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Maladie respiratoire - Asthme: hausse alarmante !

La Journée mondiale de l’asthme a été célébrée le mardi 3 mai. Selon des experts, cette maladie incurable prend de l’ampleur chez nous, comme partout à travers le monde. Cependant, si elle est bien contrôlée, les personnes affectées peuvent vivre normalement. Les chiffres sont parlants en ce qu’il s’agit de la prévalence de l’asthme, que ce soit à Maurice ou à travers le monde. Une tendance à la hausse a été constatée par les experts. Selon le Global Report Asthma de 2014, cette maladie touche 334 millions de personnes à travers le monde, alors que le précédent rapport faisait état de 235 millions de cas. C’est ce que révèle le Dr Subraj Mudhoo, spécialiste en maladies respiratoires au ministère de la Santé. La toute première étude sur l’asthme date de l’année dernière. Il s’agit du rapport sur les maladies non transmissibles (Non-Communicable Diseases). Cette étude a démontré que cette maladie touche environ 9 % de la population adulte, un chiffre assez conséquent, estime le médecin. Il fait état d’un autre constat inquiétant : la tendance à la hausse de l’asthme chez les enfants dans les pays en voie de développement ou sous-développés.

Les causes

Et Maurice n’est pas en reste ! La maladie est aussi en progression chez nos enfants. Comment expliquer cette hausse ? Deux types de facteurs en sont responsables : des facteurs internes (propres à l’individu) et des facteurs externes (environnementaux). Ils sont : l’hérédité, le genre, l’obésité, les sources d’allergies dans l’atmosphère (acariens, poussière, polluants), la fumée de cigarette, le stress, des changements hormonaux, des changements brusques de température et certains aliments (fruits de mer, cacahuètes, lait et produits laitiers), entre autres. « Lorsqu’un parent est asthmatique, le risque que son enfant devienne également asthmatique est de 25 à 30 %. Si les deux parents sont asthmatiques, ce risque est de 50 à 75 %. Mais un facteur isolé ne peut provoquer l’asthme. C’est plutôt une interaction de facteurs, c’est-à-dire ceux propres à l’individu et les facteurs externes. Parmi les enfants, ce sont les garçons qui sont les plus exposés à la maladie. En revanche, après l’âge de 14 ans, c’est le contraire », souligne le Dr Mudhoo. Il précise que les personnes ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 sont les plus exposées. Et d’ajouter que chez nous, 80 à 90 % des cas d’asthme sont dus aux allergies. Nombreux sont les Mauriciens qui sont, par exemple, allergiques à la poussière, qui contient des acariens.

Sur le lieu de travail

Les bronches d’une personne asthmatique sont plus sensibles à ces microbes qui provoquent l’inflammation des bronches. C’est à partir de là que la personne commence à développer les symptômes de l’asthme, explique notre interlocuteur. Le spécialiste en maladies respiratoires ajoute que nous courons tous le risque de développer la maladie mais tout dépend des facteurs de risque qui se manifestent. Enfin, ajoute le Dr Subraj Mudhoo, il y a l’asthme professionnel. Il s’agit d’un type d’asthme dont les symptômes se déclenchent sur le lieu de travail, soit à cause de la moisissure, de la poussière ou de certaines particules dans l’air. En revanche, lorsque la personne est chez elle, elle ne ressent aucun symptôme.  
 

Le ventilateur plus nuisible que le climatiseur

Contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas le climatiseur en lui-même qui peut provoquer une crise d’asthme mais plutôt la différence de température entre la pièce climatisée et l’extérieur. C’est ce que souligne le Dr Mudhoo. En fait, ajoute-t-il, le climatiseur est moins nuisible que le ventilateur puisque celui-ci projette beaucoup de particules lorsqu’il est en marche. [row custom_class=""][/row]

Les conseils du spécialiste

  • Apprenez à utiliser vos inhalateurs correctement.
  • Ne cessez jamais de prendre vos inhalateurs sans l’avis de votre médecin traitant.
  • Évitez les facteurs déclencheurs d’une crise d’asthme (si vous en êtes avisé bien sûr).
  • Entretenez bien votre maison si c’est la poussière qui déclenche votre crise d’asthme.
  • Cessez à tout prix de fumer afin que votre cas ne s’aggrave pas.
  • Ayez une alimentation équilibrée.
  • Faites une activité physique régulièrement.

Signes et symptômes

  • Toux nocturne ou matinale, soit lorsqu’il y a des changements de température.
  • Bronches serrées.
  • Sifflements au niveau des bronches.
  • Essoufflements, surtout à l’effort.
Les symptômes peuvent durer quelques jours voire des semaines, selon la gravité du cas du malade.  « Il est possible de diagnostiquer l’asthme grâce à la spirométrie qui permet de déterminer si la personne a les bronches serrées ou pas. Nous lui prescrivons ensuite un médicament afin de dilater les bronches. Ce qui nous aide davantage dans le processus de diagnostic. Contrairement à la croyance populaire, un examen de radiologie (X-ray) ne permet pas de diagnostiquer la maladie », souligne le médecin.
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Il est vital de savoir utiliser les inhalateurs

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16562","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-27987","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"470","alt":"Inhalateur"}}]]C’est avec des inhalateurs que l’on contrôle cette maladie incurable. « Beaucoup de personnes asthmatiques se trompent sur leur traitement et ne savent pas utiliser correctement leurs inhalateurs – le preventor (pour la prévention) et le reliever (pour soulager les symptômes). Le patient doit prendre le premier tous les jours en guise de prévention. Le deuxième, c’est uniquement lorsqu’il ressent des symptômes, soit en cas d’urgence. Le malade doit toujours porter sur lui son inhalateur d’urgence puisqu’il peut faire une crise d’asthme n’importe où et à n’importe quel moment », prévient le spécialiste. Même si l’asthme peut être maîtrisé, certains asthmatiques perdent la vie parce qu’ils n’ont pas su contrôler leur maladie. « Par exemple, ils se trompent sur l’inhalateur qu’ils doivent utiliser en cas d’urgence, ou ils ne prennent pas leur inhalateur préventif régulièrement », constate le Dr Mudhoo. Il déplore que beaucoup d’asthmatiques ne sachent pas manipuler correctement leurs inhalateurs et sont gênés de demander de l’aide à leur médecin traitant. « Or, ce n’est guère un problème ! C’est mieux que le patient apprenne à les utiliser comme il se doit au lieu d’être incapable de contrôler sa maladie », conclut-il
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