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Manque d’espace dans les cimetières : lutte à mort contre les fosses communes

Cimetière En attendant un incinérateur, la seule solution, c’est la fosse commune.

Le manque d’espace dans les cimetières a incité certaines administrations régionales à adopter les fosses communes. Le conseil de Rivière-Noire est la dernière à appliquer la mesure dans ses sept cimetières. Une décision vivement critiquée et contestée par la majorité des conseillers et les membres du public.

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L’aménagement de fosses communes dans les cimetières de l’Ouest suscite une vague de mécontentement au niveau du conseil de district de Rivière-Noire. Des conseillers se sont élevés contre cette mesure lors d’une récente réunion. Des inspecteurs de cimetières avancent que les proches des défunts « contestent » aussi ce projet. Une dizaine de plaintes ont été recensées depuis début 2018.

C’est un fait. Les cimetières affichent complet. Les responsables des cimetières, les paroisses et collectivités locales, n’ont eu d’autres choix que de transformer les lieux de sépultures en fosses communes. C’est une politique appliquée dans les cimetières à travers le pays. Or, cette mesure ne fait pas l’unanimité au conseil de Rivière-Noire. Plusieurs conseillers s’élèvent contre cette décision, arguant qu’il « n’y aura à terme plus de lieu de recueillement sur les tombes des proches » et que la fosse commune « suscitera des affrontements entre membres de diverses familles dont les proches sont enterrés dans la même fosse ».

Selon des recoupements, les cimetières de l’Ouest comptent 83 736 concessions. Le district qui regroupe 13 villages compte six cimetières placés sous sa juridiction : (Richelieu, Bambous, St-Martin, Flic-en-Flac, Tamarin et Grande-Rivière-Noire). Alors que deux cimetières sont gérés par la paroisse de Petite-Rivière et Bambous.  Pour rappel, le projet de fosse commune a été lancé en 2014. Mais ce n’est que depuis ces derniers mois que le conseil de district de Rivière-Noire a emboité le pas.

Les proches pas informés

Dans la pratique, expliquent des inspecteurs de cimetières, les proches des défunts ne sont « informés » que les fosses sont communes qu’à la dernière minute, soit lors des démarches administratives pour un enterrement. Après cinq ans, la parcelle peut être allouée pour inhumer une autre personne. Cela, « avec ou sans le consentement des proches du défunt qui a été enterré au même endroit ». Les inspecteurs soulignent que « conformément aux règlements, les familles ne sont pas nécessairement informées quand la fosse où leurs chers disparus ont été enterrés, aura été allouée à une autre famille. »

« Les cimetières de l’Ouest sont remplis et le district ne dispose plus de terre pour vendre aux proches des défunts. La fosse commune est la meilleure solution. Lors d’un enterrement, les proches du défunt sont informés que la parcelle de terre sera allouée à une autre personne après cinq ans. Si après ce laps de temps, un autre membre de la famille décède, le défunt sera enterré dans la même fosse. Au cas contraire, c’est un étranger qui sera enterré dans la fosse », précisent nos interlocuteurs.

« On n’a pas le choix »

Steeve Magdeleine, président du conseil de district de Rivière-Noire, confirme la mise en opération des fosses communes dans les cimetières gérés par le conseil de Rivière-Noire. « La majorité des conseillers au niveau du conseil de district de Rivière-Noire est contre ce projet. Mais nous n’avons pas le choix. Il y a un manque de terrains dans le district et des fosses ont déjà été achetées par les proches des défunts », déclare Steeve Magdeleine. Il ajoute que le gouvernement, par le biais du conseil de district de Rivière-Noire, envisage de réaliser un projet d’incinérateur dans le village de Richelieu. Coût du projet : Rs 10 millions, environ.

 

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