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Marché de l’emploi : vivre avec moins de Rs 5 000 par mois

Avec un salaire ne dépassant pas les Rs 5 000, ils n’attendent rien du budget national.  Ce qui les préoccupe davantage, ce sont les hausses des prix qui succèdent généralement au grand oral du Grand argentier.

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Ils sont environ 100 000 personnes qui touchent un salaire de base de Rs 4 500 à Rs 5 000 par mois. Un salaire que Reeaz Chuttoo, secrétaire général de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), qualifie de « salaire de crève-la-faim ». Parmi, il y a les « cleaners » affectés dans les écoles primaires du gouvernement, des employés de la Zone franche, des  gens de maison, jardiniers et autres.

Leur seul espoir, selon le syndicaliste, est l’introduction d’un salaire minimal. Mais Reeaz Chuttoo regrette que ce projet reste « un vœu pieux », car le National  Minimum Wage Consultative Council n’a pas encore décidé du montant du salaire minimal. 

Cette confédération syndicale propose un salaire minimal de Rs 8 500 par mois. Ce chiffre, souligne le syndicaliste, a été calculé sur un pourcentage du salaire médian, comme c’est le  cas dans les 93 pays où existe un salaire minimal social.

Pour Reeaz Chuttoo, un salaire minimal doit pouvoir garantir la sécurité alimentaire des travailleurs et de  leurs familles. Il ne faut pas faire l’amalgame entre le salaire minimal et le salaire décent (living wage). Et d’expliquer que le salaire décent permet non seulement aux travailleurs et à leurs familles de manger à leur faim mais de s’épanouir aussi dans la vie. 

Pas de fardeau pour les entreprises

Le patronat, pour sa part, fait valoir qu’il n’est pas opposé à l’introduction d’un salaire minimal national, mais souligne qu’il ne faut pas qu’il représente un fardeau additionnel pour les entreprises. « Un salaire minimal national doit apporter un revenu additionnel aux  travailleurs sans être un fardeau additionnel pour les entreprises »,  dit-il.

Le patronat n’exclut pas des pertes d’emploi et des fermetures si jamais le montant proposé est trop élevé. Il craint notamment pour les petites et moyennes entreprises. Il estime que le National Minimum Wage Consultative Council doit prendre en considération la capacité financière des entreprises, la production et d’autres critères qui ne représentent pas une menace pour leur survie et la sécurité d’emploi. « Il nous faut travailler un taux acceptable pour toutes les parties concernées, dans le consensus », dit-il.

Témoignages

Devanand : «Emprunter pour se nourrir»

« On donne toujours plus d’argent et de facilités aux riches en augmentant les dettes des plus pauvres », tonne Devanand, employé dans une entreprise de nettoyage. Il se plaint que les prix de certains articles, comme la cigarette et les boissons alcoolisées, grimpent au lendemain même de la présentation du Budget. Finalement, souligne-t-il, les petits salariés doivent tirer davantage de leurs poches pour faire leurs achats et faire face aux autres dépenses familiales. Et d’ajouter : « Comme le dit un syndicaliste, certains travailleurs sont contraints de prendre des  emprunts pour  leur se nourrir. »

Pamela : «Toute augmentation est un drame pour moi»

Pamela, qui travaille comme « cleaner » dans une école primaire, tire le diable par la queue chaque mois pour subvenir aux besoins de sa famille. « Avec mon maigre salaire de Rs 1 500 par mois, je dois trouver de quoi nourrir mon fils de 10 ans, qui est orphelin de père ». Le plus révoltant pour elle est de constater que les prix de plusieurs articles de consommation ne cessent de prendre l’ascenseur. « Si pour certaines personnes une augmentation de 50 sous sur un article ne pèse pas lourd sur leur budget, pour moi, c’est un drame car je ne dépends que de mon maigre salaire pour vivre. Cela me fait vraiment mal que je ne puisse même pas offrir un cadeau à mon fils le jour de son anniversaire », dit-elle.

Laval : «Ma pension ne suffit pas»

Laval gagne sa vie en effectuant de petits boulots. Tantôt, il est jardinier et tantôt peintre en bâtiment. Cela lui permet rarement de gagner plus de Rs 4 000 par mois. Il se fie sur cet argent pour joindre les deux bouts car « ma pension de  vieillesse ne suffit pas. »

 

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