Padmini, 44 ans, s’est retrouvée clouée au lit. Chandranee, sa mère, malgré la maladie, doit être en permanence au chevet de sa fille. Padmini se désole de cette situation, car elle pense que c’était à elle de s’occuper de sa maman et non le contraire... Récit.
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« Maman, tu es toi-même malade et tu dois aussi t’occuper de moi ». Ce sont les paroles touchantes d’une fille qui souffre de ne pouvoir aider sa maman qui a passé la soixantaine et qui ne jouit pas d’une bonne santé. Qu’est-ce qui l’empêche de le faire ? Une paralysie qui a fait basculer son existence.
À Cassis, l’atmosphère a complètement changé chez la famille de Padmini depuis sa maladie. La mère de la jeune femme, Chandranee, 63 ans, ne peut retenir ses larmes quand elle voit sa fille allongée sur le lit, la fixant avec un regard mêlé de tristesse et de remords. Elle ne digère pas de la voir ainsi.
« Padmini est paralysée du côté gauche. Quand je vais la voir à l’hôpital, elle me regarde dans les yeux et me dit : ‘ Maman, tu es malade, tu t’occupes de moi. C’est moi qui aurais dû m’occuper de toi. Une fois que je serai sortie de l’hôpital, je prendrai soin de toi. Elle me dit aussi : « Il faut aussi que je confectionne les vêtements des clients. Il y a des commandes à honorer. » J’ai le cœur déchiré en l’entendant. Elle ne se rend pas compte de sa situation. Qu’est-ce qu’elle pourra faire d’elle-même ? Après ce qui lui est arrivé, elle aura toujours besoin d’assistance », déclare la maman.
Ce qui chagrine encore Chandranee, c’est que sa fille, qui a 44 ans, était une personne pleine de vie, qui faisait la joie de la famille.
« Elle s’occupait de moi, de son père, de tout le monde. Quand elle était encore mariée, elle prenait non seulement soin de son mari, mais veillait aussi aux besoins de sa belle-mère et de ses beaux-frères. Elle ne négligeait personne. Elle avait toujours du temps pour chacun », déclare-t-elle. Elle ajoute, avec un pincement au cœur, « aujourd’hui, sa vie a basculé. Et il n’y a plus personne pour l’aider. Ils l’ont tous abandonnée. »
Aujourd’hui, Padmini ne vit plus avec son mari, ils ont divorcé il y a trois ans. Selon sa mère, son ex n’est venu la voir qu’une fois. « Il n’était pas venu vraiment pour elle, mais pour son père qui était à l’hôpital. Il est alors passé à la maison », dit Chandranee.
Qu’est-ce qui s’est passé pour que l’existence de Padmini bascule dans l’autre extrême ? Sa mère raconte. « Elle était en bonne santé et était une excellente couturière jusqu’à ce qu’elle commence à avoir des engourdissements à la jambe gauche. La première fois, tout s’est bien passé quand elle s’est rendue à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo pour se faire soigner. Mais après un certain temps, au mois de mai ou juin 2016, les engourdissements sont revenus. Cette fois, elle a été hospitalisée pendant une semaine. Elle a aussi commencé à avoir aussi des vomissements. Pour calmer les vomissements, on lui a administré une injection. J’étais présente quand on lui a fait cette piquûre. Sa santé s’est détériorée. Elle a été sujette à une paralysie du côté gauche. »
Est-ce l’injection qui a précipité cette détérioration de sa santé, comme le pense la dame ? Est-ce que le corps de sa fille a rejeté le médicament administré ? On ne peut se prononcer.
Trois personnes malades sous le même toit
Contactée par la rédaction, l’administration a conseillé à la famille de loger une plainte formelle par écrit au directeur de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo pour qu’une enquête puisse être initiée afin de déterminer la vraie cause de la détérioration de la santé de Padmini.
Chandranaee est mère de cinq enfants : Padmini, 44 ans, Vishal, 42 ans, Ashish, 38 ans, Nishta, 32 ans, et Ved, 27 ans. Tous sont mariés, sauf le benjamin. Seule Padmini vit sous le toit familial avec sa mère et son père, Indralall, 68 ans. Les deux parents ne sont pas en bonne santé, mais Chandranee doit s’occuper de sa fille. Heureusement qu’elle bénéficie de l’aide, contre paiement, de sa nièce qui vient chez elle trois fois par semaine.
Y a-t-il un espoir pour Padmini de retrouver un jour l’usage de ses membres ? Sa mère soutient que sa fille ne suit actuellement aucune physiothérapie.
Pourtant, elle aurait aimé qu’on fasse quelque chose pour elle, qu’on ne la laisse pas comme ça. « Je lance un appel pour que le ministère de la Santé prenne charge de ma fille. Il lui doit bien cela », supplie-t-elle.
À l’administration de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, on n’est pas contre l’idée d’admettre Padmini à des sessions de physiothérapie. « Laissons d’abord terminer l’enquête après la plainte formelle déposée par la famille. Parallèlement, on verra ce qu’on pourra faire pour cette dame », a-t-on laissé entendre.
Entre-temps, c’est l’amour d’une mère qui aide Chadranee dans son inlassable combat au quotidien. Elle a vu Padmini si pleine d’énergie quand elle était petite, adolescente puis une jeune femme. Aujourd’hui, alors qu’elle se fait vieille, elle doit continuer à s’occuper de son enfant tout comme lorsqu’elle était encore petite. Mais elle le fera « aussi longtemps que j’en aurai la force ».
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