Face au pessimisme sur la croissance mondiale, l’Economic Development Board affiche la confiance. Face à la presse, son Chief Executive Officer a expliqué le pourquoi de cet optimisme, s’appuyant sur les campagnes de promotion et les retombées dans les marchés traditionnels et en devenir.
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« Nous savons que l’Europe aura, peut-être, une (année) relativement plus difficile. Nous prévoyons de faire des choses dans d’autres régions du monde », a affirmé François Guibert, CEO de l’EDB, lors d’une conférence de presse mardi 29 janvier, à Port-Louis. « J’ai été en Inde et en Chine. Il y a des projets de la Chine. Nous espérons (des retombées) du Japon à la fin de l’année. (…) Maintenant nous essayons de bien diversifier, d’agrandir le périmètre. (…) Nous espérons développer, changer les choses dans les pays qui (représentent) une grande opportunité. »
En 2019, l’EDB s’attend à des investissements directs étrangers de Rs 19,9 milliards, en progression de 34 % par rapport à l’année dernière. Ce montant s’ajoutera à des investissements de l’ordre de Rs 70 milliards venant du secteur privé (en hausse de 9 % relatif à 2018). Les exportations – hors sucres – devraient générer des recettes de Rs 82 milliards (+6 %).
De l’ambition, l’EDB – agence assurant la promotion de Maurice en tant que destination d’affaires à travers le monde – en a également dans le classement des pays en termes de facilitation des affaires. Maurice occupe présentement la 20e place, le meilleur classement en Afrique. L’objectif est de grimper plus haut dans ce classement que prennent en considération les investisseurs mondiaux.
Les projections sur l’année de l’EDB interviennent dans un environnement économique jugé difficile pour les principaux partenaires économiques de Maurice. Les guerres commerciales et les barrières tarifaires sont des facteurs pouvant compliquer une situation complexe. Selon le Fonds monétaire international, la croissance globale serait de 3,5 %. En Europe, l’expansion serait de 1,6 % contre une projection de 1,9 % en octobre dernier. La France subit les conséquences du mouvement des gilets jaunes. Le ralentissement allemand reflète une consommation et une production moindres. Le Royaume-Uni est tributaire de son départ de l’Union européenne.
Les secousses en Europe, l’EDB est en conscient. Il est nécessaire, cependant, de faire la part des choses. À cet effet, François Guibert avance une stratégie à deux volets. Le premier porte sur une campagne continue sur les marchés existants tels que la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. Le potentiel y est, car nous sommes loin d’avoir atteint la saturation. Mais l’Europe ne se résume pas à ces trois pays. Et le second devrait permettre de travailler avec des économies telles que l’Espagne, l’Italie, les pays nordiques. Ces économies ont la capacité d’investir. (Par exemple, le plus grand fonds souverain se trouve en Norvège).
Et la région ? Madagascar représente-t-il une menace, maintenant que le changement à la tête du pays s’est fait de manière démocratique ? Les investisseurs ne voudront-ils pas privilégier ce pays au détriment de Maurice ?
« Madagascar est un partenaire de longue date. Tout le monde se réjouit de cette transition. Comparé à Madagascar, nous avons des atouts qui sont quand même intrinsèques. Il y a des choses qu’on peut offrir que beaucoup de pays ne peuvent pas encore offrir », a-t-il expliqué.
Certes, ces atouts, il faudra les affiner pour maintenir cette avance sur les économies africaines. Le Rwanda, a-t-il précisé, « est peut-être un compétiteur encore plus agressif aujourd’hui. » En étant parmi les 20 destinations mondiales pour les affaires, il faut se battre contre les meilleurs et montrer qu’on a toujours un pas d’avance et ce dans la durée. L’économie mauricienne repose sur la manufacture (textile et sucres), le tourisme et les services financiers. Afin d’être le leader, on se doit de diversifier dans d’autres secteurs innovants.
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