Maisons inondées : Goodlands et Flacq sous les eaux

Quel est le point commun entre Anandtee, 52 ans, Myrielle, 70 ans et Poomanee, 55 ans ? Elles sont toutes affectées par un même problème : leurs maisons sont inondées à chaque averse.

Anandtee habite Petit Village, à Goodlands. « Ma maison est inondée chaque fois que la pluie tombe sans cesse », affirme cette veuve qui dit souffrir d’un problème cardiaque. Elle est d’autant plus affectée quand elle voit le désarroi dans les yeux de ses deux petits-enfants. « Ils sont traumatisés par cette eau qui envahit tous les coins et recoins de la maison ».

La veuve dit avoir frappé à plusieurs portes pour trouver une solution depuis quatre ans, mais en vain. Myrielle, 70 ans, habite seule. Elle n’a plus la force d’écoper et d’essuyer toute l’eau qui inonde sa maison en temps de pluie. Elle aussi subit cette misère depuis quatre ans. Malgré son âge, elle continue de se battre pour trouver une solution. Après le conseil de district, le département sanitaire et la police, elle s’est rendue, le mercredi 3 mai, au Citizens Advice Bureau de sa région. Un député l’a reçue et lui a dit que des travaux avaient démarré pour résoudre ces problèmes d’inondation. « Un avis a été placardé pour indiquer le début des travaux, mais il n’y a aucun chantier en cours. »

Poomanee, 55 ans, habite Lutchoomun Road, à Belvédère. « Depuis que mon voisin a construit un mur, l’eau de pluie, qui s’écoulait facilement, inonde complètement ma cour. Le niveau est monté à plus d’un mètre et l’eau charrie boue, graviers et macadams. Je vis avec mes trois petits-enfants (âgés de 12, 9 et 7 ans) qui ont toutes les peines du monde à traverser la cour pour entrer ou sortir de la maison. » Elle ajoute que des barres de fer que son fils a achetées pour bâtir sa maison commencent à s’abimer. « Ce problème perdure depuis un moment et les autorités que j’ai alertées n’ont rien fait. À plusieurs reprises, comme pour les averses de février dernier, j’ai appelé les pompiers de Flacq. Ils ne sont jamais venus. »

27 poches d’eau

Xplik ou K a contacté Bobby Koobarawa, président par intérim du conseil de district de Rivière-du-Rempart. Il dit être au courant de la situation d’Anandtee. « Son cas sera considéré avec ceux des 26 autres points d’accumulation d’eau à travers Goodlands. Les travaux seront effectués selon une liste prioritaire. Le conseil opèrera en collaboration avec la National Development Unit et attend de disposer du budget nécessaire. Au cours du dernier exercice, nous avons amélioré la condition dans huit points d’accumulation d’eau. »

Interrogé, Vikram Hurdoyal, président du conseil de district de Flacq, dit ne pas être au courant du dossier de Myrielle et lui a fixé un rendez-vous pour dégager une solution. Poomanee a aussi été invitée par la rédaction à rencontrer le président du conseil.

Pompiers : des centaines d’appels par jour

Joint au téléphone, un officier de la caserne des pompiers de Flacq a expliqué à notre rédaction que son département a été vite débordé lors de ces inondations. « Il existe une seule caserne à Flacq alors que nous recevions des centaines d’appels. Trois équipes sont sur le terrain. Elles interviennent là où c’est le plus urgent. Il faut comprendre : une fois que nous commençons à pomper de l’eau d’une maison, il faut achever le travail. Il est impossible de quitter le travail à moitié pour répondre à un autre appel de détresse. Ce qui explique pourquoi nous ne parvenons pas à répondre présent. Nous faisons le maximum avec les moyens matériels et humains dont nous disposons. »

Prisonniers des eaux

Centre de Flacq. à la suite des récentes inondations, deux personnes âgées se sont retrouvées prisonnières chez elles. Personne n’a pu leur venir en aide. Cela concerne un ex-officier des Coopératives de 70 ans, de surcroît handicapé et sa femme souffrante. C’est ce que nous a confié Ravind Dhowtall, ex-président du conseil de village de Flacq et travailleur social. « Il y a aussi les cas dénommé Yves, âgé de 99 ans et de sa fille de 49 ans. »