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Mahendra Vaghjee: l’étincelle du Zippo

Situé dans un petit couloir des arcades Sunassee, le magasin de Mahendra Vaghjee pourrait, à première vue, passer inaperçu. Et pourtant, ce petit local de quelques mètres carrés regorge de trésors : des briquets Zippo en tout genre ornent la pièce, dont certains en édition limitée et autres pièces uniques au monde… Il a été le premier représentant de la marque américaine dans l’océan Indien en 1972. Mahendra Vaghjee s’est, depuis, forgé une réputation à Maurice où il est le seul revendeur de briquets Zippo. À Rose-Hill, il suffit de demander à n’importe qui où se situe son magasin et il vous indiquera les lieux. Il est d’ailleurs surnommé «Misie Zippo» par beaucoup. « Je ne me souviens pas toujours des gens, mais eux se souviennent de moi. Ils ne connaissent pas forcément mon nom mais se rappellent du service et de mes produits », souligne Mahendra Vaghjee. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8008","attributes":{"class":"media-image alignright size-full wp-image-13787","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"304","height":"396","alt":"Zippo"}}]]Notre interlocuteur nous confie avoir le sens du business dans le sang. Il raconte qu’il y a une centaine d’années de cela, son grand-père avait lancé le premier business familial à Port-Louis. Une bijouterie qui forgera la réputation de la famille Vaghjee. Quelques années plus tard, un autre magasin voit le jour, toujours dans la capitale. Celui-ci se spécialise dans la vente des machines à coudre de la marque Singer et bicyclettes Hercule, avant d’y écouler des montres haut de gamme.

Tracer sa propre voie

« Je ne voulais pas suivre les traces de mes aïeux. Je voulais avoir ma propre entreprise et m’orienter vers quelque chose de différent ». C’est ainsi qu’en 1972, Mahendra ouvre son magasin à Rose-Hill. « J’ai commencé par importer des ciseaux Jaguar, numéro un en Allemagne et des tondeuses de grande qualité et quelques briquets Kawee. À l’époque, ce sont les briquets électroniques qui faisaient un tabac, mais ils n’étaient pas durables », souligne notre interlocuteur. Il découvre alors le briquet Zippo à travers un client étranger. « Je ne connaissais pas encore ce produit et j’en suis tout de suite tombé amoureux. Je m’étais dit à ce moment-là que je devais faire en sorte d’importer ces briquets à Maurice. J’allais d’ailleurs être le premier à le faire ». Mahendra prend alors contact avec les représentants de la marque en Pennsylvanie et fait venir une petite quantité au pays. « À l’époque, un briquet Zippo se vendait à Rs 300, mais j’ai pris un an pour vendre une centaine de modèles car les gens ne les connaissaient pas. Les revendeurs refusaient de me vendre un petit stock, mais je me suis battu en leur disant que c’était une fierté pour eux que leur marque soit représentée dans un aussi petit pays », relate Missie Zippo. ll a fallu que le Zippo se popularise à travers les films des petit et grand écrans pour que l’engouement suive. Depuis, Mahendra renouvelle son stock tous les trois mois pour le grand plaisir des nombreux fans. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8009","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-13788","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Zippo"}}]]

Vol d’une collection unique

Mahendra est très vite devenu lui-même un passionné de ce petit objet de grande valeur, dont il collectionnait des pièces uniques au monde. « J’en comptais près de 200 dans ma collection jusqu’à ce qu’on me les vole ». La marque Zippo, explique-t-il, sort des éditions limitées en 40 000 exemplaires qu’il distribue à ses représentants à travers le monde sur une base biennale. « Ce sont des pièces uniques que je n’expose pas. C’est grâce au bouche-à-oreille qu’elles se vendent. Les connaisseurs et collectionneurs mauriciens les achètent tout de suite. Nous recevons une nouvelle édition au début du mois de février », confie-t-il. Le sexagénaire offre un service personnalisé, allant du servicing à la gravure, en passant par l’emballage. « Je n’ai jamais voulu agrandir mon business car je ne fais pas ça pour l’argent mais par passion. Je me bats depuis le début contre les imitations ». N’ayant personne pour prendre la relève, il ne veut pas abandonner le business familial entre les mains de n’importe qui. « Je vais travailler jusqu’à mon dernier souffle tant que ma santé me le permet », conclut Missie Zippo.
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