Quatorze patients référés par le ministère de la Santé pour des séances de dialyse à la City Clinic à Port-Louis ont eu chaud. Pris de malaise lors de cet exercice, leur traitement a dû être interrompu mardi. Ils ont par la suite été pris en charge par le personnel de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo où ils ont été admis afin de bénéficier de ce traitement indispensable pour leur survie.
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Les séances de dialyse ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre à la City Clinic. Cela fait suite aux malaises ressentis par plusieurs patients souffrant d’insuffisance rénale durant leurs traitements dans cet établissement privé. En fait, les premiers incidents ont eu lieu dans l’après-midi du lundi 6 août, selon le Dr Tapash Saha, administrateur de la clinique. Les séances ont été interrompues après que cinq des seize patients ont été pris de crampes pour des raisons qui restent à être déterminées. Dans la matinée du mardi 7 août, deux autres patients ont présenté les mêmes symptômes, selon lui.
Après une inspection des équipements et un exercice de désinfection sous la supervision du fournisseur des appareils, les séances ont repris à la mi-journée du mardi 7 août, nous a-t-il expliqué. Pour lui, il est difficile de déterminer la source du problème. Il préfère attendre les résultats des analyses et les conclusions de l’enquête qui a été initiée par le ministère de la Santé.
Vu les circonstances, le problème peut venir de la qualité de l’eau utilisée, selon Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patients Association. Une source affectée dans un autre centre de dialyse avance la même hypothèse. Toutefois, le Dr Saha ne partage pas cette opinion. Selon lui, si l’eau était la cause du problème, tous les patients auraient dû éprouver un malaise. Or, malheureusement, c’était le cas, puisqu’en début d’après-midi du mardi 7 août, la majorité des 14 patients ont ressenti des crampes au bout d’une heure de séance. Leur traitement a été stoppé immédiatement. Le cas a été référé au ministère de la Santé qui est intervenu rapidement, explique le Dr Saha. « Les patients ont été pris en charge par le personnel de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo où ils ont été conduits », nous a-t-il affirmé.
Un échantillon de l’eau et divers produits utilisés pour la dialyse ont aussi été prélevés par le Dr Kevin Fagoonee, néphrologue à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, et son équipe à des fins d’analyses. Une enquête a également été ouverte pour déterminer l’origine du problème, a ajouté le Dr Saha. « Nous n’avons pas voulu prendre de risque, car il s’agit de la vie des patients. Nous ne ferons aucune session de dialyse jusqu’à nouvel ordre », explique l’administrateur de la City Clinic. Les 54 patients référés par le ministère de la Santé à ce centre privé de dialyse seront redéployés dans les autres centres de dialyse, nous a assuré le Dr Ismet Nawoor, Regional Health Director à l’hôpital Jeetoo. « Des arrangements ont été effectués selon les instructions du ministre de la Santé, Anwar Husnoo, afin qu’ils puissent bénéficier de leur traitement dans les autres centres en fonction de leur lieu de résidence », nous a-t-il expliqué. La majorité des patients seront traités à l’établissement de santé publique de Port-Louis, selon lui. Il a aussi affirmé que le ministre de la Santé suit la situation de près. Le Dr Nawoor fait aussi ressortir que le ministère a agi promptement dès qu’il a été informé du problème et les mesures appropriées ont été prises pour faire face à la situation.
Selon le Dr Nawoor, 13 patients ont été admis pour leur session de dialyse à l’hôpital pour compléter leur traitement. Un autre a préféré rentrer chez lui après trois heures de session à la City Clinic. Ils devaient bénéficier de leur traitement dans la soirée de mardi après les sessions des patients de l’hôpital. Leur pronostic vital n’était pas engagé, nous a-t-il affirmé. « L’équipe du Dr Fagoonee s’est assurée que leur état de santé était stable avant leur session », nous a-t-il affirmé.
Budget de Rs 26 millions par mois
Les séances de dialyse à la City Clinic se déroulent de lundi à samedi. La qualité de l’eau est régulièrement analysée afin de s’assurer qu’elle soit conforme aux normes. « Nous veillons à ce que tous les critères du ministère soient respectés, car nous ne souhaitons pas que les patients placés sous notre responsabilité aient des problèmes. Il y a un contrôle qui est effectué chaque mois par les officiers du ministère de la Santé », a affirmé le Dr Saha.
Selon Bose Soonarane, une séance de dialyse coûte Rs 800 par patient. Chaque patient doit en faire trois par semaine. Ajouté à cela, le ministère de la Santé fournit les consommables (le kit nécessaire) aux centres de dialyse privés. La valeur du kit varie entre Rs 500 et Rs 600 par séance. Ainsi, pour les 1 300 patients environ qui suivent des traitements de dialyse, l’État débourse Rs 26 millions mensuellement. Ce chiffre ne prend pas en considération leurs déplacements en ambulance et les médicaments qu’ils doivent prendre.
Situation grave
« L’incident qui est survenu à la City Clinic est une situation grave », selon le secrétaire de la Renal Disease Patients Association, Bose Soonarane. Pour lui, le système de traitement d’eau doit être infaillible afin que les patients n’aient aucun problème. « Il y va de la vie des patients, car ils peuvent avoir des séquelles si leur traitement n’est pas effectué convenablement », dit-il.
Il salue la promptitude du ministère de la Santé qui a pris les mesures pour s’assurer qu’aucune séance de dialyse ne soit effectuée à ce centre de dialyse privé jusqu’à ce que la lumière soit faite sur l’origine du malaise qu’ont éprouvé les patients.
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