
La Financial Crimes Commission (FCC) enquête sur le rôle de certains membres du Conseil d’administration de la Mauritius Investment Corporation (MIC) dans l’acquisition des actions de l’Eastcoast Hotel Investment Ltd pour un montant de 48 millions d’euros (Rs 2,4 milliards). Initialement, l’Investment Committee de la MIC avait recommandé un projet d’investissement de Rs 2,1 milliards pour le dossier. Cet écart de Rs 300 millions est suspecté par la FCC d’avoir été ajouté pour permettre le paiement de « commissions sous table » à divers acteurs impliqués dans la finalisation de cette demande d’aide financière, en février 2024.
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La FCC se penche donc sur le rôle des membres du Board de la MIC dans cette demande, qui a vu un montant supplémentaire de Rs 300 millions être accordé lors d’une seconde demande. Le vendredi 21 mars, trois anciens membres du Board de la MIC ont été entendus par la FCC : Swadicq Nuthay, Mardayah Kona Yerukunondu, et Ragen Swaminathan. Ils ont été longuement interrogés sur les démarches ayant conduit à l’approbation de l’acquisition de 1 596 actions de l’Eastcoast Hotel Investment Ltd. Ils ont également été confrontés aux différentes étapes ayant abouti à l’acceptation de la demande de financement le 5 février 2024, lors d’une séance du Board.
Au cours des auditions, ils ont évoqué le rôle de l’Investment Committee, responsable d’examiner et d’analyser les demandes avant de les soumettre au Board. Les enquêteurs ont constaté un manque d’étude de fiabilité et l’absence d’une évaluation complémentaire, pourtant habituellement exigée pour ce type de dossier. En effet, lors de l'examen initial du dossier, qui préconisait une demande de Rs 2,1 milliards, tous les documents relatifs aux différentes procédures avaient été jugés conformes aux normes. En revanche, lors de la validation du montant révisé à Rs 2,4 milliards, des irrégularités ont été relevées par la FCC.
Le trio Yerukunondu-Ragen-Nuthay devra fournir des explications détaillées sur ces anomalies. Leurs raisons de décision et leurs rôles respectifs au sein du Board de la MIC lors du traitement de ce dossier seront minutieusement examinés par la FCC. Les enquêteurs cherchent à établir si l’écart de Rs 300 millions aurait été ajouté à la demande d’aide financière de la MIC dans le but de rémunérer illicitement plusieurs acteurs impliqués dans l’approbation de cette demande. Les raisons de cette augmentation soudaine du montant lors de la deuxième demande ont éveillé les soupçons des enquêteurs. En effet, aucune modification significative n’a été relevée dans l’approbation de cette seconde demande, après une analyse des documents associés.
Par ailleurs, le Central Criminal Investigation Department (CCID) avait déjà mis en cause Jitendra Bissessur, ancien CEO de la MIC, dans une autre enquête portant sur des emprunts accordés à la société Menlo Park/Pulse Analytics.

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