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Manque de main-d’œuvre : la galère des patrons pour dénicher les bons profils 

Le manque de main-d’œuvre dans divers secteurs n’est pas dû à un mais à plusieurs facteurs.

Plus le temps passe, plus le problème d’inadéquation entre l’offre et le demande sur le marché du travail semble s’accentuer. Les patrons galèrent toujours autant pour dénicher les perles rares. Pourquoi ? Quels sont ces secteurs concernés ? Le point avec des professionnels du recrutement. 

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Le manque de main-d’œuvre est un phénomène qui s’étend de plus en plus et qui reste plus que jamais d’actualité. Le tourisme, les finances et les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont les secteurs les plus touchés. 

« Le manque de main-d’œuvre est criant dans l’hôtellerie. Les Mauriciens boudent l’industrie à cause des horaires et des salaires. Il est devenu plus alléchant pour les jeunes de 20 à 25 ans de travailler sur les paquebots avec des salaires de Rs 60 000 à monter, tout en ayant la possibilité de visiter plusieurs pays », indique Ravish Pothegadoo, directeur de Talent On Tap. 

Selon Astrid Vuddamallay, Talent Management Lead chez Myjob.mu, le principal souci demeure le salaire. « On offre le salaire minimum pour un bon de nombre de postes. Ce qui est loin d’être suffisant, surtout avec la hausse du coût de la vie et l’augmentation des taux d’intérêt », souligne-t-elle. 

Dans le secteur des TIC, c’est tout autant difficile de combler des postes. Ravish Pothegadoo estime qu’il y a trois raisons qui expliquent cette situation. À commencer par les horaires où il est attendu de l’employé qu’il travaille à des heures indues, y compris le week-end. Deuxièmement, il y a le manque de compétences des postulants. « Une partie de ceux qui veulent travailler dans le secteur n’a pas les compétences voulues », explique Ravish Pothegadoo. Le troisième facteur qui démotive les candidats est le manque de flexibilité au sein de certaines entreprises. 

Salaires et compétences 

Le manque de main-d’œuvre est également d’actualité dans le secteur financier. Les opérateurs recherchent un total d’environ 2 000 employés. « Nous avons des gens qui maîtrisent la comptabilité, mais ils n’ont pas d’expérience dans en global business. Du coup, on leur propose des salaires inférieurs à ce qu’ils gagnent déjà. Personne n’acceptera de telles conditions », fait ressortir Ravish Pothegadoo. 

Parallèlement, les entreprises ont du mal à recruter les gens avec expérience. « C’est celle qui paie le plus qui attire ces professionnels. Dans certaines entreprises, les grilles salariales ont même dû être revues pour attirer puis retenir des salariés », fait remarquer Ravish Pothegadoo. 

Il ajoute que d’autres sociétés vont jusqu’à inclure des clauses. Il fait référence à des bonds contraignant le salarié à payer une certaine somme d’argent s’il s’en va avant la fin de son contrat. « Ce sont des petites stratégies de rétention parfois légales et d’autres fois illégales adoptées pour ne pas perdre des employés. »

Quant à Astrid Vuddamallay, elle observe également que les entreprises recherchent de plus en plus des personnes de calibre. « Elles sont très sélectives. Du coup, ce n’est pas avant des mois qu’elles dénichent enfin la perle rare », souligne-t-elle. 

Recommandations 

Pour le directeur de Talent On Tap, ceux qui manquent d’expérience doivent prendre des cours de certification. Ils pourront alors obtenir un emploi avec un autre degré de salaires. « Les formations qu’ils ont suivies ne sont pas suffisamment poussées. Le problème d’inadéquation reste un véritable défi. Des ‘crash courses’ peuvent les aider à rehausser leur niveau de compétence », recommande Astrid Vuddamallay. 

Ravish Pothegadoo conseille aux entreprises d’être plus flexibles. « Les Mauriciens seront plus intéressés à travailler dans le secteur des TIC si certaines entreprises proposent l’option du travail à domicile. Celles qui le font déjà éprouvent moins de difficultés à recruter », précise-t-il.

 

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