Malgré les vols perturbés - Grève en France : Mauriciens et touristes maintiennent leurs voyages 

Les tensions en France n’ont pour l’instant aucun impact sur les décisions de voyage des Mauriciens et des Français. Mais la vigilance reste de mise. 

Les réservations affluent toujours pour la France 

Dans les agences de voyages, on est unanime. Les Mauriciens ne reportent pas leurs voyages pour la France. « Grève ou pas, ceux qui doivent partir ou qui planifient de se rendre en France n’ont pas revu leur décision », affirme Umarfarooq Omarjee, directeur exécutif d’Omarjee Aviation. 

Devika Gunsham, directrice de Clavis Travel, abonde dans son sens. « Beaucoup de Mauriciens voyagent en ce moment et en profitent pour visiter de la famille en France notamment. Ils ont déjà acheté leurs billets. Ils ont réservé les hôtels et leurs forfaits qui incluent la visite de la Tour Eiffel ou encore de Disneyland Paris », fait-elle ressortir. 

Cependant, les voyageurs devront composer avec les perturbations des vols. « C’est plus au niveau des compagnies d’aviation qu’on ressent les effets de la grève. En France, le service minimum a été instauré, mais il ne permet pas à tous les avions d’arriver en même temps. Les opérations tournent au ralenti. Cela dit, s’il y a des annulations, les passagers sont mis sur d’autres vols. Sinon, on leur offre des nuits à l’hôtel avant qu’on ne leur attribue un autre vol. Les passagers aussi s’adaptent en fonction. Nous avons des voyageurs qui optent pour la Belgique ou l’Angleterre. De là, ils prennent des TVG ou des voitures pour se rendre en France », explique Umarfarooq Omarjee. 

Devika Gunsham ajoute que l’agence reçoit ces jours-ci des appels de clients voulant savoir si leurs vols sur Paris ont été annulés ou s’il y a des transferts. « L’inquiétude se situe plus à ce niveau, mais l’engouement pour la France demeure et les réservations continuent d’affluer », conclut-elle. 

Une carte à jouer pour attirer les touristes français 

La grève n’a pas découragé les Français à venir à Maurice. « Il n’y a pas d’annulation. Par contre, depuis mars, la clientèle européenne a baissé. C’est peut-être dû au fait que nous arrivons en basse saison », avance Shakeel Nundlall, directeur de l’hôtel Le Grand Bleu. 

Radhamohun Gujadhur, propriétaire de Villa Radani, y va aussi de son commentaire. « Les Français viennent et continuent à réserver. Nous avons déjà des réservations pour août prochain, voire jusqu’à décembre et janvier 2024 », soutient-il. 

Si Bissoon Mungroo, président de l’Association des hôtels de charme, n’enregistre aucune annulation, il observe, cependant, une « disruption dans le système » avec les vols qui sont annulés ou retardés. « Les touristes ont planifié et payer leurs vacances. Ils ne vont pas annuler à ce stade », ajoute-t-il. 

De son côté, Sen Ramsamy, Managing Director de Tourism Business Intelligence, qui était en France la semaine dernière, parle de « situation stressante » qui vient se renforcer avec les petits incendies qui éclatent un peu partout dans l’Hexagone. « Cela peut avoir un impact sur les voyages. Une certaine catégorie de Français – notamment ceux qui en ont les moyens – voudra se rendre ailleurs jusqu’à ce que la situation se décante. Il faudra miser sur cette carte et essayer de les attirer au pays. Parallèlement, il faudra s’attendre à ce qu’un certain nombre de Français mettre en veilleuse leur décision de se rendre à l’étranger vu le contexte », fait-il ressortir. 

Sen Ramsamy ajoute ceci : « Avec la grève qui a gagné l’Allemagne et le documentaire sur l’affaire Michaela Harte que prévoit de diffuser la BBC, lequel risque de nuire à la destination, il faudra redoubler d’efforts et prendre des mesures pour avoir un ‘back-up plan’ en vue d’attirer d’autres marchés. »