Mariages entre Mauriciens et ressortissants étrangers : des histoires d’amour pas toujours faciles

Si la majorité se mettent la corde au cou par amour, il y a des étrangers qui cherchent des Mauriciens pour un mariage de convenance. Cependant, les autorités sont aux aguets pour qu’il n’y ait pas d’abus au nom du mariage. Des procédures administratives existent comme filet de protection contre le mariage blanc. Des Mauriciens ayant épousé des étrangers nous content leur histoire et leur parcours pour que leurs conjoints puissent venir à Maurice.

De l’amitié à l’amour

Patrick Belcourt, fondateur d’En Avant Moris, a rencontré Mariette alors qu’il étudiait en France. 

« Je l’ai rencontrée lors de ma première année universitaire à Lyon. J’y faisais mes études dans la finance et elle, des études de droit. Nous étions d'abord des amis, puis nous avons été colocataires pendant un an et nous avons fini par sortir ensemble », relate l’intervenant. 

Très vite, les tourtereaux ont compris qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Patrick Belcourt et Mariette ont alors pris la décision de s’unir pour le meilleur et pour le pire. « Nous nous sommes mariés un 24 décembre 2005 dans le village de St Priest-La-Prugne. Donc, cela fait 23 ans que nous vivons ensemble et 22 ans depuis que nous sommes mariés », dit fièrement Patrick Belcourt.  Le couple s’installe en 2006 à Maurice. Comme nous l’explique Patrick Belcourt, les conditions sont quatre années de résidence sur le territoire mauricien, tout en étant marié à un citoyen mauricien. « Les sorties du territoire sont décomptées du délai. En sus, nous exerçons des métiers avec la clientèle, moi banquier et elle notaire. Ainsi, après une année d’instruction du dossier auprès du PMO, Mariette a obtenu la nationalité mauricienne en 2012, sans difficulté », souligne-t-il. 

Le couple Belcourt n’a dû subir aucun contrôle de la part des autorités mauriciennes, car ils étaient déjà mariés avant de s’installer sous les tropiques et étaient déjà parents de leurs deux premiers enfants : François, né en 2003, et Antoine, en 2007.

Coup de foudre 

T. H, un habitant de Plaine-Magnien, et sa famille s’étaient rendus au Pakistan avec un but : lui trouver une épouse. C’est en novembre 2015 qu’ils mettent le cap sur le Pakistan. Il a eu le coup de foudre pour son épouse.  « C’est à travers une entremetteuse (agwa) que nous avons fait la connaissance de mon épouse. Je l’ai rencontrée trois jours après notre arrivée au Pakistan. Cela a été le coup de foudre. Au bout d’une quinzaine de jours, nous étions déjà mariés. Nous avions contracté le ‘nikkah’, qui est comme le mariage civil au Pakistan », déclare-t-il.

T. H. poursuit, que par la suite, il s’est rendu au ministère des Affaires étrangères pour les besoins du certificat de mariage. Son épouse avait déjà fait ses démarches pour avoir son passeport. « Au bout d’un mois, nous étions de retour à Maurice. Mon épouse est venue avec un visa touriste d’un mois. Ici, nous avons entamé les procédures. Nous sommes allés à l’état civil, mais on nous a expliqué que le ‘nikkah’ était valide. Nous nous sommes rendus au bureau de l’Immigration pour l’enregistrement », précise le quadragénaire. 

Après près de huit mois, l’épouse a eu son permis de résidence. Elle a récemment fait son application pour avoir la nationalité mauricienne. « Nous venons de déposer les papiers. On nous a expliqué que cela allait prendre un peu de temps. Mais nous ne sommes pas pressés », concède le père de deux enfants (un fils de six ans et une fille qui fêtera ses deux ans en août). 

Atomes crochus 

Jessita Roy est une employée de banque et son époux Gaurab Kumar Roy est chorégraphe et a sa boîte d’événementiel. Rien ne présageait que la Mauricienne et l’Indien allaient finir un jour ensemble. Pourtant, la danse les a réunis. Aujourd’hui, ils sont mariés et savourent pleinement leur vie de couple. 

C’est en 2010 que Gaurab Kumar Roy, souhaitant donner un boost à sa carrière, quitte la grande péninsule pour s’installer à Maurice. Il ouvre des écoles de danse. C’est d’ailleurs en 2017 que Jessita Roy s’inscrit dans la branche d’Eau-Coulée et y fait la connaissance de l’Indien. « Nous nous sommes liés d’amitié. J’ai vu qu’il était quelqu’un de bien et s’intéressait à moi. Il a parlé à mes parents disant qu’il voulait aller de l’avant avec moi mais qu’on ne voulait pas précipiter les choses. Il voulait informer mes parents de ses intentions et ne souhaitait pas que quelqu’un d’autre les informe de notre relation », affirme notre interlocutrice. 

C’est finalement en 2020 que les amoureux, sûrs de leurs sentiments, décident de faire le grand saut. « Nous avons vu que nous étions compatibles. Je suis fière qu’on le soit toujours. Nous sommes allés en Inde pour nous marier le 11 mars 2020. Nous avons eu un mariage typique bengali, entourés de nos proches », indique Jessita Roy.  De retour à Maurice, le couple entreprend des démarches pour le mariage civil. « Nous voulions organiser le mariage civil à la maison, mais nous n’avions pu le faire car Gaurab est de nationalité étrangère. Nous avons contracté le mariage civil le 13 août 2020. Nous avons dû nous rendre à l’état civil à Port-Louis. Tout s’est bien passé. Le staff était accueillant », soutient-elle. 

Cependant, avant que le mariage civil ne puisse avoir lieu, Jessita Roy et Gaurab Kumar Roy ont dû passer devant un Board. « On nous a posé des questions sur notre rencontre, entre autres. Au bout de deux semaines, on nous a fait savoir que notre demande a été approuvée et qu’on pouvait fixer la date du mariage », dit-elle.  Jessita Roy explique que Gaurab, avant de l’épouser disposait d’un Work Permit. Or, il a dû faire une application pour un nouveau permis, soit le Residence Permit (spouse). « Les démarches ont vite abouti malgré la COVID-19 ». 

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