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Madhuri, 26 ans, battue et étranglée par son époux - Santa : «J’avais prévenu ma fille qu’un jour il allait la tuer»

 parents de Madhuri Les parents de Madhuri, Santa et Sujeet Bhoobun.
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Madhuri Seetul, 26 ans, a quitté ce monde de façon tragique. Mère de deux garçons âgés de 9 et 5 ans et d’une fille de 7 ans, la jeune femme ne les verra pas grandir. Mariée à Vedanand Seetul, âgé de 46 ans, Madhuri était une femme qui subissait les violences de son époux sans jamais le dénoncer. Dimanche, au cours d’une énième dispute avec le père de ses enfants, celui-ci s’est acharné sur elle et l’a étranglée jusqu’à ce que mort s’en suive.

Les proches de la victime sont révoltés. Santa Bhoobun, 50 ans, la mère de Madhuri, ne cesse de pleurer la mort de sa fille aînée. En maintes occasions, elle lui avait dit de quitter définitivement son époux. « Elle souffrait trop. Je l’avais prévenue qu’un jour, il allait en finir avec elle », affirme la maman meurtrie après cette brutale disparition.

La jeune femme n’a pas eu une vie aisée. Elle a passé son enfance à Bois-Chéri, d’où est originaire son père Sujeet. Il travaille comme laboureur, alors que son épouse est femme au foyer. Le couple a trois filles, dont Madhuri était l’aînée. « Madhuri était une douce jeune fille. Elle a fréquenté l’école primaire de Bois-Chéri et a arrêté ses études une fois au collège. Elle voulait aider sa mère à la maison », nous dit Sujeet. Après plusieurs années à Bois-Chéri, la famille a dû partir. « Nous avons eu des soucis familiaux et j’ai dû déménager pour aller vivre à Goodlands avec ma famille », ajoute-t-il. C’est ainsi qu’ils ont emménagé dans une modeste bicoque.

seetul
Une photo du couple Seetul bien avant le drame.

La demande en mariage

Madhuri venait d’atteindre l’adolescence quand elle a reçu une demande en mariage de Vedanand Seetul, un habitant de la localité. Elle était âgée de 15 ans et lui de 33 ans. « Il nous a menti sur son âge. Nous avons rencontré sa famille, qui nous a donné la garantie que ma fille serait bien traitée et qu’elle ne manquerait de rien », se souvient Sujeet Bhoobun.

Le couple s’est uni en 2007, deux mois après la première rencontre. Madhuri et Vedanand se sont installés à Lallmatie, où habite la famille de l’époux. Alors que Sujeet croyait sa fille entre de bonnes mains, la réalité s’est révélée toute autre pour la jeune mariée. « Pendant un an, tout s’est bien passé. Puis, ma fille a eu son premier enfant. Son époux avait de mauvaises fréquentations. Il a peu à peu sombré dans l’alcool », nous explique Sujeet.

Aux dires des proches, c’est au cours de cette période que la vie de Madhuri aurait basculé. « Sak fwa li ti pe bat mo tifi pou enn wi pou enn non », dit Sujeet. Vedanand exerçait comme plombier. « Ma fille a connu l’enfer avec lui. Il partait travailler, puis revenait saoul à la maison et réclamait à manger. Ma fille lui disait alors qu’il lui incombait de donner à manger à sa famille. Il la frappait », ajoute Sujeet.

Du lait et du pain pour calmer leur faim

Il y a des jours au cours desquels la jeune maman et ses enfants n’avaient pas de quoi se nourrir. « Ma fille se sacrifiait pour ses enfants. Certains jours, elle buvait juste de l’eau et laissait à ses filles du pain trempé dans du lait pour calmer leur faim », nous confie-t-il.

Maltraitée et battue, Madhuri prenait régulièrement ses enfants pour venir trouver refuge chez ses parents à Melville, Goodlands, et leur relatait sa misère, ainsi qu’à ses sœurs. « Quand ma fille arrivait à la maison, elle était toujours couverte de bleus. Sak fwa mo dir li : Kit to misie, sinon enn zour li pou touy twa. Monn dir li pans lavenir so bann zanfan », sanglotte Santa Bhoobun, sa mère.

Malgré ces mises en garde, la jeune femme retournait auprès de son époux. « Misie la vinn pran zanfan ek li. Lerla li oblize retourn ek li », nous dit-elle. Le couple a changé de maison en plusieurs occasions, avant d’en trouver une à la rue Tagore, à Lallmatie. « Un mois de cela, ma fille avait été une nouvelle fois agressée et tailladée par son époux. Elle était restée à l’hôpital. C’est bien plus tard que nous l’avons su », s’indigne Sujeet.

Et dans la nuit du 25 novembre, l’irréparable s’est produit. Au cours d’une ultime dispute, Madhuri a été tuée par son époux. Cette tragédie a dévasté la famille de la jeune femme. « Elle est restée pour les enfants. La dernière fois qu’elle était venue à la maison, elle avait trouvé un travail d’entretien. Nous nous serions occupés d’elle et de ses enfants », dit Sujeet, effondré.

Une énième dispute conjugale qui vire au meurtre

vedanandLe drame a eu lieu dans la nuit du dimanche 25 novembre. Le couple s’est de nouveau disputé. Vedanand Seetul a invité son épouse de venir se mettre au lit et elle aurait refusé. Les choses ont dégénéré, l’époux l’a agressée, puis l’a étranglée. La jeune maman est morte. Il a ensuite conduit le corps inerte dans la salle de bains et a changé ses vêtements, puis l’a installée sur le matelas. Ce n’est que le lendemain matin qu’il s’est rendu à la police pour dire qu’il avait tué son épouse. L’autopsie a révélé que la jeune femme était morte par strangulation.

 

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