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Maiden Cup - Bud Gujadhur : «Il faut être inébranlable»

Qui ne se rappelle pas de ‘The Magician’ ?  Même s’il n’est plus actif dans le giron hippique, Bud Gujadhur a conservé toute sa verve. Et quand on lui parle de courses de chevaux, sa voix est toujours empreinte de la même flamme et passion. Il nous parle de son expérience de la Maiden Cup, de ses victoires dans cette course prestigieuse et toute la préparation
qui y est.

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La Maiden Cup sera courue ce dimanche. Bud Gujadhur, on va être direct. Que faut-il à un cheval pour gagner cette prestigieuse épreuve ?
Le plus important c’est d’avoir du stamina et être inébranlable du début jusqu’à la fin. Et pour cela, le cheval doit être ‘fit’. Derrière la forme d’un cheval, il y a le travail de toute une équipe. Il faut pouvoir l’amener à son ‘peak’ au jour J. Et, ici, bien analyser le comportement du cheval pendant quelques semaines s’avère primordial. Car, un cheval peut vite arriver en forme tout comme il peut aussi vite perdre la forme. Ici, le travail de son palefrenier, de son jockey et de son entraîneur est d’assurer que tout va bien. Si ce n’est pas le cas, il faut vite rectifier le tir avec l’aide du vétérinaire si besoin est. Quand le comportement d’un cheval change, il y a toujours une raison derrière. Et, lorsque c’est un cheval qu’on prépare pour le Maiden, tout retard dans la préparation est un pas en arrière.

Un entraîneur doit-il se montrer proactif et surveiller non seulement la progression de son protégé, mais aussi ses adversaires ?
Exactement. En compétition comme à l’entrainement. Le jockey est le plus souvent concentré sur sa monture. Le devoir de l’entraineur c’est de faire ce travail. C’est à lui que revient la tâche d’analyser les forces et les faiblesses des potentiels participants de la Maiden Cup. Ici, je dois préciser que c’est un travail qui ne se fait pas dans les quinze derniers jours, mais bien avant.

Et quid de la tactique ?
La tactique y est pour beaucoup dans n’importe quelle victoire. J’ai une anecdote à ce sujet. Lors de la victoire de Mast Abeam en 1999, j’avais demandé au jockey Thompson de partir au 800m et de prendre trois à quatre longueurs sur le favori et super stayer de feu Kiki Henry, Pinehurst, entre les 800 et les 600m. Car j’avais remarqué que Pinehurst avait souvent des difficultés à suivre en descente. Cela avait porté ses fruits.

Et remporter le Ruban Bleu en deux autres occasions avec le même cheval et le même jockey aura été un haut fait de votre carrière d’entraîneur, n’est-ce pas ?
Ce sont des moments qu’on n’oublie jamais. Lors de sa première victoire, dont je me rappelle comme si c’était hier, j’avais demandé à Sam (ndlr : Samraj Mahadia) de prendre une avance lors du premier tour, de tous les endormir. Et de laisser Have Mercy souffler au Tombeau Malartic avant de repartir à la Rue du Gouvernement. Have Mercy était la doublure mais j’avais bien pris la peine de lui préciser que c’était chacun pour soi et Dieu pour tous. Ce jour-là, le grand Jeff Lloyd m’avait dit, après la course, que j’étais incroyable. Quel plus beau compliment pouvais-je avoir ? Deux ans après, on fait le doublé. Et là, avant la course, alors que Sam était déjà installé sur Have Mercy dans le paddock, je me suis approché pour lui dire :

« Bate zot ene répétition ». Apres la course il m’a fait la réplique en me disant ceci : « Missier Bud ou pas dimoune, ou ene monstre » (rires). Dans le Maiden, ce n’est pas toujours le meilleur cheval qui gagne. La tactique et le jockeyship sont très importants.

Parachute Man, grand vainqueur l’an dernier, n’a pas particulièrement brillé depuis le début de la saison. D’après votre expérience, peut-il récidiver ?
Je ne suis pas les entrainements depuis un certain temps déjà, mais je lis les journaux et les magazines spécialisés. Ayant appris que Parachute Man retrouvera Rai Joorawon, je crois que ce sera un plus. Puis, Ricky Maingard est un entraîneur que je respecte beaucoup. Ce qu’il a accompli en Afrique du Sud, où il n’est pas facile de percer, tout comme ce qu’il a fait en peu de temps ici, je ne peux que lui tirer un grand coup de chapeau. S’il évolue sur sa forme de l’an dernier, Parachute Man sera un gros morceau pour ses adversaires.

Allez-vous ressentir un pincement au cœur quand les chevaux s’élanceront ce dimanche ?
Non, nullement. Je n’ai pas de regrets d’avoir pris la décision de partir en 2014 après avoir été entraîneur champion et surtout permis à mon écurie d’être championne dans la même année. En ce moment j’aide ma petite fille dans ses études et je ne pense pas qu’il y ait plus important que cela.

On ne peut pas se quitter sans que vous nous donniez votre tiercé pour le Maiden 2017?
Je ne vois pas trop Tabreek. D’après moi, ce sera entre Enaad, Parachute Man, s’il est ‘at his best’, et Solar Star.

Mais vous avez bien un favori ?
Difficile de faire un choix entre ces trois-là, mais je vous dirais que « Blood is thicker than water » (rires).

Michaël Choyen

 

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