Il faut un partenariat entre le gouvernement et la société civile pour la prise en charge des enfants en difficulté. Ces derniers devraient être placés dans des familles d’accueil et non dans des institutions. Ce sont autant de propositions faites lors des interventions dans l’émission « Au cœur de l’info » du mardi 24 janvier 2023.
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«Shelters : quelle protection pour les enfants ? » C’était le thème de l’émission « Au cœur de l’info » du mardi 24 janvier 2023 à la lueur des récents incidents impliquant des pensionnaires d’abris pour enfants. Julien Quenette, président de la Société des professionnels en psychologie, plaide pour une désinstitutionnalisation de la prise en charge des enfants. Il était parmi les invités de l’émission « Au cœur de l’info » animée par Jean-Luc Émile et Élodie Domun.
Joanna Bérenger, estime que les enfants en difficulté devraient être placés dans des familles d’accueil et non dans des institutions. « Les bébés et les enfants n’ont pas juste besoin d’être nourris. Ils ont aussi besoin d’interaction. Les enfants vivant dans des institutions n’ont pas d’attachement avec leur ‘carer’ souvent occupé avec d’autres enfants », a soutenu Julien Quenette.
Il a ajouté que des enfants en difficulté qui sont livrés à eux-mêmes gardent de nombreuses séquelles qui risquent de faire d’eux des enfants à problèmes. Il regrette le retard dans l’application de certaines lois et projets de loi, tels que l’Adoption Bill et le Disability Bill.
Joanna Bérenger, qui faisait aussi partie des invités, abonde dans son sens. Elle estime que le gouvernement devrait accepter de travailler avec les professionnels des organisations non gouvernementales (ONG) et écouter les propositions de l’opposition. La députée du Mouvement militant mauricien a également déploré le manque de cohérence entre les affirmations du gouvernement au sujet des maisons d’accueil pour enfants et le constat des ONG.
Alain Muneean, directeur de la Fondation pour l’enfance Terre de paix, est, lui, d’avis que la gestion des Foster Care Families ne devrait pas se faire uniquement par l’État, mais bénéficier d’une forte participation de la société civile pour que ces familles soient plus efficaces. Selon lui, il y a un gros potentiel à diminuer le nombre d’enfants dans les maisons d’accueil. Il prévient toutefois que les familles d’accueil ne devraient pas considérer les enfants qu’ils recueillent comme leurs biens. Il en va de même pour les adoptions.
Les adoptants devraient, selon Alain Muneean, bénéficier d’un encadrement pour être aptes à prendre en charge les enfants afin de ne pas transposer leurs aspirations ou ce qu’ils n’ont pas pu accomplir sur eux. « Les gens doivent comprendre que les enfants ont besoin d’un développement intégral : physique et mental. » Pour lui, il faut des personnes qui soient conscientes des enjeux et les former sur les risques qui les attendent.
Participant également à l’émission, Ismail Bawamia, enquêteur rattaché au bureau de l’Ombudsperson for Children, a dit constater que les Carers des maisons d’accueil manquent de formation. « Pour certains, ce n’est qu’un travail comme un autre. Ils n’ont pas la vocation de travailler avec les enfants », a-t-il soutenu. Selon lui, certains ont du mal à gérer les enfants difficiles.
Karuna Chooramum, Director Child Development au ministère de l’Égalité des genres, a, pour sa part, affirmé que les problèmes qui existent dans les maisons d’accueil ne sont pas exclusifs à Maurice. Pour elle, les autorités font tous les efforts nécessaires pour encadrer les enfants en difficulté. « Elles sont disposées à travailler avec les ONG », a-t-elle ajouté.
Elle a fait ressortir qu’il y a des instances pour veiller au bon fonctionnement des maisons d’accueil, telles que la Licensing and Enforcement Authority. D’ailleurs, a-t-elle dit, certaines maisons d’accueil ont déjà reçu des avertissements et d’autres ont carrément dû fermer leurs portes pour des manquements notés.
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