Live News

Maman à 16 ans : le combat d’une adolescente pour son fils 

La jeune fille peut heureusement compter sur le soutien de sa mère.
Publicité

Elle a donné naissance quelques jours après avoir célébré ses 16 ans. Cette adolescente a encore l’air d’une enfant. Des fois, cette fille-mère a eu du mal à s’adapter à sa nouvelle vie. Heureusement, avec l’aide de sa mère, elle apprend petit à petit à devenir maman. Incursion dans la vie de Sheena. 

« Je l’aime de tout mon cœur. » Ces quelques mots sont ceux d’une jeune mère qui parle de son bébé avec tout son cœur. Cette jeune mère de 16 ans a une allure frêle. Assise devant son bébé, Sheena (prénom fictif) ne fait que contempler son petit bout de chou. Dans ses mains, le petit ourson marron de son fils tourne et retourne dans tous les sens. Ce geste démontre sa nervosité. On dirait même que c’est son doudou à elle. Bientôt l’heure du biberon, elle se prépare pour s’en occuper. « Comme bébé n’a que quelques jours, j’ai un peu peur de le prendre. Mo pa anvi fer li dimal », confie-t-elle.

Elle compte reprendre ses études tout en s’occupant du bébé avec l’aide de sa mère."

À son tour, d’autres yeux attendrissants, remplis d’amour maternels se pose sur elle. Ce sont ceux de sa maman. Cette dernière vient de prendre trois mois de congé sans solde afin de rester avec sa fille à la maison. Pour ces deux habitantes de Plaines-Wilhems, voisins, collègues et camarades de classe ne sont plus les bienvenus. La maman qui travaille dans une firme privée s’explique : « Ce que les gens disent sur ma fille me met hors de moi. C’est vrai que je pensais que ce genre de chose n’arriverait pas dans ma famille, car j’ai inculqué des valeurs à ma fille. Je lui ai tout donné. Malgré tout, elle s’est laissée embobiner par un jeune homme qui jusqu’ici n’est venu voir le bébé qu’une seule fois ». 

Le vrai combat

Depuis qu’elle est divorcée, la mère de Sheena élève seule sa fille. Aujourd’hui, elle dit que ce n’est pas uniquement la vie de Sheena qui a été chamboulée, mais la sienne également. « J’ai maintenant deux enfants.

À 50 ans, je me vois recommencer à zéro et devoir m’occuper d’un bébé. Ma fille est une enfant elle-même, je ne peux pas la laisser tomber. » Face à ces paroles, Sheena fond en larmes. Elle s’approche de sa mère pour la serrer dans ses bras. Elle ne parle pas, mais on sent que son silence veut tout dire. Ses gestes révèlent l’amour, la reconnaissance et aussi l’envie de dire à sa mère à quel point cette situation la désole.

Le temps pour elle de reprendre ses esprits, Sheena nous livre qu’elle compte reprendre ses études tout en s’occupant du bébé avec l’aide de sa mère. D’ailleurs, sa mère compte l’enregistrer dans un collège payant. Pour Sheena, c’est un grand soulagement. « J’avais peur que ma mère m’empêche de sortir et même d’aller à l’école. » Même si la grossesse a été difficile, c’est maintenant que le vrai combat commence pour la jeune maman. « Zanfan la, inn fini vini aster. Mo bizin asim mo rol mama, mem si mo ena ankor boukou pou aprann. Mo pa anvi fer erer ankor. Mo pa anvi abandonn mo zanfan ou ki li pa bien grandi akoz mwa. Mo anvi resi ofer li enn lavenir, ek sirtou mo anvi vinn enn osi bon mama ki mo mama… », ambitionne Sheena. 

Une fausse couche à 14 ans 

C’est une affaire qui est très suivie par les officiers de la Child Development Unit (CDU) et de la Brigade des mineurs. C’est le cas d’une adolescente de 14 ans qui s’était rendue à l’hôpital le 8 février en raison des douleurs au ventre. Ce jour-là, elle apprend qu’elle a fait une fausse couche, car elle était enceinte d’environ cinq mois.

Suite à cela, la vie d’Annie (prénom fictif) a connu de grands bouleversements. D’abord, elle apprend qu’elle est enceinte. Puis qu’elle a malheureusement perdu son bébé, sans compter les nombreux rebondissements que cela a créé au sein de sa famille. 

Voir des officiers de la Brigade de la famille et des policiers était un moment inquiétant pour l’adolescente. Et ce, même si sa maman avance qu’elle a fait de son mieux pour l’encadrer. Selon cette dernière, sa fille est encore un peu sous le choc depuis la perte de son bébé. « Elle a besoin de s’en remettre », explique sa maman qui avance qu’elle demeure à côté d’elle. 

Cette mère de quatre enfants explique que toute la famille a eu un choc en apprenant ce qui s’était passé. « Notre priorité aujourd’hui ce n’est pas de prendre en compte ce que les gens disent ou écrivent sur les réseaux sociaux au sujet de notre enfant qu’ils ne connaissent même pas. Nous ne voulons pas en parler encore et encore. Nous nous concentrons à soutenir notre fille et surtout à lui faire comprendre que c’est important que cela ne se répète pas. »


Monique Dinan.
Monique Dinan.

Monique Dinan : « L’encadrement de ces filles est important » 

Avoir un enfant quand on est déjà un enfant peut certainement chambouler toute une vie. C’est pour cette raison que l’association Mouvement d’aide à la maternité (MAM) accueille les futures mamans pour mieux les préparer à l’accouchement et aussi à accueillir bébé.

Parmi ces futures mères de famille, il y a également des filles-mères. Monique Dinan, la responsable de MAM, tient à dire qu’il est malheureux que certaines filles ne viennent pas de l’avant par peur de critiques et de faire face aux questions. « À notre niveau, nous ne l’interrogeons pas au sujet de son partenaire et autre, évidemment, si elle veut parler, nous sommes à l’écoute. Mais le plus important c’est qu’il faut que ces filles sachent que nous sommes là pour les aider à mieux comprendre les changements qui opèrent dans leurs corps avec la grossesse et les préparer à accueillir son bébé », explique Monique Dinan. 

C’est à Rose-Hill que MAM accueille les mamans pour diverses activités. Des responsables sont également sur le terrain dans plusieurs autres endroits, tels que Rivière-Noire, Curepipe ou dans les régions du Sud. « Ces adolescentes peuvent se sentir très seules, surtout si elles n’ont pas le soutien du papa et des autres membres de la famille. C’est important de sensibiliser les futures mamans afin qu’elles puissent mieux s’épanouir et qu’elles apprennent à aimer leurs enfants. On leur apprend aussi plusieurs techniques de relaxation, de respiration, de préparation à l’accouchement et l’allaitement. De plus, on répond à leurs questions afin de dissiper leurs paniques et les mettre en confiance », précise la responsable de MAM. 

En sus, ce mouvement aide certaines mamans issues de familles vulnérables en leur offrant des accessoires de base qui pourront aider pour l’accouchement et pour accueillir bébé.  

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !