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Main-d’œuvre étrangère - L’octroi de permis de travail : un délai de trois à huit semaines proposées 

L’engagement pris par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour accélérer l’octroi des permis de travail de la main-d’œuvre étrangère apporte une bouffée d’air frais aux opérateurs économiques. Ils espèrent que la délivrance du permis se fera sous un délai de trois à huit semaines. Le problème ne date pas d’hier. 

Les opérateurs de plusieurs secteurs d’activité se plaignent depuis un bout de temps déjà du manque de main-d’œuvre. Certains déplorent la longue attente pour obtenir des permis de travail pour des travailleurs étrangers qu’ils souhaitent embaucher. Pour y pallier, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a annoncé que le processus d’octroi des permis sera accéléré. C’était le lundi 20 mars 2023 lors d’une rencontre avec des opérateurs du secteur privé. Une annonce accueillie par l’industriel François de Grivel. Il affirme qu’en ce moment, il faut compter au minimum trois mois, voire sept mois pour qu’une demande de permis de travail soit approuvée. 

« Avec l’accélération du processus promise par le ministre, nous espérons que les permis seront octroyés dans un délai d’un mois ou deux », recommande-t-il. 

Selon François de Grivel, ce n’est un secret pour personne que le manque de main-d’œuvre se fait sentir dans pratiquement tous les secteurs d’activité. « Cette pénurie est plus accrue dans celui de l’exportation. Nous recevons des commandes importantes. Malheureusement nous ne pouvons pas les accepter à cause du manque de travailleurs», dit-il. 

Il précise que les demandes de plusieurs entreprises pour faire venir de la main-d’œuvre depuis l’étranger sont en attente. « Si les permis étaient octroyés rapidement, ce serait bénéfique non seulement aux opérateurs mais aussi à l’économie du pays dans son ensemble. Avec le nombre adéquat de travailleurs, nous serons en mesure de produire et d’exporter un plus gros volume, ce qui apportera davantage de devises au pays », explique l’industriel. 

Avis partagé par Ajay Beedassee, vice-président de SME Chambers et directeur de GNP Wear : « On peut avoir les finances nécessaires, mais si on n’a pas de travailleurs, on ne peut pas opérer. Nous dépendons fortement du capital humain. » Lui aussi propose un délai d’un mois. «Quatre semaines c’est l’idéal. Nous sommes dans une situation d’urgence. Nous ne pouvons plus perdre de temps. Il faut d’ailleurs prendre des mesures pour rattraper les retards », soutient-il. 

L’annonce du ministre des Finances apporte également un soulagement au secteur de la boulangerie. Nasser Moraby, président de l’Association des propriétaires de boulangeries, est d’avis qu’un délai de trois semaines est raisonnable. « Souvent quand les permis sont approuvés sous sept à huit mois, les travailleurs étrangers pour lesquels nous les avons sollicités ont déjà trouvé un emploi ailleurs. Du coup, toutes les démarches tombent à l’eau», déplore-t-il. Il ajoute que quelque 150 boulangers sont toujours en attente de permis pour faire venir des travailleurs étrangers. 

«Si plusieurs boulangeries ont récemment mis la clé sous le paillasson, c’est principalement dû au manque de maind’œuvre. » 
En sus de l’accélération du processus, il plaide pour que toutes les démarches se fassent sous un seul et même toit. « Pour avoir des permis, il faut faire des demandes au ministère du Travail, puis aux services des pompiers, aux services sanitaires et au ministère du logement, entre autres. Les démarches deviennent compliquées et prennent plus de temps », dit-il.

Reaz Chuttoo, porte-parole de la CTSP : «Il faut une structure de protection» 

Reaz Chuttoo, porte-parole de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), est catégorique: «Maurice ne peut pas ouvrir ses portes aux travailleurs étrangers et accélérer l’octroi de leurs permis sans la mise sur pied d’une structure de protection à leur intention.» Il se dit conscient que l’économie doit fonctionner, mais il souligne l’importance de s’assurer que la réputation du pays n’est pas ternie par la manière dont les travailleurs étrangers sont traités. Il déplore le fait qu’ils soient considérés comme étant la propriété absolue de leur employeur. « Il faut changer cette perception. Le travailleur étranger a droit à la justice quand ses droits ne sont pas respectés. »

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