Mahen Seeruttun, ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire: «Augmenter la production locale demeure une priorité»

Le plan action qui sera établi pour le secteur de l’agro-industrie et de la sécurité alimentaire coûtera Rs 50 millions. Le ministre Mahen Seeruttun nous dévoile le projet. Il explique comment l’agro-industrie peut devenir un secteur d’avenir. Le ministère mène actuellement plusieurs réunions consultatives avec les parties prenantes de l’agro-industrie. Quel en est le but ? Nous souhaitons proposer un nouveau plan stratégique pour le secteur agricole. Ce secteur regroupe plusieurs activités : l’élevage, les bois et forêts, la culture vivrière et le sucre. Le plan nous permettra d’avoir une vision pour l’industrie agricole et sera étalé sur les cinq prochaines années. À travers les ateliers de travail, les réunions consultatives que nous organisons, nous souhaitons avoir l’avis des divers acteurs du secteur. Nous avons démarré par un atelier pour le secteur de l’élevage ; ensuite, la semaine dernière, avec les bois et forêts et la biodiversité. Le même exercice se poursuivra avec les autres créneaux. Il est essentiel de tenir compte des recommandations des parties concernées pour la bonne mise en œuvre du plan d’action. Quel budget sera-t-il alloué pour ce plan ? Nous avons prévu une enveloppe de Rs 50 millions. Cela est inclus dans le budget alloué pour le ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire. Quelles sont vos priorités actuelles ? Les retombées de ces ateliers nous permettront d’identifier les priorités. Personnellement, je pense qu’il est essentiel d’augmenter la production locale. Nous savons aujourd’hui que le volume des importations de produits alimentaires dépasse les 80 % de ce que nous consommons à Maurice. Si l’on importe autant, cela veut dire qu’il y a une demande pour ces produits. S’il y a demande, il y a définitivement un marché potentiel à exploiter. Ainsi, il faut déterminer quels produits et quel volume sont importés, et voir ce qui peut être produit localement en fonction de la superficie de terre disponible, du climat et du type de sol exploité. De ce fait, une Land Suitability Map sera créée. Par rapport à cette carte agricole, nous pourrions définir quels produits peuvent être récoltés et dans quelles régions. À partir de là, nous planifierons le volume à produire par an. Cela nous aidera à améliorer la production agricole locale. Pensez-vous que l’agro-industrie peut devenir un pilier important de notre économie ? Le secteur agricole est et demeurera important pour l’économie de Maurice, car il nous faudra toujours nourrir la population. Toutefois, comme dans d’autres secteurs, il y a des défis à relever. Aujourd’hui, les planteurs traditionnels disparaissent graduellement. Maintenant, la question posée est : comment utiliser les nouvelles technologies pour encourager les jeunes à s’engager dans le secteur agricole. C’est pourquoi on évoque désormais la ‘Smart Agriculture’ et le ‘Bio Farming’. C’est avec l’utilisation de la technologie que nous pourrons augmenter la production locale. Il ne faut pas seulement se concentrer sur la production, mais aussi penser à la transformation qui inclut beaucoup de valeur ajoutée. L’agro-industrie est le secteur d’avenir qui contribuera considérablement à la croissance de notre économie. D’ailleurs, en Afrique, on prévoit déjà que l’agriculture sera le moteur de la croissance.