Fatigue, état léthargique, déprime, chute de cheveux, règles irrégulières sont autant de symptômes que peut causer un dérèglement de la thyroïde. Ces signes ne sont donc pas à prendre à la légère.
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Bien que très petite et ne pesant qu’environ 30 grammes, la glande de la thyroïde possède d’importantes fonctions. C’est ce qu’ont expliqué le Dr Yasir Ozeer endocrinologue et diabétologue à l’hôpital de Souillac et le Dr Iswaraj Ramracheya, consultant en endocrinologue et diabétologue. Ils participaient à l’émission Xplik ou cas santé de Radio Plus.
La thyroïde a pour rôle de régler le métabolisme soulignent les deux spécialistes. « S’il travail trop vite, la thyroïde va le ralentir ou si c’est trop lent elle va le permettre de s’accélérer », selon le Dr Ozeer. Il ajoute que la thyroïde régule également le sommeil et l’humeur.
Le Dr Ramracheya ajoute que la thyroïde a une grande importance. « Elle contrôle aussi le fonctionnement du cœur, favorise la digestion, régule les règles chez les femmes. Elle contrôle la façon dont notre corps fonctionne notamment à travers deux hormones : T3 et T4 et l’hormone Thyréostimuline (TSH) qui contrôle le T3 et T4. »
« La plupart du temps on parle de la thyroxine (T4) qui est produit par la thyroïde alors que 20 % du T3 est formé par la thyroïde et le reste par la circulation du T4 dans le foie et dans les reins pour le convertir en T3 », dit-il. Pour que l’organisme puisse bien fonctionner, il faut un bon équilibre entre le T3, T4 et TSH.
Selon le Dr Ramracheya, il y a deux problèmes majeurs qui peuvent survenir avec la thyroïde : l’hyperthyroïdie (production élevé de thyroxine) et l’hypothyroïdie (faible production de l’hormone tri-iodothyroninine - T3 et Thyroxine -T4). Ce sont deux conditions différentes qui peuvent avoir des conséquences diverses. « Les conditions de thyroïde sont faciles à contrôler. On peut comparer ces deux conditions à l’accélérateur d’un véhicule. Si on appuie sur la pédale, c’est l’hyperthyroïdie et quand on n’accélère pas c’est l’hypothyroïdie, le véhicule n’avance pas », explique-t-il.
Pour le Dr Ozeer, le dérèglement de la thyroïde peut facilement être diagnostiqué mais le problème se développe assez lentement. « De nombreuses personnes ne réalisent pas tout de suite de quoi elles souffrent », dit-il. Ainsi, elles peuvent être dans un état léthargique et attribuer cela à la fatigue du travail par exemple. Il en est de même pour ceux qui peuvent se sentir dépressifs. Les femmes peuvent connaître un débalancement des règles qu’elles peuvent attribuer au stress. Ce qui explique qu’il est impératif d’avoir un avis médical si ces symptômes persistent afin d’en avoir le cœur net sur son état de santé. « Le problème est assez difficile à cerner sans une consultation médicale », fait ressortir le Dr Ozeer.
Facteurs de risques
Parmi les facteurs de risque du dysfonctionnement de la thyroïde il y a l’âge et le sexe. La maladie est plus présente chez la gent féminine que masculine. Le risque est aussi plus élevé si un membre de la famille souffre d’une maladie auto-immune comme le rhumatisme ou l'inflammation du colon par exemple. Les enfants qui ont souffert d’un cancer et qui ont dû suivre des sessions de radiothérapies sont aussi à risque d’avoir un problème de la thyroïde.
Même si aucune étude n’a été faite pour connaître le nombre exacte de patients qui souffrent d’un dysfonctionnement de la thyroïde, les cas sont nombreux font ressortir les médecins, Ozeer et Ramracheya. Selon ce dernier, l’hypothyroïdie est plus fréquente à Maurice.
