Ils sont plus de 41 000 travailleurs étrangers sur notre territoire. Ils ont été au centre de plusieurs scandales cette année avec des grèves, des licenciements et des expulsions. La dernière tendance est celle des ouvriers qui désertent leur dortoir pour travailler au noir.
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Le Passport and Immigration Office (PIO) a dressé une liste de plus de 350 ouvriers qui se baladent illégalement dans la nature à Maurice. De plus, dans 50 % des cas, leurs permis de travail sont arrivés à expiration. Le PIO récolte des renseignements, exerce une surveillance et effectue des descentes dans des dortoirs pour s’assurer que les lois soient respectées. De son côté, le ministère du Travail met en place de nouveaux règlements, dont un accord avec le Bangladesh concernant les conditions de travail et les recrutements de ses citoyens. La question de réglementation des agents recruteurs sera aussi abordée.
« C’est la source du problème », explique le syndicaliste Faizal Ally Beegun qui mène, depuis des années, une croisade contre les agents recruteurs véreux. Il souligne que certains agents encouragent les évasions et le travail au noir des ouvriers. Selon le syndicaliste, un ouvrier verse environ Rs 135 000 pour être recruté à Maurice. « Pour un Bangladais, c’est une très grosse somme. Imaginez son sentiment une fois qu’il réalise que son agent l’a berné. L’ouvrier travaille pour beaucoup moins que ce qu’on lui avait promis et dans des conditions déplorables. » D’où la cause des évasions, estime Faizal Ally Beegun.
Nous avons suivi des Bangladais qui résidaient dans la région de Mon-Choisy. Ils sont quatre à avoir déserté l’usine où ils travaillaient. Leurs permis sont valides pour encore trois ans, mais ils préfèrent être maçons ou peintres en bâtiment que de travailler à l’usine. Toutefois, c’est difficile de garder contact avec ces individus. Ils changent de carte SIM tous les 15 jours et changent aussi d’adresse pour ne pas être retracés. Contacté, leur agent affirme ne pas savoir où ils se trouvent. Ils bénéficient de l’aide de bienfaiteurs. Ces emplois au noir leur permettent de faire des économies et ils peuvent, ainsi, envoyer de l’argent à leurs proches. Selon Faizal Ally Beegun, plus de 1 500 ouvriers étrangers travaillent au noir dans le pays, ce que confirme Ahmad, un Bangladais de 28 ans. Il est employé dans une usine du centre de l’île, mais durant les jours de congé, il devient tailleur à un tarif équivalent à un tiers de celui d’un Mauricien.
Toutefois, si jamais les resquilleurs sont pris, c’est la déportation et ils ne seront plus autorisés à retourner à Maurice. Chose que certains ne digèrent pas. De janvier 2017 à ce jour, il y a eu quatre suicides parmi les ouvriers étrangers. Néanmoins, d’autres continuent de venir à Maurice.
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