Faits Divers

Marchands ambulants: la police déploie les grands moyens

L’opération Tornado durera aussi longtemps que les marchands ambulants ne se plieront pas aux directives des autorités, indique-t-on aux Casernes centrales.
Entre la gare Victoria et la gare du Nord, chaque mètre est occupé par des policiers. L’opération Tornado est en cours depuis plus d’une semaine pour que les marchands ambulants n’opèrent plus dans les rues de la capitale. La police veille au grain dès l’aube. Et ce, avant l’heure à laquelle les marchands ambulants investissent normalement les trottoirs pour offrir à un public pressé de se rendre au travail ses produits habituels : prêt-à-porter, pains fourrés, produits de beauté, fruits et légumes, ou encore dholl pouri. « Il faut qu’on soit là avant l’arrivée des marchands ambulants. Il leur sera alors difficile d’installer leurs structures. Au cas contraire, ce sera compliqué de leur demander de libérer ces espaces », explique un chef inspecteur de police. Entre 5 heures et 17 heures, la police est sur le pied de guerre. Pour mieux coordonner l’opération, Port-Louis a été divisé en plusieurs zones, chacune étroitement surveillée par une escouade policière sur une base quotidienne. L’opération Tornado oblige les Casernes centrales à déployer les grands moyens. Avant l’exercice, Anwar Husnoo, ministre des Collectivités locales, avait rencontré des hauts gradés de la police, dont le DCP Vinod Appadoo, les responsables des opérations, les ACP Mohunlall Madhow et Fareed Husnoo, le surintendant Parouty, le lord-maire Oumar Kholeegan et de hauts cadres de la mairie. Les directives sont claires : les marchands ambulants doivent être évacués des rues de la capitale.

La SMF en stand-by

Dès le début de l’opération, un fort dispositif policier est déployé entre la gare du Nord et la gare Victoria. Des barrières métalliques sont installées le long des rues qu’occupaient les marchands ambulants. Des zones de stationnement payantes sont même inaccessibles. Le but étant d’empêcher à certains marchands qui opéraient de leurs véhicules d’écouler leurs produits. Les unités Metropolitan North et South accordent leurs violons. Des policiers, affectés à la Divisional Supporting Unit, des agents exerçant dans différents postes de police de la capitale ou au bloc administratif sont tous sur le terrain. Ils sont rejoints par leurs collègues de la Special Support Unit (SSU). Des unités de la Special Mobile Force sont en stand-by aux Casernes Centrales, prêtes à intervenir en cas d’urgence. « La SSU exécute ses tâches habituelles en soirée pour mieux se concentrer sur le cas des marchands ambulants durant la journée », explique-t-on aux Casernes centrales. Malgré cet imposant déploiement, le maître mot, aux Casernes centrales, reste la diplomatie. Un policier, exerçant à la gare Victoria, raconte une tentative d’agression sur sa personne. « Une marchande était furieuse. Je lui avais demandé de vider les lieux. Elle était à deux doigts de m’agresser. Mais j’ai fait preuve de sang-froid pour ne pas envenimer les choses. J’aurais bien pu procéder à la saisie de ses produits, mais je ne l’ai pas fait. La situation est vite retournée à la normale. » À ce jour, aucune bousculade n’est à déplorer. « Nous ne faisons qu’appliquer la loi et les marchands ambulants se montrent coopératifs. » L’on se flatte aussi de la fluidité du trafic dans la capitale. « Les automobilistes et les piétons peuvent circuler librement. On note aussi une baisse du nombre de vols », laisse-t-on entendre. À la question de savoir combien de temps durera l’opération policière, la réponse est cinglante au quartier général de la police : « Elle est loin de prendre fin et durera aussi longtemps que les marchands ambulants ne comprennent pas qu’ils doivent occuper uniquement les espaces qui leur ont été alloués. »  
 

Hydar Ryman: « Pourquoi de telles mesures ? »

Pour le président de la Street Vendors’ Association, « cette situation ne peut plus continuer ». « Depuis une dizaine de jours, nous assistons à un déferlement de la police dans les rues de la capitale. Les marchands ambulants ne peuvent y opérer. Il n’y a aucune urgence pour de telles mesures. »

Les Casernes centrales: « Nous serons intransigeants »

On affiche la satisfaction, aux Casernes centrales, à la suite des retombées de l’opération Tornado. Comme l’explique l’inspecteur Shiva Coothen, responsable du service de presse. « On constate une baisse du nombre de vols et d’autres activités illicites dans les rues de la capitale. C’est positif pour la société. L’opération va durer aussi longtemps qu’il le faudra et ce déploiement policier sera maintenu afin d’assurer la libre circulation des automobilistes et des piétons. Nous serons intransigeants. Il n’y aura aucun compromis. »
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Magasins à Port-Louis: aucun produit exposé sur le trottoir

Après les marchands ambulants, la mairie de Port-Louis s’occupe désormais des propriétaires de magasins. Ils n’auront plus le droit d’obstruer les trottoirs avec leurs produits. Depuis la semaine dernière, des inspecteurs municipaux, épaulés par des policiers, sillonnent les rues de la capitale pour veiller au respect de cette décision. Cet exercice s’amplifiera cette semaine. « Nous avons une équipe de dix inspecteurs de la mairie qui veille au grain. Elle est aidée par la police. Les propriétaires ne pourront désormais plus placer leurs marchandises sur le trottoir. Les inspecteurs prendront les sanctions qui s’imposent si nécessaire », explique le lord-maire Oumar Kholeegan. Raj Appadu, le président du Front commun des commerçants de Maurice, soutient, pour sa part, que les commerçants vont respecter cette décision de la mairie. « Nous allons coopérer », affirme-t-il. Selon lui, certains commerçants ont volontairement exposé leurs produits sur le trottoir afin d’empêcher les marchands ambulants de venir travailler devant leur magasin.
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