Manque d’eau pour l’irrigation : la détresse des planteurs de légumes 

Il n’y a pas que les abonnés de la Central Water Authority (CWA) qui souffrent de la sècheresse en cette période. Les planteurs de légumes sont en plein désarroi. Ils sont au chômage technique en raison du manque d’eau pour arroser leurs plantations.

Les planteurs dans les quatre coins de l’île souffrent énormément en ce moment. Au chômage technique, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Cela en raison de la promulgation du Central Water Authority (Dry Season) Regulations 2022, le vendredi 16 décembre 2022. 

Si certains peuvent sortir la tête hors de l’eau, par contre d’autres arrivent difficilement à joindre les deux bouts. Ils attendent que leur situation s’améliore. « Nous sommes au chômage depuis la mi-décembre. Pa gagn dilo, pa kapav plante », avance Saïd Bundhoo, un planteur de Solitude, village dans le nord du pays. Selon lui, plusieurs planteurs se sont regroupés et ont adressé une lettre au ministère de l’Agro-industrie depuis décembre, « mais à ce jour, personne n’est revenu vers nous ».

Saïd Bundhoo indique que la majorité des planteurs sont laissés à leur sort. « Gouvernman inn donn linstriksion pou pa donn dilo planter, nou pa kapav travail. Planter coûte cher. Il faut acheter les semences ou encore les engrais » soutient-il. Le drame, c’est que les planteurs ont déjà payé la location des terrains qu’ils louent. « C’est toute la région du Nord qui est desservie par l’Irrigation Authority » dit-il, ajoutant qu’il arrive difficilement à faire bouillir la marmite. « Personne ne nous prend en considération. Nous cultivons des légumes pour nourrir la population (…) En ce moment, personne ne nous écoute. C’est dommage », dit-il.

Près de 2 000 hectares de terres sont sous culture des légumes dans le Nord. Pour cette partie du pays, c’est le Midlands Dam qui approvisionne le réservoir La Nicolière et, par la suite, l’eau est basculée dans le réseau pour l’irrigation.

Sandeep, un planteur dans le Centre du pays, est dans la même situation. Il ne peut utiliser l’eau des rivières pour arroser sa plantation. « D’habitude, une vingtaine de planteurs utilisent l’eau d’une rivière qui se trouve près de notre plantation. Maintenant, on ne peut le faire et on évite de prendre des risques », souligne-t-il. Actuellement, il récolte des carottes et n’a pas besoin d’une grande quantité d’eau. « Me pou replante, pa pou kapav parski bizin dilo »..