La manipulation des chiffres officiels de Statistics Mauritius a été dénoncée dès 2021. Selon des sources internes à l’institution, la démission de Gilbert Gnany du poste de Chairman n’était pas le fruit du hasard. Elle découle d’un « profond désaccord » avec l’ancienne administration, notamment avec le ministre des Finances de l’époque, Renganaden Padayachy.
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Plusieurs témoignages indiquent que ce dernier aurait exercé des pressions pour modifier les données économiques afin de donner une image plus favorable de la situation économique du pays. Un exemple de cette manipulation présumée réside dans la révision des chiffres de croissance pour l’année 2021. Alors que les estimations réalistes tablaient sur une croissance d’environ 3,5 %, les chiffres officiels ont été ajustés à 4 %.
Cette différence soulève des interrogations sur l’objectivité des rapports produits par Statistics Mauritius. Des économistes et experts en statistiques indépendants estiment qu’un tel ajustement ne résulte pas de facteurs économiques réels, mais d’intentions politiques visant à embellir la présentation des résultats.
À partir de ce moment-là, la crédibilité de Statistics Mauritius a été ébranlée. Pour de nombreux analystes, cela a eu un impact direct sur la qualité des données économiques utilisées par les chercheurs, les économistes et les décideurs politiques.
Ces informations sont pourtant essentielles pour évaluer objectivement la situation économique d’un pays. Leur manipulation peut avoir de graves répercussions sur les décisions économiques et sociales. Les critiques à l’encontre de la gestion des chiffres économiques ont alimenté une méfiance croissante vis-à-vis des institutions publiques responsables de l’analyse économique.
La manipulation des données relatives à la croissance économique, à l’inflation et au taux de chômage, entre autres, est désormais un sujet de débat récurrent. Dans un discours prononcé à Port-Louis, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a d’ailleurs souligné que le précédent gouvernement avait « délibérément infléchi » les chiffres afin de masquer des réalités économiques moins flatteuses.
Aujourd’hui, la question se pose de savoir comment rétablir la transparence et l’indépendance des institutions publiques, notamment celle de Statistics Mauritius, afin de restaurer la confiance dans les chiffres économiques utilisés pour orienter les politiques publiques. Selon plusieurs sources internes, pour redonner sa crédibilité à l’institution, il est crucial que les données économiques soient calculées de manière objective et sans interférence politique. « La nomination d’une nouvelle équipe à la tête de Statistics Mauritius et la mise en place de mécanismes de surveillance sont des étapes-clés pour restaurer l’ordre dans ce domaine », affirment ces sources.
Le Défi Quotidien a essayé de contacter l’ancien Grand argentier, Renganaden Padayachy, pour sa réaction sur le sujet. Les multiples tentatives sont toutefois restées vaines.
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