est marié et est père de deux enfants. Il habite à l’étage de sa maison. Lui aussi a été blessé au travail et n’a pas travaillé pendant un an.
Le compagnon de sa fille a abandonné celle-ci, alors que leur enfant avait quatre mois. Marie-Noël a recueilli sa fille et sa petite-fille chez elle. La fille de Marie-Noëlle est employée d’usine. Elle touche Rs 3 000 par quinzaine.
La petite-fille de Marie-Noël est aujourd’hui en Grade 4, mais la grand-mère déplore que l’enfant ne bénéficie d’aucune aide sociale. Elle en touchait une auparavant, mais elle a été supprimée. Elle ajoute que le père de la fillette ne lui accorde aucun soutien financier.
Avenir
Marie-Noëlle est tellement découragée par ses tentatives infructueuses pour obtenir une pension qu’elle pleure comme une gosse après avoir fait face à toute cette indifférence. « C’est lune humiliation pour une pauvre femme qui cherche à obtenir le soutien de l’État, vu qu’elle ne peut plus travailler », estime-t-elle.
Issue d’une famille nombreuse (elle a trois sœurs et quatre frères), Marie-Noëlle révèle avoir emprunté Rs 500 de sa sœur aînée l’autre jour alors que cette dernière n’a pas une situation financière brillante non plus. Elle ne sait pas quand elle parviendra à la rembourser.
« Quand mon père était vivant, il me soutenait financièrement. Malheureusement, il est décédé il y a quatre ans », indique-t-elle.
Pour survivre, Marie-Noëlle exerce comme bonne, à temps partiel, chez quelques familles. Elle ne touche pas grand-chose, mais c’est mieux que rien. « Je le fais au prix de grandes souffrances. Je ne suis pas supposée marcher, car cela va encore endommager mes cartillages. Mais que faire ? Je suis obligée », explique-t-elle.
Qu’est-ce qui va se passer quand elle sera opérée au genou ? Est-ce que son mari sera rétabli et pourra reprendre le travail ? Des questions qui restent sans réponses.
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