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Maëva : «Kan fini paiy tou det, pa res nanye»

Être riche n’est pas l’ambition de Maëva (prénom d’emprunt). Elle souhaite simplement pouvoir nourrir sa famille et manger à sa faim. 

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Âgée d’une trentaine d’années, cette habitante d’un faubourg des Plaines-Wilhems est la mère de jumeaux de 5 ans, d’un fils de 10 ans et d’une fille de 3 ans. Pour aller à l’école, ses enfants n’ont souvent qu’un bout de pain et de l’eau. 

Maçon, son époux n’a pas de travail fixe. Pour contribuer aux dépenses de la famille, Maëva cumule deux boulots comme femme de ménage. Toutefois, leurs salaires, ajoutés à l’allocation de Rs 2 100 dont bénéficie mensuellement cette famille enregistrée sur le Social Register of Mauritius (SRM), ne suffisent pas pour un minimum de confort de vie. 

Après avoir réglé les factures utilitaires, l’internet et payé les dettes, Maëva peine à faire ses courses à la boutique du coin. D’ailleurs, elle doit au boutiquier une somme de Rs 3 000, car elle a été récemment contrainte de prendre des provisions à crédit. Surtout en ces temps difficiles liés à la pandémie et à la hausse du coût de la vie.

Si le poulet est un aliment rare qu’elle se permet uniquement quand elle a des sous, les repas servis le soir à sa famille consistent fréquemment en un plat de riz, des lentilles et des pommes de terre. 

Et quand il n’y a rien dans la marmite, sa belle-mère vient parfois à son secours. Ou alors, elle fait un saut chez la voisine pour cueillir des « bred mouroum » ou giraumon afin d’en faire un bouillon pour manger avec un peu de riz. Sinon, son plat du soir ne se résume qu’à une tasse de thé sans lait et du pain badigeonné de beurre, le strict minimum pour que ni ses enfants, ni son mari, ni elle ne dorment le ventre vide. 

Pour que ses petits puissent aller à l’école, elle compte sur la bénévole d’une ONG. Celle-ci propose chaque matin un petit-déjeuner et un déjeuner à quelques enfants du quartier. « C’est un grand soulagement et je n’ai que le repas du soir à trouver », dit la mère, qui ne peut acheter un sachet de céréales à ses enfants, même le moins cher. 

Entre les quatre murs de sa maison, seule Maëva sait comment elle fait pour nourrir sa famille quand le placard se vide. Souvent, elle est en larmes et ne sait pas à quel saint se vouer pour sortir de cette précarité. 

Mais ce qui lui donne du courage pour des jours meilleurs, c’est sa foi en Dieu et son amour pour ses enfants. « J’ai grandi dans la pauvreté. Je ne veux pas de cette vie pour mes enfants. Leur éducation est ma priorité et je ne baisserai pas les bras pour qu’ils aient un avenir meilleur. »

 

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