Marie-Hélène Françoise : mains d’argile, doigts de fée

Ce dimanche, plongeons dans l’univers de Marie-Hélène Françoise, une artisane qui donne vie à son existence en façonnant des œuvres d’art avec de l’argile autodurcissante, dans son atelier à Terre-Rouge.

Dans son atelier, entourée de ses créations qui témoignent de son parcours atypique, Marie-Hélène Françoise rayonne de satisfaction. Chaque pièce façonnée de ses mains dans de l’argile autodurcissante raconte une histoire et une tranche de vie. « Chaque création est une victoire sur soi-même, une affirmation de ma passion », témoigne l’artisane de 41 ans.

C’est dans sa demeure, à Terre-Rouge, qui abrite également son atelier, que nous la rencontrons mardi 5 décembre. Dès que nous franchissons le seuil de la porte, nous plongeons dans une zénitude inattendue. Nous sommes dans l’antre de cette artisane introvertie, immergée dans son monde créatif. 

Elle nous invite à découvrir ses créations en argile autodurcissante exposées sur une étagère : des flocons de neige délicats, de joyeux bonhommes de neige, des sapins majestueux, des maisons chaleureuses et même des crèches avec Marie, Joseph et le petit Jésus… Ces créations nous transportent dans l’enchantement magique de Noël. « C’est ma collection 2023 pour le marché de Noël au Beau Plan Creative Park », nous informe-t-elle. Une collection qu’elle a présentée le samedi 9 décembre.

Passionnée, Marie-Hélène Françoise excelle dans l’art de créer des décors somptueux pour Noël et les baptêmes. Ce qui la fascine dans l’argile autodurcissante, c’est qu’elle n’a pas besoin de four comme la poterie, car elle est facile à utiliser et elle sèche à l’air libre. 

Son périple artistique avec l’argile autodurcissante a commencé il y a un an, illuminant d’abord le marché de Noël au Mahogany Mall. En autodidacte, elle a amorcé cette initiation en visionnant une vidéo inspirante sur YouTube. Un déclic qui la conduit à acquérir un kit chez Hobby World, ouvrant ainsi la porte à un univers créatif qu’elle affectionne depuis son enfance. 

Et pourtant, Marie-Hélène Françoise a emprunté bien des chemins avant d’en arriver là. Avec ses mots empreints d’émotions, elle nous dévoile son parcours marqué par des tournants inattendus. Après le secondaire au collège Medco de Cassis, elle suit des cours de secrétariat, mais la vie a d’autres plans pour elle. D’ailleurs, dit-elle dans un éclat de rire : « Je n’ai jamais été secrétaire de toute ma vie ! »

Après la saisie des données et un bref passage dans un centre d’appels, elle se détourne du tumulte et se plonge dans l’apprentissage du Reiki. Aspirant à une quiétude retrouvée grâce à la spiritualité, elle prend de l’emploi dans un spa. Cette expérience est déterminante, car elle transforme l’absence de formation en une expertise émergente en esthétique, manucure, pédicure et l’application de vernis avec des motifs tendances. Par la suite, elle travaille dans un salon de beauté à Curepipe. 

La naissance de son fils est un autre tournant majeur dans sa vie. Marie-Hélène Françoise prend la décision courageuse de quitter son emploi malgré la charge financière qui pèse sur son époux. « Mon cœur de mère se déchirait à l’idée de me séparer de mon enfant. C’est ce qui m’a poussée à choisir une voie où je pouvais veiller sur lui à plein temps », confie l’artisane. Depuis, trois années se sont écoulées. Son fils Mikael a grandi et fréquente la maternelle. 

En quête d’indépendance financière, Marie-Hélène  Françoise canalise ses talents artistiques, affinés durant ses années de collège, dans la confection des décorations. Sa maison, désormais un musée vivant, regorge de babioles façonnées par ses mains habiles. C’est dans la positivité qu’elle puise la créativité pour concevoir des œuvres exceptionnelles. 

Aujourd’hui, bien que la poterie soit une aspiration future, l’argile autodurcissante reste son compagnon fidèle, alliant passion et subsistance. Le voyage artistique de Marie-Hélène Françoise se poursuit. À travers chaque pièce unique imprégnée d’une histoire personnelle reflétant la beauté de la créativité et la puissance de suivre ses rêves, elle inspire ceux qui, comme nous, croisent son chemin.

Marie-Hélène Françoise nous rappelle que la vie peut prendre des détours inattendus et que chaque détour peut être une opportunité de croissance personnelle et professionnelle. Son histoire est le témoignage d’une mère, d’une artiste et d’une femme qui a eu le courage de suivre son cœur et sa passion. 

La main à la pâte !

Sur le plan de travail de Marie-Hélène Françoise, la terre modelable devient sa toile pour raconter des contes enchantés de Noël. Déterminés à comprendre le modelage de l’argile autodurcissante, nous mettons la main à la pâte. L’artisane, qui a entre-temps enfilé son tablier, nous propose de créer un gnome. De quoi ravir l’enfant qui sommeille en nous. 

Elle sourit en préparant l’argile. Son plan de travail est tout propre. Nous sommes intrigués. En la voyant modeler l’argile, nous comprenons qu’elle est méticuleuse. 

Marie-Hélène Françoise sort un bloc d’argile autodurcissante acheté en sachet. Avec un fil de découpe, elle fait deux moitiés. Avec un rouleau en bois, elle les aplatit et commence la fabrication du gnome. Nous sommes impatients de voir comment elle transforme l’ordinaire en extraordinaire avec chaque pétrissage et chaque coup d’ébauchoir, de mirette et d’estèque, révélant la magie qui réside dans cette matière malléable. 

Les mains dans la terre modelable, elle est transportée dans son art. Petit à petit, le gnome prend forme. Pour assurer sa stabilité sur la table, Marie-Hélène prend une mirette et vide le bas du corps du gnome. Puis, elle passe à la confection de la barbe avec des découpes soigneuses en ajoutant des traits pour un relief saisissant. Puis, le chapeau trouve sa place. Il est lié avec minutie grâce à la barbotine. 

Perfectionniste, Marie-Hélène Françoise s’attarde sur le moindre petit détail. Comme ce flocon de neige qu’elle ajoute avec prévoyance. En moins de 30 minutes, notre gnome a pris forme. 

« Maintenant, il faut le laisser sécher à l’air libre pendant environ six heures, loin de l’humidité et de la poussière », nous dit-elle. Pour que la magie se poursuit, Marie-Hélène nous conseille, une fois chez nous, d’appliquer à notre gnome de la peinture acrylique. Ainsi, il aura une couleur blanche éclatante qui rappellera la neige des pays nordiques en hiver.

Si vous souhaitez plonger dans son univers créatif, rendez-vous pour un voyage visuel envoûtant sur sa page Instagram : marieh. ceramics.