Il note aussi qu’il y a une plus forte prévalence des deux conditions (hyperthyroïdie ou hypothyroïdie) chez les femmes qui est trois fois plus que chez les hommes. Le Dr Ozeer attribue cela au fait que les femmes sont plus touchées, car elles sont plus à risque concernant les maladies auto-immunes. Sinon ce sont les anticorps, eux-mêmes, qui affectent la glande thyroïde.
La période à risque se situe entre 30 à 50 ans « L’hyperthyroïdie peut se manifester entre 25 et 35 ans alors que l’hypothyroïdie peut survenir entre 30 et 40 ans », fait ressortir le Dr Ramracheya. Le Dr Ozeer précise, pour sa part, que la maladie est héréditaire. « Le risque est plus élevé pour une fille dont la maman a déjà souffert de la maladie. Cela peut même se manifester dès l’adolescence », dit-il.
Les symptômes de l’hyperthyroïdie et l’hypothyroïdie
Les symptômes de l’hypothyroïdie sont la fatigue, la déprime, prise de poids, peau terne, chute de cheveux, chez les femmes les règles vont devenir plus abondante et irrégulières et une grande envie de dormir. Parfois, on éprouve des problèmes à grimper les escaliers en raison des douleurs musculaires. En cas d’hyperthyroïdie, le corps travaillera beaucoup plus vite. Le patient peut avoir des palpitations, avoir les mains tremblotantes, vouloir être actifs tout le temps, ou encore avoir une grande envie de manger mais ne va pas prendre du poids. Il peut aussi avoir des troubles du sommeil, être angoissé, les règles peuvent s’arrêter ou diminuer chez les femmes.
Diagnostic
En cas des symptômes énumérés plus loin, un examen clinique est effectué. Certains peuvent se présenter avec un goitre, qui est une grosseur qui peut apparaître dans le cou. Un test sanguin permettra de confirmer le diagnostic et déterminera le taux de T3 et T4 ainsi que le TSH. Il est à noter que si le cerveau remarque que le taux de T3 et T4 est bas, il va stimuler la thyroïde pour faire augmenter la production à travers le TSH. L’inverse est aussi possible. Ce qui fait qu’une personne peut souffrir soit d’une hypothyroïdie ou hyperthyroïdie.
Il n’existe aucun moyen de prévention pour le dysfonctionnement de la thyroïde. Une alimentation équilibrée et riche en iode est importante. Les fumeurs encourent un plus grand risque de rechute qui est de l’ordre de plus de 50 %.
Le problème de la thyroïde n’est pas dangereux en lui-même, selon le Dr Ramracheya, mais les conséquences peuvent être fâcheuses si le problème persiste. « Quand c’est une hyperthyroïdie on peut avoir des palpitations, le cœur va battre plus vite ou de manière irrégulière. Cela peut aussi provoquer un affaiblissement des os et causer des fractures », dit-il.
Traitements
Le traitement dépend de la condition du patient que ce soit pour l'hyperthyroïdie ou l'hyperthyroïdie. Dans certains cas, un traitement n’est pas nécessaire quand c’est dû à une inflammation où des calmants sont prescrits. Toutefois, les autres types de traitements ne sont pas douloureux sauf si le goitre grossit et provoque un gène quand on avale la salive ou les aliments. En cas d'hypothyroïdie il faut remplacer les hormones thyroïdes par la thyroxine dépendant du taux du T3 et T4.
Pour l’hyperthyroïdie, il y a des médicaments antithyroïdiens pour bloquer la progression de la maladie. La plupart du temps c’est un traitement permanent. Cela peut durer pendant un an et demi. Il est suivi d’une période de rémission après que le problème soit résolu. Mais il peut y avoir des récidives où un autre traitement peut s’avérer nécessaire comme l’iode radioactif ou chirurgical où il faut enlever le goitre.
L’intervention chirurgicale est effectuée si les traitements médicamenteux n’ont pas fonctionné et qu’il y a eu des rechutes en raison de la présence de nodules. Cependant, la présence de ces derniers peut survenir avec l’âge. Mais une vérification est effectuée afin de déterminer si les nodules sont bénins ou cancéreux.
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