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Malvoyant et handicap aux pieds : Naissen brille au CPE grâce à sa belle-mère

Tout prédestinait Naissen Kolanthan à un échec aux examens du Certificate of Primary Education (CPE) : malvoyant, un handicap aux pieds, de mauvaises notes à l’école et le décès de sa mère. Toutefois, cet élève de l’école Lizier dans la main a obtenu 19 unités et sera ainsi admis au Mahatma Gandhi Institute de Nouvelle-France. Il doit sa réussite à sa belle-mère, Satiamah.

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Naissen KolanthanL’image que l’on se fait d’une belle-mère nous renvoie souvent à la marâtre dans Blanche-Neige. Heureusement que le quotidien de Naissen ne ressemble pas à cette histoire.

Naissen Kolanthan est malvoyant de naissance et il est aussi venu au monde avec un handicap aux pieds (malposition du pied appelé pied-plat valgus). Le diagnostic de malvoyance a été un choc pour sa famille, confie sa grand-mère paternelle Vinoda. « Il portait des lunettes, mais l’opticien a dit que c’était inutile, car sa vue n’allait jamais s’améliorer », raconte-t-elle.

Il a commencé sa scolarité primaire à l’école de sa localité, mais vu ses difficultés à s’adapter, ses parents l’ont inscrit à l’institut Lizier dans la main. Quelque temps plus tard, sa mère tombe gravement malade. Atteinte d’un cancer, elle ne survit pas. Il est alors âgé de huit ans. Cette perte l’a secoué et il s’en est remis lentement. Son père s’est alors remarié avec Satiamah, une vraie maman de cœur pour Naissen.

Une année pour réussir

Naissen Kolanthan
Naissen Kolanthan a bénéficié de l’aide de toute sa famille.

La maladie de sa maman et ses handicaps physiques ont influé sur sa scolarité. « En janvier, je me suis rendue à son école pour savoir où il en était dans sa préparation pour les examens du CPE. Son enseignante m’a alors révélé qu’il ne pouvait pas prendre part à ces examens, car il n’avait pas le niveau. Il n’avait même pas le niveau d’un élève de Std IV. C’était la douche froide, mais je me suis dit que rien n’était perdu. Nous avions une année pour réussir », confie Satiamah Kolanthan.

Un travail colossal commence alors. Comme il ne prend pas de leçons particulières, Satiamah s’est transformée en enseignante de CPE pendant les mois qui suivirent. « C’était un vrai challenge, car je n’ai pas de formation d’enseignante, encore moins pour un enfant avec des besoins spéciaux. Mais la détermination de Naissen m’a motivée », explique-t-elle.

Satiamah revoit alors ses priorités. Elle abandonne son job à l’aéroport et se met à son propre compte pour accorder plus de temps à Naissen. Les révisions duraient des heures dans l’après-midi et même en week-end. « Au premier trimestre, il a eu 5 E. Cela s’annonçait mal, mais ni lui ni moi n’avons perdu espoir », poursuit-elle.

Et il ne s’est passé aucun jour où Satimah a voulu abandonner. « Des fois, je lui expliquais une chose à maintes reprises, mais il ne captait pas. Je sortais pleurer un bon coup et je revenais plus calme. Ce travail a fini par payer et j’en suis fière. » 

Pour Satiamah, cette réussite a aussi été possible grâce au soutien de la famille, qui s’est mobilisée pour aider Naissen. « La nièce de mon mari a été d’une aide précieuse. Mes beaux-parents et les parents de sa défunte maman ont, eux aussi, beaucoup aidé. Ils ont veillé à ce que les devoirs soient faits pour que je puisse les corriger quand je rentre du travail », dit-elle.

