Les ONG mauriciennes présentes au XVe Colloque VIH océan Indien, qui se tient à Madagascar, ont vivement critiqué l’absence de représentants du ministère de la Santé.
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Pour elles, cela reflète le peu d’intérêt que Maurice porte à la lutte contre le VIH et la prise en charge des malades.
Pour Pils, CUT et Collectif Arc-en-ciel, « le gouvernement a brillé par son absence. D’autant que le jour de la cérémonie d’ouverture lundi, le comité organisateur ne semblait pas être au courant de cet état des choses. »
C’est, en fait, au moment d’un bilan de la situation du VIH dans chaque pays que l’absence de la délégation mauricienne a été notée. On apprend qu’à l’appel du représentant de Maurice, personne ne s’est présenté. Cela, alors que le quadricolore était bien là. Il nous revient que ce n’est qu’à la cérémonie de clôture, mercredi, que Maurice s’est fait excuser par le biais de la délégation de l’Assemblée régionale de Rodrigues.
Interrogé sur l’absence d’un représentant du ministère mauricien de la Santé au colloque, Anil Gayan dira qu’il avait délégué la représentante de Rodrigues pour prendre la parole et rétablir certains faits. Il attribue l’absence de Maurice aux changements intervenus, il y a quelques semaines, à la tête de l’administration de son ministère. Il explique que la Senior Chief Executive Mme How Fok Cheung a été remplacée par Grish Gunesh, alors que l’Acting Permanent Secretary Mme Y. Moorghen a été mutée. Son remplaçant est Mudaliar Mylavadee. De plus, indique le ministre, la personne responsable du dossier VIH est souffrante.
Note d’excuse
Selon nos informations, c’est le mardi 27 septembre que le ministère a fait parvenir, par courriel, un rapport sur la situation du VIH à Maurice, accompagné d’une note d’excuse. Et ce n’est que le mercredi 28 septembre que les délégations présentes ont pu prendre connaissance du document et apprendre officiellement que Maurice s’est excusé de son absence à ce colloque.
Pour les ONG mauriciennes, « ce ne sont que de piètres excuses », d’où le communiqué conjoint qu’elles ont rédigé. Nathalie Rose, de Pils, soutient que « ce n’est pas un mail qui peut faire passer la pilule de l’absence d’un représentant du ministère de la Santé » au colloque. « Comment avoir des plans efficaces de prévention, de dépistage et de prise en charge dans la région si le pays le plus affecté de la zone se désintéresse de ce débat ? » se demande Pauline Verner, du Collectif Arc-en-Ciel.
Cette absence, selon les membres de ces trois ONG, est « lourde de sens et n’augure rien de bon pour la riposte nationale et régionale au VIH et aux hépatites virales ». Nicolas Munbode, de Cut, soutient, pour sa part, que « ceux qui en paient le prix sont les personnes vulnérables qui n’ont pas les services adéquats pour une prise en charge médicale efficace. »
Notons que le Colloque VIH océan Indien est organisé sur une base rotative dans un des pays de la région chaque année. C’est une plate-forme qui réunit les acteurs du domaine afin de mettre en place des collaborations entre les îles sur le VIH et les hépatites virales.
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