Mamans au-delà des tabous 

Elles sont devenues mamans assez jeunes et ont pris les choses en main malgré tout. Aujourd'hui, elles partagent une grande complicité avec leurs enfants, avec qui elles ont grandi et muri. Dans le cadre de la fête des mères, lumière sur ces mamans courages.

Élizabeth Dolah, maman à 17 ans : « Je suis devenue grand-mère à 37 ans »

Élizabeth Dolah est tombée enceinte alors qu'elle n'avait que 17 ans. Elle avait alors dû arrêter l'école de manière soudaine. « Mes parents, ouverts d'esprit, m'ont encouragé à garder mon enfant et poursuivre ma grossesse », raconte-elle. Élizabeth s'était trouvé un emploi dans l'hôtellerie. 

Élizabeth Dolah a aujourd'hui 40 ans et sa fille Séverine en a 25. Elle est grand-mère d'un petit enfant âgé de trois ans. « Je suis devenue grand-mère à 37 ans. La différence d'âge entre ma fille et moi a renforcé nos liens et nous avons grandi ensemble », lance-t-elle. Élizabeth est devenue maman à nouveau douze ans après. Ses deux filles se sont tout de suite entendues et sont même fusionnelles dans la vie de tous les jours. « Avoir des enfants jeune est un moment très fort, car sans le réaliser, une complicité se crée. Je ne suis pas seulement la maman de Séverine, je suis aussi son amie. Nous sortons ensemble en boîte de nuit et les gens ne savent pas que je suis sa maman et encore moins que je suis grand-mère », plaisante Élisabeth. Elle et Séverine s'échangent même leurs vêtements.

Maureen Grenade, maman à 17 ans : « On nous prend souvent pour des soeurs »

Maureen Grenade, une Mauricienne de 37 ans, est professeur de zumba basée à Shanghai. Elle se remémore sa première année en tant que maman. Cette mère de famille n'avait alors que 17 ans. « J'étais paniquée et perdue en apprenant ma grossesse. Mais j'ai su rester forte. »

Une expérience des plus mémorables pour Maureen qui a eu le soutien de ses parents, ses frères et son mari. « Je ne me suis jamais sentie seule. J'étais entourée par mes proches. Mais je sais que j'ai été certes jugée indirectement », confie-t-elle. Maeva, sa fille qu'elle surnomme « mymorningstar », est aujourd'hui âgée de 18 ans. « On nous prend souvent pour des sœurs. D'ailleurs, nous nous comportons comme des sœurs en se disputant pour des vêtements », rigole Maureen Grenade. Elle décrit sa fille comme étant merveilleuse, studieuse et ayant la tête sur les épaules. Pour sa part, Maureen est une jeune maman ouverte d'esprit. Aucun sujet n'est tabou entre elle et sa fille. La fête des mères, Maureen la célébrera à deux reprises. En Chine, c'était le 9 mai, et à Maurice ce sera le 30 mai. « Du coup, avec quelques amis mauriciens, nous ferons un piquenique ce dimanche ».

Saffiyah Edoo, maman à 22 ans : « J’ai l’impression d’avoir grandi avec lui »

Saffiyah Edoo a eu son premier enfant à 22 ans. Ses enfants sont tous nés en Irlande. « Mes parents étaient là pour la naissance, puis j'ai dû apprendre à gérer la situation. J’étudiais à l’époque et j’avais pris une année sabbatique. Ce n’était pas facile, vu que je n’avais pas d’expérience et j’étais seule », raconte Saffiyah. Elle confie que c'est grâce à un système d’accompagnement offert par l’État irlandais pour les mamans et bébés, qu'elle s'est sentie moins seule. Saad a aujourd’hui 16 ans. « J’ai l’impression d’avoir grandi avec lui. Il partage beaucoup de choses avec moi et il est très attentif à mes besoins et émotions. Il m’aide beaucoup. Bien sûr, comme tout adolescent, il a son jardin secret, que je respecte ». Saffiyah confie écouter ses choix de musique, partager sa passion pour les jeux vidéo. J'essaie toujours de rester connectée à son univers ». Cette maman précise ne pas être adepte d’un jour dédié aux mamans. « Je n’encourage pas les cadeaux ce jour-là, donc on ne fête pas vraiment chez nous. Ce week-end-ci, les enfants seront chez leurs grands-parents, et je m’offre un week-end off, dont j’avais grandement besoin après le confinement ».

Mélanie Bayaram, maman à 18 ans : « Si c’était à refaire, je le referai sans hésiter »

Mélanie Bayaram avait 18 ans lorsqu'elle est tombée enceinte. À 37 ans, elle est encore une toute jeune maman de trois enfants. « C'était dur financièrement au début pour moi, car j'étais encore au collège et je n'avais pas d'emploi. Les gens me jugeaient et parlaient de moi dans mon dos. On me répétait sans cesse que j'étais trop jeune pour être maman et que j'avais gâché mon avenir ».  Mais Mélanie raconte n'avoir jamais baisé les bras pour autant. 

Son fils Dimitri célébrera bientôt ses 19 ans. « C'était une belle expérience de devenir maman si jeune. Si c'était à refaire, je le referai sans hésiter », lance-t-elle. Mélanie partage avec son fils une grande complicité. Ses amis proches pensent que je suis sa grande sœur. Il apporte beaucoup de joie de vivre à la famille. Mélanie ne tarit pas d'éloges pour le fils qu'elle a élevé à la sueur de son front. En plus d'être très complice avec sa maman, Dimitri l'est aussi avec son frère et sa sœur, sur qui il veille lorsque ses parents travaillent.