Quelques semaines avant les examens, Satiamah et son époux décident de lever le pied sur les révisions. « Nous ne voulions pas lui mettre la pression dans cette dernière ligne droite. » Naissen raconte qu’il a donné le meilleur de lui-même durant les examens. « J’ai fait ce que j’ai pu et tout ce que je pouvais pour réussir. »

Naissen sait aujourd’hui que, sans Satiamah, qu’il appelle affectueusement « mami », il n’aurait pas eu un tel résultat. « Sans elle, je n’aurais jamais pu me préparer à ces examens. Mami m’a encouragé même quand je n’y croyais plus ».

C’est au Mahatma Gandhi Institute de Nouvelle-France que Naissen entamera sa scolarité secondaire. Il compte se donner à fond pour briller lors des examens du School Certificate, mais surtout pour réaliser son rêve : celui de faire carrière dans le secteur automobile.

C’est l’une des belles histoires qui marque la fin du Certificate of Primary Education. Nous ne pouvons que souhaiter le meilleur à Naissen et à Satiamah.


Réforme éducative : échanges autour des «specimen papers»

C’était la dernière édition des examens du Certificate of Primary Education (CPE). Les autorités mettent maintenant l’accent sur l’introduction du Primary School Achievement Certificate (PSAC). C’est ainsi que le Mauritius Examinations Syndicate (MES) a commencé une série d’échanges avec les instituteurs sur de prochains questionnaires.

Il est à noter que des écoliers du Std VI, cuvée 2016, venant d’une cinquantaine d’écoles ont déjà travaillé sur les questionnaires. Le but étant d’avoir une idée du niveau. Selon une première analyse, ces derniers n’ont pas eu de grandes difficultés à compléter les questionnaires. Lors des rencontres avec les responsables du MES, il s’agira de valider les questionnaires pour qu’ils soient disponibles dès la prochaine rentrée scolaire, en janvier 2017.

La lecture

Il est recommandé que les enfants privilégient la lecture. Les questionnaires d’anglais et de français évalueront la compréhension des mots et la construction des phrases. Les candidats doivent comprendre ce qui leur est demandé en mathématiques, surtout dans la section B. Certaines questions seront posées différemment et seront moins longues. Les questionnaires d’histoire-géographie et de sciences contiendront davantage d’illustrations. L’objectif est de les mettre à la portée des enfants.


Fin du CPE 2016

La dernière cuvée du Certificate of Primary Education (CPE) a enregistré un taux de réussite de 76,96 %. Les 1 640 candidats qui ont échoué en une matière pourront le repasser le 20 décembre et ce taux sera revu à la hausse.

Le CPE cèdera sa place au Primary School Achievement Certificate (PSAC) en janvier 2017.  Au niveau des matières, il est à noter que le taux de réussite en mathématiques et en français a enregistré une baisse, passant à 76,40 % contre 79,32 % en 2015. Au niveau du français, il est de 76,61 % contre 78,67 %.

Les écoles se trouvant dans la zone d’éducation prioritaire (ZEP) ont enregistré un taux de réussite de 44,4 %.

Les parents non satisfaits des résultats obtenus par leurs enfants peuvent demander une révision des corrections. Le Mauritius Examinations Syndicate (MES) a commencé les enre­gistrements la semaine dernière. Le dernier jour pour cette demande est le lundi 12 décembre, entre 9 heures et 15 heures, dans les locaux du MES, au Réduit.

Admission en Form I (Grade 7)

Les formalités d’enregistrement pour une place en Form I (Grade 7) se feront le lundi 12 décembre entre 9 heures et 15 heures. Les parents dont les enfants ont reçu une lettre d’admission doivent se présenter au collège obtenu. Au cas contraire, la place sera déclarée vacante et allouée au prochain candidat méritant. Ils devront se munir des pièces suivantes : la lettre d’admission, les résultats de l’enfant (original + une photocopie), l’extrait de naissance de l’enfant (original + une photocopie), la carte d’identité du parent (original + une photocopie) et deux photos passeport de l’enfant pour les formalités relatives au transport gratuit.

 

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