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Maltraitance alléguée dénoncée : SOS de deux sœurs sur les réseaux sociaux

Les deux sœurs refusent de vivre avec leur père et d’aller dans un shelter.
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  • Leur père parle de « coup monté »

Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, deux sœurs, Samiah, 12 ans, et Shaheena, 11 ans, ont porté de graves accusations de maltraitance contre leur père. Actuellement hospitalisées, elles souhaitent aller vivre avec leur mère. Le père, lui, parle d’histoire montée de toutes pièces.

Il soutient que c’est un coup monté. Il affirme que ses filles de 11 et 12 ans sont traumatisées. Shezaad et Shaheen se disputent la garde de leurs enfants. Si ces dernières vivaient avec lui depuis leur divorce en 2014, dans une vidéo, elles ont allégué qu’elles étaient victimes de maltraitance, et ont lancé un appel pour pouvoir aller vivre avec leur mère. Celle-ci se dit prête à les accueillir : « Retourn mwa mo de zanfan, pa met zot dan shelter. Mo pou get zot. »

Toute cette affaire a éclaté lorsque les sœurs Samiah et Shaheena ont posté une vidéo sur les réseaux sociaux récemment. Elles y ont dénoncé le calvaire que leur ferait endurer leur père. « Nou tini em me nou nepli kapav. Nou inn fer sa video-la pou dir ki pe ariv nou ek dimoun kapav ed nou pou sorti depi sa sitiasion-la. Nou pa anvi al dan shelter, nou anvi al rest ek nou mama », pleure la plus petite des sœurs.

Linn tir mo linz ek linn bat mwa ek difil kouran, parski mo ti pe koze ek mo kouzinn»

shaheena
Forcée de travailler dans la patisserie, Shaheena, 11 ans, s’est blessée à la main.

À Le Dimanche/L’Hebdo, Samiah, qui parle avec l’autorisation de sa mère, soutient que sa sœur et elle sont malheureuses auprès de leur père, à Rivière-des-Anguilles : « Depi nou ek li, nou pas boukou mizer… » 

Les accusations qu’elles portent contre leur père sont nombreuses. Ainsi, les sœurs disent avoir été battues, humiliées, dénigrées, déscolarisées et forcées de travailler… « Linn tir mo linz ek linn bat mwa ek difil kouran parski mo ti pe koze ek mo kouzinn », confie Shaheena. « Li maltret nou. Li denigre nou », renchérit Samiah. 

Cette dernière ajoute qu’au vu de sa performance aux examens du Primary School Achievement Certificate, elle aurait pu intégrer le Souillac SSS. Mais son père, allègue-t-elle, n’aurait pas voulu : « Linn fer nou travay dan so patisri. »

Au dire de Shaheena, leur père aurait également pour habitude de les laisser chez des proches. Et que récemment, il les aurait quittées chez leur tante, à Camp-Diable. « Laba, bann-la fer nou lav zot tibaba ek fer nou fer louvraz. Zot osi fer nou santi ki nou anplis. »

Lassées des reproches incessants, elles auraient décidé de se sauver pour retrouver leur mère. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’elle se sauveraient pour aller voir Shaheen, car leur père lui refuserait tout droit de visite. « Sak fwa nou bizin revinn viv ek li », dit la benjamine.

Mais le mardi 7 septembre, les sœurs étaient décidées à ne plus quitter leur mère. Profitant du fait que leur tante a eu à se rendre au village, elles l’ont accompagnée avant de la semer. Une fois arrivées chez leur mère à Souillac, elles lui ont tout déballé. Cette dernière en a immédiatement informé la Child Development Unit (CDU). 

samiah
Samiah et Shaheena auraient décidé de se sauver pour retrouver leur mère.

Les deux sœurs restent avec leur maman. Mais vendredi, après la sortie des classes, Shaheen, qui travaille à l’aéroport depuis trois ans, apprend que son ex-époux a récupéré Shaheena. La mère de famille dit ne pas avoir eu de nouvelles d’elles pendant trois jours.

Depi nou ek li, nou pass bokou mizer…»

Le mardi 14 septembre, elle est appelée à se présenter au bureau de la CDU de Souillac avec Samiah, vers 9 h 30. Sur place, elle a retrouvé son ex-époux et Shaheena. Les parents ont été invités à trouver un accord pour la garde des deux sœurs. Après maintes discussions, Shezaad a autorisé Shaheen à héberger leurs filles. 

Au préalable, les sœurs sont conduites à l’hôpital de Souillac pour être examinées, selon les procédures établies. Sur place, les deux enfants se confient au médecin, qui les faire admettre pour des soins.

Shezaad viendra leur rendre visite le lendemain. « Sa venue à l’hôpital a encore plus effrayé mes deux filles. Elles sont vraiment traumatisées par ce que leur père leur fait endurer depuis qu’elles vivent avec lui », allègue Shaheen. 

Aujourd’hui, elle souhaite récupérer la garde des enfants, qui sont toujours hospitalisées. Pour ce faire, elle a retenu les services d’un avocat et porté plainte au bureau de l’Ombudsperson for Children. Mais en attendant qu’une décision finale soit prise, elle souhaite pouvoir accueillir ses filles chez elles.

C’est également le souhait de Samiah et Shaheena : « Nous voulons juste être bien et vivre avec notre maman. Elles nous aime et elle s’occupera de nous. Nous voulons aussi repartir à l’école. »

Leur père Shezaad : «Tout cela est faux !»

Actuellement hospitalisé après un accident, Shezaad récuse toutes les allégations portées contre lui. « Tout est faux. Je n’ai jamais maltraité mes enfants », clame-t-il.
Au dire du père, c’est un plan qu’aurait orchestré son ex-épouse pour récupérer leur garde.

« Depuis que leur mère les a quittées, je me suis occupé d’elles et je les ai élevées en leur donnant tout ce dont elles avaient besoin », dit-il. 

Il nie également avoir forcé ses filles à travailler dans sa pâtisserie : « Zame monn fer zot travay. »  

Shezaad se dit confiant que la CDU démêlera le vrai du faux : « Attendons l’enquête qui est en cours par la CDU pour déterminer qui dit vrai et qui dit faux. » 
Lui dit ne souhaiter qu’une chose, que ses filles reviennent vivre avec lui : « Je veux les ravoir avec moi. »

Rita Venkatasamy : «Nous ferons ce qui est mieux pour les enfants»

L’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasamy, suit cette affaire de près. Elle confirme que son bureau a reçu la plainte de la mère des deux enfants. Et qu’actuellement elle travaille en collaboration avec la CDU. 

« Les enfants refusent de vivre avec leur père et d’aller dans un shelter. Leur garde sera accordée à la mère uniquement si elle satisfait tous les critères requis », fait-elle comprendre. 

Une enquête est en cours pour déterminer la marche à suivre. « Notre priorité est avant tout d’assurer la sécurité et le bien-être des enfants. Et de tout faire pour qu’elles reprennent le chemin de l’école au plus vite. »

Dans la foulée, Rita Venkatasamy rappelle l’importance de ne pas exposer des enfants dans des vidéos. Cela les met à risque des prédateurs en ligne, insiste-t-elle.

 

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