Une retraitée de 75 ans, alitée, enduraît des supplices depuis trois mois. Lalita vivait dans des conditions inhumaines dans une maison complètement dépourvue d’hygiène. Arrêtée jeudi par la police de Goodlands, son bourreau de fille, Deepa, est toujours en détention.
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Ce n'est pas la première fois que Lalita (prénom modifié), est victime de maltraitance de la part de sa fille, Deepa, âgée de 46 ans. Si la septuagénaire n’a jamais voulu porter plainte, sa petite-enfant ainsi que les voisins ont fini par informer la police. À la mi-journée de samedi, Neha (prénom modifié), 17 ans et déjà mariée, rend visite à sa grand-mère. Sur place, c’est le choc : la vieille dame est dans un état déplorable.
Sa grand-mère est affalée sur un lit au matelas trempé. Il s’avère qu’elle porte des couches souillées depuis quatre jours, sans eau et sans nourriture… Neha en parle à des voisins qui, à leur tour, alertent la police de Goodlands. Des policiers débarquent chez Lalita. Sa chambre est nauséabonde et il y a de la saleté partout. Lalita ne pipe mot, elle pleure ! De fil en aiguille, on apprend que sa fille, Deepa, censée s’occuper d’elle l’a abandonnée depuis quatre jours. Il y a trois mois, elle avait fait la même chose.
Les policiers mandent les cadres du ministère de Sécurité sociale sur place. Lalita, complètement affaiblie, est transportée d’urgence à l'hôpital SSRN à Pamplemousses. Les infirmières lui donnent une douche et une robe neuve. Du côté médical, le constat est qu’elle souffre d’un manque de plusieurs nutriments. Du sérum lui est administré et elle est toujours admise à l'hôpital.
C'est un martyre
Le Défi-Plus a rencontré Lalita sur son lit d'hôpital mais elle ne peut parler. C’est sa petite-fille, Neha, qui a raconté à la police que sa mère Deepa maltraitait souvent sa grand-mère qui a des difficultés à s’exprimer. « Depuis qu’elle est alitée, ma mère l'ignore. Ma grand-mère obtient une pension de Rs 10,000 et pour s’occuper d’elle, ma mère reçoit une allocation de Rs 3,000. Elle prend tout l’argent mais je ne sais pas ce qu’elle en fait… »
Les voisins ont été aussi entendus par la police à titre de témoins. « Bien souvent, Deepa kit so mama tousel et pa coner cot li aler, ena fois nou aide madam la mai des fois, li impé absurde pou rentre dan ene lakaz ene dimoune et rode so ban zafer, explique un voisin. C'est très triste de voir une vieille personne dans cet état. On a parlé avec Deepa mais rien n’a changé. »
Contactée, Neha confie que sa grand-mère vit dans des conditions pitoyables. « Ma grand-mère est un martyre, je n’arrive pas à imaginer ce qu’elle a souffert pendant ces trois mois, et je souhaite que ma mère change d’attitude. »
Jeudi, la police de Goodlands a arrêté Deepa qui est passée aux aveux. « Mo dakor mo fine kit mo mama tousel pendant quatre zour et mo pa fine okip li couma bizin me se parski mo stressé, mo latet fatigué. Mo ti ale rode ene lakaz Piton parski mo lakaz coulé. Je regrette ce que j'ai fait », a-t-elle expliqué à la police. Après son interrogatoire, elle a comparu devant le tribunal de Pamplemousses où une charge provisoire d’‘ill-treatment upon elderly person’ a été retenue contre elle. Deepa a obtenu une caution de Rs 6 000 mais faute d'argent, elle a été conduite en cellule policière. L'enquête, menée par le constable Ramasawmy et le sergent Beebeejaun, est placée sous la supervision de l'inspecteur Persand et l'Assistant surintendant de police Poinoosamy.
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