Le président français Emmanuel Macron a débuté jeudi en Inde une visite d'Etat de deux jours, empreinte de faste et emblématique du partenariat stratégique développé par les deux pays.
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Accueilli sur tapis rouge avec une parade d'éléphants, M. Macron a atterri en début d'après-midi à l'aéroport de Jaipur, capitale régionale de l'Etat du Rajasthan, à 200 kilomètres au sud de New Dehli, a constaté un photographe de l'AFP.
Il sera reçu dans la soirée par le Premier ministre indien Narendra Modi pour un banquet d'Etat dans un palais de maharaja du XIXe siècle.
Le chef de l'Etat français est l'invité d'honneur de M. Modi pour la fête de la Constitution indienne, entrée en vigueur le 26 janvier 1950, deux ans après l'indépendance.
M. Macron, très concentré ces dernières semaines sur la relance de son quinquennat, après une année difficile, prend ainsi du champ à l'international à un nouveau moment de tension en France avec la grogne des agriculteurs.
M. Modi, qui avait été l'invité d'honneur pour le défilé militaire du 14 juillet à Paris, lui rend la pareille six mois plus tard.
Le dirigeant nationaliste avait d'abord invité le président américain Joe Biden, qui n'a finalement pas donné suite, selon la presse indienne.
"Ce déplacement va permettre de consolider et approfondir les relations diplomatiques et économiques franco-indiennes et de resserrer les liens entre les sociétés civiles", se félicite la présidence française.
- "Pays des rois" -
Le président est arrivé jeudi à 15H00 (09H00 GMT) à Jaipur, capitale du Rajasthan, le "pays des rois" célèbre pour ses maharajas et palais.
Il est monté jusqu'au fort Amber, qui domine Jaipur, où l'attendait une cérémonie haute en couleurs, avec des éléphants arborant des parures dorées aux motifs colorés et des danseurs traditionnels, au son de cuivres et percussions.
Il a été accueilli par la princesse Diya Kumari, vice-ministre en chef du Rajasthan.
Portant un collier de fleurs, Emmanuel Macron, a été acclamé par des élèves et étudiants enthousiastes, agitant des drapeaux des deux pays.
"On veut 30.000 étudiants (indiens) pour 2030 donc il faut y aller. On veut avoir plus d'étudiants indiens en France", a-t-il dit en passant devant la presse.
Narendra Modi lui a réservé une parade en voiture à travers Jaipur, suivie d'un dîner en tête-à-tête dans une ancienne résidence royale transformée en palace.
Symbole de la coopération bilatérale dans le domaine spatial, des satellites aux vols habités, les deux dirigeants, accompagnés de l'astronaute français Thomas Pesquet, visiteront aussi un observatoire astronomique du XVIIIe siècle.
Vendredi matin, ils assisteront ensemble à la grande parade militaire de New Delhi, au son de 21 coups de canons. Emmanuel Macron rejoindra au préalable la tribune d'honneur à bord d'un fiacre.
Un contingent de 150 légionnaires ainsi que deux chasseurs Rafale et un avion ravitailleur français seront aussi à l'honneur, entre régiments de chars indiens et cavalerie à dos de chameau.
- Dérives autoritaires -
Au-delà du faste, les crises internationales, de l'Ukraine à Gaza, seront au coeur des discussions. L'Inde, alliée de longue date de la Russie, son premier fournisseur d'armements, refuse de condamner son offensive en Ukraine.
La France espère accroître sa coopération dans l'industrie militaire avec l'Inde - qui lui a acheté 36 Rafale et est en négociation pour en acquérir 26 autres - et lui vendre six réacteurs nucléaires EPR. Aucune annonce majeure n'est toutefois attendue durant la visite.
Le président Macron est accompagné des ministres des Armées Sébastien Lecornu, de la Culture Rachida Dati, des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et d'une quinzaine de chefs d'entreprise, dont les PDG d'EDF, Dassault Aviation, Naval Group et Cap Gemini.
A la fois première puissance démographique (1,43 milliard d'habitants) et cinquième économie mondiale, l'Inde est un poids lourd incontournable et de plus en plus courtisé.
La France entend de son côté être un acteur de la zone Asie-Pacifique et une puissance d'équilibre entre le Nord et le Sud.
Les ONG, qui dénoncent des dérives autoritaires en Inde et la répression des minorités religieuses, ont exhorté M. Macron à soulever la question durant ses entretiens.
"Si les alliés de l'Inde ne font pas clairement comprendre au gouvernement de Modi que les violations des droits auront des conséquences (..) la répression et l'autoritarisme ne cesseront de croître en Inde", avertit Human Rights Watch.
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© Agence France-Presse
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