Marche en faveur de la dépénalisation du gandia

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Tout a commencé dans une ambiance bon enfant avec toutefois de bruyants slogans. Quelque 400 manifestants, brandissant pancartes et banderoles, arborant t-shirt et lunettes solaires ont marché depuis le centre Marie Reine de la Paix pour rallier le Jardin de la Compagnie.

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Le chef de file, avant que ne démarre la marche pacifique, a donné des consignes strictes de ne pas céder aux provocations, à la violence et de respecter les forces de l’ordre.

Effectivement, les forces de l’ordre étaient présentes prêtes à intervenir. Les slogans ont été scandés : « Ki nou lé ? » La foule de répondre : « Gandia ». Puis : « Synthétique ? Nou pas oulé ». Sur certaines pancartes, surtout celles de Pils, on pouvait lire : « Synthetic : Yes weed can » ou alors : « Prison kout pli cher ki tretemen ». « Moris bizin pas resse dan bankal », comprenez par là qu’il faut suivre la politique de la dépénalisation en vigueur dans d’autres pays.

C’est derrière la bannière « Legalize it » que tous se sont rassemblés avec djembé et maravane, chantant ‘Rass Couyon’ de Kaya et l’hymne national pour faire leur entrée au Jardin de la Compagnie.

Témoignages

  • Jonathan assiste à la scène. Il est d’avis que « les manifestants disaient la vérité à propos du cannabis ». « Le plant de cannabis, utilisé dans beaucoup de pays, possède une multitude de vertus. C’est dommage qu’il soit classé comme étant une drogue dure à Maurice et que seuls ses consommateurs se retrouvent en prison. Le gouvernement doit revoir sa copie en matière de lutte contre la drogue », dit-il. 
  • Rundeer, la trentaine, dit épouser la lutte du Kolektif 420, menée par le travailleur social Jameel Peerally. « Je suis en faveur de la légalisation du cannabis, de son introduction dans la confection de produits, tels que de l’huile essentielle, comme c’est le cas dans beaucoup de pays. Au moins, je sais que l’argent recueilli est reversé à un fonds favorisant la croissance économique du pays », explique-t-il.
  • Khalil, un commerçant, dit avoir assisté à la marche pacifique sans pour autant y participer. L’homme d’affaires est d’avis que « le gandia possède avant tout des bienfaits curatifs, contrairement à la drogue synthétique ». « La drogue synthétique est mortelle et projette le consommateur dans un état second en cas de manque. Je préfère que le cannabis soit légalisé parce que beaucoup de consommateurs ont recours au chimique », confie-t-il.
  • Jameel Peerally, du Kolektif 420, n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a pris la parole peu après la marche pacifique. « La plupart des manifestants se sont mobilisés pour une seule cause. Il n’y a pas eu d’autobus à leur disposition et encore moins de briani. Notre combat n’est pas contre la force policière. Des enfants sont en train de mourir dans certaines familles après avoir consommé de la drogue synthétique. Si nos messages continuent à tomber dans les oreilles de sourds, nous emmènerons ces malheureux devant le bureau du Premier ministre. C’est le gouvernement qui sera tenu pour responsable », indique-t-il. 
  • Danny Philippe, du Collectif Urgence Toxida (CUT) estime qu’il est « urgent que le gouvernement revoie sa politique sur les drogues », réclamant que le côté médicinal de la plante soit considéré.

Deux manifestants contre la manif

Il s’en est fallu de peu pour que les choses dégénèrent vers 14h30, une demi-heure après le début de la marche. à la croisée des rues Mère Barthèlemy et La Poudrière, deux hommes, pancartes antigandia voulaient faire entendre leur voix. Sur une pancarte, on lisait : « Canabis, l’alcool, Batte la Tête, Flasher, Interdits ». Interrogé, il a déclaré : « Mo gagne droit dire mo lopinion, mo ena fam ek zenfants, mo pa oule ki zote rentre la dans ». Roule-t-il pour une quelconque organisation ? « Non, mo roule tou sel, legal ou illegal, li pas permissible ». Des policiers ont eu fort à faire pour les éloigner.

 

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