Marche de protestation à Port-Louis : les manifestants réclament des élections générales 

« Augmentation prix l’essence et diesel doit être annulé ». C’est un des slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes et banderoles brandies lors de la manifestation des partis de l’opposition à Port-Louis ce vendredi 11 août. Les syndicats du transport et plusieurs partis politiques, tels le PTr, le PMSD, le Mouvement patriotique et le MMM, se sont réunis pour contester la hausse des prix des carburants. 

La marche a débuté au Champ-de-Mars à 15 heures. La foule s’est dirigée vers l’Assemblée nationale où, au lieu de se rendre ensuite au jardin de la Compagnie, elle a marché vers la place d’Armes et l’hôtel du gouvernement alors que la police avait installé des barrières sur la route :

« Gouvernman kouyoner », hurlaient constamment les manifestants. Ils ont aussi donné de la voix pour réclamer des élections générales. 

Me Yusuf Mohamed, qui était présent à la marche de protestation, a appelé les Mauriciens à suivre l’exemple du printemps arabe et des Vénézuéliens, qui manifestent depuis environ quatre mois. L’avocat est d’avis que la population va souffrir.

Le président du Mouvement patriotique, Alan Ganoo, se dit satisfait car « c’est une tâche difficile d’organiser une grosse mobilisation avec la participation de tous les partis de l’opposition ». Il recommande au leader de l’opposition de présenter une « motion of disallowance » pour contrer cette augmentation, qu’il juge « injuste et non fondée ». Pendant ce temps, des sympathisants de son parti clamaient que « le gouvernement a volé Rs 2 milliards aux consommateurs avec cette augmentation du prix des carburants. Se enn gouvernman dominer ».

Patrick Assirvaden, lui, a été catégorique : le gouvernement doit plier bagage. «Je pense que la population est d’accord pour dire que le pays va à la faillite de jour en jour. Pei pe fini. Le gouvernement doit comprendre qu’il est grand temps de lev pake ale», a affirmé le président du PTr.

Arvin Boolell, qui sera le candidat travailliste à l’élection partielle dans la circonscription no 18, exige aussi des élections générales : « Nou tou ansam nou demann eleksion zeneral akoz pei merit mie. » Il estime que le gouvernement a trahi la confiance de la population.

Il n’y a pas eu de dotations sociales et il n’y a pas d’investissements et de croissance. Au delà des scandales, il n’y a pas de politique économique. De plus, la drogue est un fléau qui touche tout le monde et il n’y a pas de politique de réhabilitation et de réinsertion. Je ne vais pas faire plus de commentaires à ce sujet. Je laisse la commission d’enquête sur la drogue faire son travail », a déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères.

Quant à la hausse des prix des carburants, Arvin Boolell a fait ressortir qu’« il y a eu deux augmentations en un an. Nous ne pouvons pas embêter le public car aujourd’hui, tout le monde a droit à l’information. Quand on suit les prévisions des pays de l’OPEC, comme l’Iran, l’Irak et Libye, on constate que plusieurs pays augmentent leur production d’essence ».

Shawkatally Choychoo, de l’association des propriétaires d’autobus, a déclaré que ces derniers courent à la faillite avec cette augmentation du prix des carburants. « Gouvernman bizin subside nou kouma li subside lezot konpani », a-t-il argué.

Ruzayna Beegun
Fabrice Jaulim