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Mandats d'arrêt réclamés par le procureur de la CPI contre Netanyahu et des chefs du Hamas

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé lundi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et trois dirigeants du Hamas pour des crimes contre l'humanité présumés, au huitième mois de la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza.

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Le procureur Karim Khan a déclaré dans un communiqué avoir demandé des mandats d'arrêt contre M. Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

"Nous affirmons que les crimes contre l'humanité visés dans les requêtes s'inscrivaient dans le prolongement d'une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne (...)", a affirmé M. Khan en référence à MM. Netanyahu et Gallant.

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas, notamment Yahya Sinouar, le chef du mouvement palestinien à Gaza, incluent "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

La guerre a été déclenchée par une attaque de commandos du mouvement Hamas infiltrés de la bande de Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée.

Israël a juré de détruire le Hamas qui avait pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé des bombardements intenses par air, terre et mer contre Gaza qu'elle a assiégée, suivis d'une offensive terrestre, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils dont 106 ces dernières 24 heures, selon des données lundi du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Les opérations militaires ont aussi provoqué une catastrophe humanitaire avec la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants menacés de famine et plus de la moitié déplacés, d'après l'ONU.

- "Tués dans notre sommeil" -
Lundi, des avions de combat et des hélicoptères de l'armée israélienne ont mené de nouvelles frappes sur la bande de Gaza, où des combats au sol ont également lieu entre soldats et groupes armés palestiniens.

Dans le nord de la bande de Gaza, l'armée de l'air a bombardé la ville éponyme ainsi que le camp de réfugiés de Jabalia, où les combats se poursuivent après des appels d'évacuation aux civils.

Dans le sud du petit territoire palestinien surpeuplé, une frappe a touché une maison dans le quartier Tal al-Sultan, dans l'ouest de Rafah, faisant trois morts et huit blessés, selon des sources hospitalières. Rafah a été également visée par des tirs de la marine israélienne, ont indiqué des témoins.

"Notre situation est lamentable: nous sommes tués chez nous dans notre sommeil, des civils y compris des enfants et des femmes, meurent et personne ne se soucie de nous", déplore Obeid Khafaja, un habitant de Tal al-Sultan.

- "Le devoir" -
L'armée a intensifié ses opérations au sol, principalement dans l'est de Rafah, adossée à la frontière fermée avec l'Egypte, disant vouloir y réduire les derniers bataillons du Hamas.

Selon l'armée, les soldats mènent des "raids ciblés contre les infrastructures terroristes, éliminent l'ennemi et localisent des ouvertures de tunnels".

En recevant à Tel-Aviv le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a insisté sur "le devoir d'Israël d'étendre l'opération terrestre à Rafah, de démanteler le Hamas et de faire revenir les otages", malgré l'opposition de nombreuses capitales et organisations à une opération majeure terrestre à Rafah.

Depuis l'ordre d'évacuation israélien de quartiers est de Rafah le 6 mai, à la veille de l'entrée de ses chars dans ce secteur, "environ la moitié de la population de Gaza" forte de 2,4 millions d'habitants, a été "forcée de fuir" à nouveau, a affirmé dimanche Philippe Lazzarini, le patron de l'Unrwa, agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. "Il n'y a absolument aucun endroit sûr dans la bande de Gaza", a-t-il dit.

"La question qui nous hante est où irons-nous? maintenant, tout le monde se demande comment satisfaire ses besoins alimentaires et comment échapper à la mort", a déclaré un habitant de Rafah, Sarhan Abou al-Saïd.

 

© Agence France-Presse

 

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