Mahen Seeruttun sur la fièvre aphteuse: «Trois ans pour éliminer le virus»

Le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun a donné des détails sur l’épizootie de la fièvre aphteuse qui affecte des animaux d’élevage [bœufs, moutons, cabris] à l’île Maurice et l’île Rodrigues.

Mahen Seeruttun a donné aussi l’assurance qu’il n’y aura pas de pénurie en marge de la fête Aïd al-Adha.

Mahen Seeruttun répondait à la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’Opposition Paul Bérenger mardi 9 août à l’Assemblée nationale.

Selon le ministre de l’Agro-industrie, « cela prendra trois ans pour que le virus soit éliminé à l’île Rodrigues ».

« La campagne de vaccination sera faite jusqu’à nouvel ordre et il faut attendre trois ans pour que ce virus soit éliminé à l’île Rodrigues », a affirmé Mahen Seeruttun à une question supplémentaire du député rodriguais Joseph Buisson Léopold.

« Lorsque le premier cas a été détecté le 7 juillet, le service vétérinaire à l’île Rodrigues ne savait pas que c’était la fièvre aphteuse. Ce n’est que quand 32 cas ont été recensés dans l’île que le vétérinaire a su qu’il s’agissait de cette fièvre. Actuellement, il y a 500 cas à l’île Rodrigues », a souligné le ministre.

Mahen Seeruttun a souligné que tous les animaux importés de l’île Rodrigues le 1er août ont été abattus au centre de quarantaine de Richelieu.

« Actuellement, il y a une interdiction d’importer de la viande rodriguaise. 82 autres animaux importés de l’île Rodrigues le 15 juillet ont été abattus au parc de Vallée-des-Prêtres. Tous les animaux se trouvant dans un rayon de trois kilomètres seront vaccinés.

« Une recommandation a été faite à la Rodrigues Regional Assembly de ne pas tuer tous les animaux et de vacciner ceux qui ne sont pas infectés. Ceci sera fait durant une période de trois ans. Les parcs où se trouvent les animaux infectés sont étroitement surveillés », a expliqué le ministre de l’Agro-industrie.

À ce jour, l’on ne connaît pas la cause exacte de la transmission de la fièvre aphteuse à l’île Rodrigues, a souligné Mahen Seeruttun.

« On soupçonne que la maladie ait pu se répandre dans l’île à travers la viande infectée et transportée par des passagers voyageant sur des yachts. Les résultats des analyses effectuées en France et en Afrique du Sud sont attendus et ils vont nous éclairer sur la source de cette maladie », a indiqué Mahen Seeruttun.

Le ministre de l’Agro-industrie a aussi affirmé qu’avec l’interdiction d’importer du bétail de l’île Rodrigues, les éleveurs subiront des pertes économiques. Rien que pour 2015, 7 470 bêtes ont été importées de l’île Rodrigues, et depuis janvier 2016, 3 460 animaux sont arrivés à l’île Maurice.

Mahen Seeruttun a aussi fait comprendre que l’île Maurice n’exporte pas d’animaux vivants ou de la viande pour la consommation en Europe, mais exporte quelque 100 chevaux chaque année sur le marché européen après une période de quarantaine de trois mois chez nous. Ces exportations peuvent être interdites, et les pertes économiques ne seront pas importantes, a-t-il expliqué.

« Une compensation sera accordée aux importateurs et éleveurs dont les animaux ont été abattus. Les modalités de paiement devront être élaborées et avoir l’aval du gouvernement », a déclaré Mahen Seeruttun.

Le leader de l’Opposition Paul Bérenger a voulu savoir si une enquête a été effectuée, vu que les autorités mauriciennes ont pris la décision qu’aucune cargaison de bétail ne peut quitter l’île Rodrigues depuis le 1er août. Or, il s’avère que du bétail ait quitté l’île après cette date.

« On a demandé une explication aux autorités concernées de l’île Rodrigues, mais jusqu’à présent elles n’ont pas répondu », a dit Mahen Seeruttun. Et d’ajouter que c’est le vétérinaire principal de son ministère qui avait pris la décision de geler toute importation de l’île Rodrigues.

Le ministre de l’Agro-industrie maintient que le pays aura besoin de 10 000 doses de vaccin contre la fièvre aphteuse.