Elles sont 20 000 personnes infectées par l’hépatite C, selon les estimations de la Santé. C’est ce qu’a affirmé le ministre Anwar Husnoo à l’ouverture de la première conférence sur cette maladie. « D’ici 2030, Maurice pourra atteindre les objectifs fixés par l’Organisation mondiale de la santé : éliminer l’hépatite C », dit-il.
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L’hépatite C fait de nombreuses victimes à travers le monde. Les hépatites B et C touchent 325 millions de personnes, indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elles sont les premières causes du cancer du foie (1,34 million de décès par an). Pour enrayer cette maladie, tous les pays sont invités à mettre en oeuvre des plans stratégiques pour éliminer l’hépatite C d’ici 2030, selon l’échéance fixée par l’OMS. D’où la conférence tenue à Maurice, les 15 et 16 octobre, sur l’hépatite C. Le ministre Anwar Husnoo espère qu’un programme de traitement moins onéreux sera mis en place pour traiter les 20 000 cas recensés à Maurice.
Les données officielles de dépistage indiquent que l’hépatite C est en hausse. De 1 713 cas dépistés en 2013, le nombre est passé à 2 941 en 2017. Selon le Dr Prithiviputh Rittoo, cofondateur de l’ONG Hep Support, il y a un rajeunissement des cas avec l’échange de seringues entre usagers de drogue par voie intraveineuse.
Compte tenu de la situation du VIH/sida et du nombre d’injecteurs de drogue à Maurice, il était temps de mettre en place un programme de traitement contre l’hépatite C, insiste le ministre Husnoo à l’ouverture de la conférence. « Nous assurons déjà le traitement des patients atteints du VIH/sida et des usagers de drogue à travers le programme de substitution à la méthadone et d’échange de seringues. Nous passons à une autre étape avec ce programme de traitement de l’hépatite C.»
« L’hépatite C ne touche pas les seuls usagers de drogue par voie intraveineuse. Elle peut affecter n’importe qui », soutient le Dr Rittoo. « La maladie atteint toutes les couches sociales des personnes pratiquant le sexe anal à celles qui ont reçu une transfusion sanguine », précise-t-il. La maladie est symptomatique et les premiers signes peuvent se manifester de cinq à 20 ans après la contamination. La conférence organisée à Maurice favorisera la formation et l’information des médecins pour favoriser la mise en place d’un plan d’élimination de la maladie.
Le Dr Sulleman Moreea, consultant en gastroentérologie et hépatologue mauricien exerçant en Grande-Bretagne, se dit confiant que Maurice atteindra les objectifs de l’OMS, avec l’appui des experts étrangers. Le pays bénéficiera des mêmes traitements disponibles en Grande-Bretagne à un prix abordable.
L’hépatite C
L’hépatite C est une maladie virale qui se contracte à travers le sang contaminé : utilisation d’un rasoir ou d’une seringue souillée ; la brosse à dents d’une personne infectée ou lors d’un tatouage avec des instruments mal stérilisés ; et par transfusion sanguine.
Selon le Dr Rittoo, il y a un rajeunissement des cas de l’hépatite C : les jeunes se cotisent pour avoir une dose de drogue injectable qu’ils se partagent entre eux. Ce sont les 26 à 35 ans qui sont les plus concernées par la maladie. Les signes peuvent apparaître de 5 à 20 ans plus tard : troubles intestinaux, douleurs abdominales, fatigue extrême, insomnie et état dépressif. Une urine foncée et une selle jaune pâle à blanchâtre sont une autre indication de la présence de l’hépatite C.
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