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Mansa Daby Tan Yan, présidente de l’association Youth Against Corruption : «Je lis dans les pensées des gens»

Mansa Daby Tan Yan

Mon plus grand amour

« Mon père. Qui ne voulait pas se sentir vulnérable dans un corps vieillissant. Sa volonté a primé mais il m'a quittée pour être plus proche de moi. C'est la personne la plus résiliente que je n’aie jamais connue. Je n'ai toujours pas le même niveau de persévérance et de volonté à toute épreuve que lui. Mais, comme lui, je me contente de peu et je ne compromets pas mon intégrité. »

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Qui suis-je ?

«  Je ne suis pas ces cheveux, je ne suis pas cette peau. Je suis cette âme qui vit dedans. » Je cite souvent ces paroles du mystique soufi Djalal-ud-Din Rumi quand on me demande qui je suis. Cette citation est d'ailleurs mon statut Facebook depuis plusieurs années. Mansa Daby Tan Yan a une maîtrise en linguistiques et en psychanalyse appliquée de l'université de Nottingham et un MBA en leadership pédagogique. Sur le plan professionnel, elle enseigne la langue anglaise et le Kreol Morisien en secondaire, et la communication, la culture populaire et les théories littéraires au niveau tertiaire. De temps à autre, elle écrit des nouvelles qui sont publiées ici et ailleurs. Depuis bientôt deux ans, elle est la présidente de l'association Youth Against Corruption. Je parle de moi à la troisième personne, car rien de tout cela ne peut me définir. Âme bohême, je fais ce qui me plaît, mais je ne m'attache à aucune image de moi-même. »

Mes faiblesses

« Au niveau professionnel, j'accumule du retard en voulant optimiser mon temps. Lorsqu'il s'agit du relationnel, l'empathie l'emporte souvent sur la raison et je deviens trop tolérante. Des fois, je me fais marcher sur les pieds à force de répondre en priorité aux besoins des autres. Ce que je considère comme étant ma force peut s’avérer aussi une de mes faiblesses. »

Mes accomplissements

« Neuf de mes nouvelles ont été publiées, dont une dans une anthologie américaine. Écrivain schizophrène, j'aime explorer les frontières de l'inconscient à travers mes personnages. Certains des travaux de recherche que j'ai produits lors de mes études, par exemple, je suis une des rares psychanalystes de textes littéraires médiévaux. Le fait d'avoir été nommée deux fois parmi les ‘100 Most Influential Women’ de Maurice pour le travail que je fais au sein de l'organisation Youth Against Corruption. La vieille maison que j'habite et que j’ai complètement relookée. »

Mes forces

«  Je suis une perfectionniste. Très méticuleuse, je ne tolère pas l'amateurisme et la procrastination. Je suis de nature à m'investir totalement dans ce que j'entreprends. Je pense que c'est ce qui m'aide à motiver les autres et particulièrement les jeunes avec lesquels j'interagis en tant qu'éducatrice et présidente de Youth Against Corruption. En tout cas, c'est ce que plusieurs d'entre eux m'ont dit. Le cours des événements qui m'a amenée à ces deux rôles me donne le sentiment que ma vocation est prédestinée. J'essaie de vivre en accord avec mes valeurs et de me rendre utile en aidant d'autres personnes à se retrouver et à s'épanouir. Je n'ai pas froid aux yeux. Je suis une empathe (ndlr : se mettre à la place de l'autre) ; je lis dans les pensées des gens. »

Mes passions

« Exprimer ma créativité me passionne. Je pratique plusieurs formes de danse depuis que je suis toute petite. Je me suis essayée à la photographie, où j'ai remporté quelques concours et aussi au yoga, à la décoration intérieure, au bricolage, à la récup, au jardinage et jardins miniatures, à l'écriture et même au cosplay. Je peux me donner à fond dans ce que j'aime et dépasser mes limites, mais c'est le plaisir de pouvoir passer d'une activité créative à une autre qui m’enthousiasme le plus. Quand on place l'engagement au cœur de sa vie, on reconnaît en soi la passion de l'engagement. S’engager, c’est donner du sens à ce qu’on vit. On met son énergie dans ce qu’on a envie de défendre. Mon investissement dans la lutte contre la corruption, ce n'est pas uniquement défendre mes convictions, c'est bien plus que ça. Mon objectif c'est d’‘empower' les autres afin qu'ils puissent défendre et promouvoir leurs droits et leurs intérêts et surtout ces jeunes qui ont toute leur vie devant eux mais qui peinent à voir l'impact de la corruption dans leur quotidien. C'est dommage qu'on ne sache pas à quel point la corruption nous prive de nos droits. »

Je vous dévoile tout

Plutôt…

Jugnauth ou Ramgoolam ?
« Cette question me donne l'impression que je ne vis pas dans une démocratie mais plutôt dans une dyarchie. À mon avis, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. »

Poisson salé ou mines frites ?
« Aucun des deux. Je n'aime pas les aliments aux goûts trop prononcés et j'évite de manger trop gras. J'évite de consommer trop de sucre. Je ne mange pas de viande, car je suis contre l’élevage industriel. »

Talons aiguilles et robe de cocktail ou jeans-basket ?
« Jean-basket. Le confort de l'habillement m'est important. Toutefois, j'aime le style boho chic, car j'adore les couleurs et les motifs ethniques. Donc, c'est plutôt haut ample, jeans décolorés et sandales. »

Casanière ou fêtarde ?
« Casanière. Je n'aime pas trop papoter et j'ai besoin de me ressourcer chez moi. »

Bollywood ou Hollywood ?
« Les deux, mais j'aime les films qui peuvent être interprétés à plusieurs niveaux. Les films bollywoodiens dissèquent les relations humaines en profondeur alors que Hollywood est imbattable au niveau de la science-fiction, des superhéros et des films fantastiques. »

Pavarotti ou Bob Marley ?
« Sans hésitation, Marley. En fait, je suis très musique ethnique, mais les paroles m'attirent plus que l'instrumental. »

 

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