Malaise au sein du gouvernement : le ML joue à quitte ou double

Le Muvman Liberater (ML) fait de plus en plus pression pour que son leader, Ivan Collendavelloo, récupère ses anciennes fonctions de Deputy Prime Minister et ministre des Services publics.

Le poste de Deputy Prime Minister et le portefeuille ministériel des Services publics, ou rien du tout ! C’est ce que réclame le Muvman Liberater (ML) à son partenaire, le Mouvement socialiste militant (MSM). Si c’était déjà la position constante du ML depuis la révocation de son leader, Ivan Collendavelloo, en 2020 à la suite d’allégations de corruption dans l’affaire Saint-Louis, il semble que le parti ait intensifié la pression ces dernières semaines, au point que certains milieux proches du gouvernement parlent d’ultimatum.

La source de la frustration des membres du ML est vraisemblablement l’affaire des allégations de pot-de-vin autour de l’octroi du bail d’un terrain à Grand-Bassin à Eco Deer Park Association. Le soutien accordé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, mardi au Parlement, à l’Attorney General et ministre de l’Agro-industrie Maneesh Gobin, qui est directement visé par ces allégations, a encore plus irrité le ML, et plus précisément les députés Ismael Rawoo et Zahid Nazurally.

Selon des informations recueillies au sein du ML, ces deux députés font partie de ceux qui exercent le plus de pression pour que la direction de leur parti tranche une bonne fois pour toutes. Cela signifie qu’ils pourraient quitter la coalition gouvernementale si le Premier ministre continue à camper sur ses positions. On nous rapporte que le MSM avait envisagé de nommer Ivan Collendavelloo au poste d’Attorney General, mais après avoir compris que ce dernier voulait à tout prix récupérer son ancien poste et ses anciennes responsabilités, il a préféré faire marche arrière.

Selon plusieurs sources au MSM, il est peu probable que le parti soleil cède aux exigences du ML. « Le ML est un partenaire avec lequel nous avons bien travaillé ces dernières années, mais la question de restituer à Ivan Collendavelloo les postes de DPM et de ministre des Services publics ne se pose pas. L’enquête de l’Icac sur cette affaire n’est pas encore terminée, donc rien ne change en ce qui concerne les allégations qui pèsent sur Ivan Collendavelloo », nous confie un interlocuteur au Sun Trust.

Malgré l’exaspération grandissante de la majorité des membres du ML face à cette situation, une minorité préfère éviter toute confrontation. Ainsi, des membres tels que l’ancien député Toolsyraj
Benydin continuent de participer aux activités conjointes avec le MSM et les autres partenaires du gouvernement. Nous avons tenté de contacter le ML pour obtenir des explications, mais nos demandes sont restées sans réponse.