Le marché des devises peine à se stabiliser en dépit des revenus touristiques supérieurs lors du premier trimestre de cette année et de la hausse des réserves. Les importateurs font les frais de cette situation qui a des conséquences financières.
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Les recettes touristiques enregistrées par le pays lors du premier trimestre de cette année sont de Rs 23,98 milliards, soit Rs 1,7 milliard de plus que durant la période correspondante en 2023. De quoi permettre au marché des changes et principalement aux importateurs de souffler ? La dernière intervention de la Banque de Maurice sur le marché intérieur des changes qui remonte au 1er avril pourrait être interprétée comme une indication que le marché se porte mieux. La BoM avait vendu un montant total de 5 millions de dollars au taux de Rs 46,40 par dollar.
Or, il s’avère que le marché des changes, principalement celui du dollar, est à la traîne. Quelques importateurs s’accordent à dire qu’il y a une « pénurie » de devises. Un opérateur souligne que plusieurs banques lui ont fait comprendre qu’il n’y a pas de devises sur le marché. Il lui fallait 45 000 dollars pour régler ses factures d’importations. « Sachant qu’il était impossible d’obtenir le montant total d’un trait auprès d’une seule banque, j’ai fait la demande de 15 000 dollars auprès d’une entité bancaire, mais sans réussite. Notre marchandise était déjà au port. Il faudra payer les retards si les devises nécessaires pour débloquer nos importations ne sont pas obtenues », concède-t-il. Face à cette déconvenue, cet importateur a dû se débrouiller afin d’honorer ses engagements auprès de ses clients.
Acte illégale
Une banque lui a ainsi proposé de payer plus que le taux d’affichage afin d’obtenir des devises. « J’ai payé une roupie de plus que le taux affiché sur chaque dollar. Bizin met for pou gagn for », affirme-t-il. Interrogé sur cette pratique, un banquier insiste que l’action de cette banque est illégale. « C’est à l’encontre de la loi bancaire. Il y a probablement certains qui profitent de la situation pour gagner plus d’argent », poursuit le banquier. Quant à la situation qui prévaut sur le marché, le banquier modère ses propos et explique qu’il n’y a pas de pénurie. « Le marché ne s’est pas totalement remis depuis la pandémie. Il y avait cependant une pénurie de devises pendant la Covid-19. Actuellement, le marché est court », avance-t-il.
Par ailleurs, les chiffres publiés par la Banque centrale indiquent en effet que les réserves internationales officielles brutes (GOIR) du pays s’élèvent à Rs 337,9 milliards, soit l’équivalant de 7,23 milliards de dollars à la fin avril 2024. Celles-ci ont augmenté de Rs 47 milliards par rapport à la période correspondante de 2023.
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