Elle a connu trois opérations, de longs mois à l’hôpital, une vie en pause, mais elle en est sortie souriante et plus forte que jamais. Après une longue absence de la cour de l’école, elle vient d’y retourner, il y a trois semaines. Une nouvelle aventure qu’elle attendait avec impatience, une occasion d’écrire une nouvelle page de son histoire, soit celle d’une petite fille devenue grande et forte malgré les difficultés.
Un sourire contagieux, une humeur agréable, la petite Lynnsha fait fondre le cœur de tous ceux qu’elle côtoie. Non seulement à cause de sa personnalité, mais aussi pour cette envie de vivre, de se battre qui définissent les traits de son caractère. La fillette s’est battue contre deux tumeurs, elle a subi pas moins de trois grosses opérations et a passé ces dernières années à rêver d’une autre vie, celle d’une enfant comme tous les autres qui vont à l’école, jouent avec leurs petits camarades et font des bêtises à la maison.
C’est en 2016 que la vie de cette enfant a basculé, quand sa mère a appris qu’elle avait un cancer rare. « Le médecin m’a expliqué qu’elle avait une tumeur. Je ne comprenais rien du tout et j’étais paniquée », explique sa maman Charline Pierre. Celle-ci se sent tout à coup seule, car elle ne savait pas à quelle porte frapper. Elle rencontre par la suite Karan Juglall, le directeur de l’association Enn rev enn Sourir, qui lui promet de venir en aide à sa fille. Ainsi, pendant trois ans, tous les frais des opérations et des traitements de la petite fille ont été assurés par cette association, qui milite pour que les enfants inopérables à Maurice puissent l’être à l’étranger.
Karan Juglall fait aujourd’hui partie de la famille et il vient parfois nous rendre visite. Il est comme un grand frère pour Lynnsha»
Ainsi, c’est avec une immense joie que Karan Juglall et les membres de l’association ont appris, il y a trois semaines, que la petite fille a pu reprendre le chemin de l’école. « Ma fille a dû cesser l’école en 2016, quand elle est tombée malade. Cela l’a rendue très triste. à la maison, je faisais de mon mieux pour lui apprendre à écrire les lettres et quelques mots nouveaux, mais c’était dur. De plus, nous étions plus concentrés sur son état de santé et on devait se battre pour qu’elle aille mieux. Mais depuis qu’elle est en rémission, on y pensait sérieusement, car elle ne cessait de nous dire qu’elle voulait aller à l’école. » Sa mère s’est donc arrangée avec une école spécialisée à Coromandel pour qu’elle puisse s’y rendre.
Ainsi, depuis le 11 octobre, Lynnsha a rejoint la Grade 2. « Elle devrait être en Grade 5, mais elle a du retard à rattraper. » Sa maman explique que cela ne la dérange nullement d’être avec des plus petits dans une classe : « Elle aime son école et aime surtout se faire des amis. » Lynnsha aime également beaucoup dessiner et regarder des dessins animés. C’est un peu ce qu’elle faisait pendant toutes ces années où elle devait faire passer le temps entre les quatre murs des hôpitaux. Quand elle n’est pas à l’école, elle aime aussi s’amuser avec sa petite sœur, qui a tout juste deux ans. Les deux filles s’entendent très bien et Lynnsha est contente de pouvoir veiller sur elle.
En ce moment, l’état de santé de Lynnsha est stable, avance sa maman. cependant, elle continue ses traitements et ne manque pas ses rendez-vous à l’hôpital Victoria, ainsi qu’ à Wellkin. Elle prend aussi beaucoup de précautions, surtout en cette période de crise sanitaire. « J’ai pris un peu de temps pour accepter qu’elle aille à l’école à cause de la situation actuelle. Il faut faire bien attention avec Lynnsha, pour éviter toute complication », explique-t-elle. Elle avance qu’elle ne manque pas de parler à sa fille pour lui expliquer les précautions à prendre. « C’est vrai qu’on se parle beaucoup. Elle aussi, elle aime s’exprimer. Elle dit souvent aux autres qu’elle a eu un cancer. Je ne le lui cache pas. Me mo pa donn li traka osi. Cependant, c’est une enfant, elle ne serait pas capable d’expliquer ce qu’est un cancer, si ce n’est vous dire ses ressentis pendant ces dernières années. »
Sa mère n’a qu’un souhait, c’est qu’elle puisse rapidement devenir une petite fille comme les autres et mener une vie des plus normale. « Certes, nous n’oublierons pas toutes les difficultés par lesquelles nous sommes traversées, mais ma fille a aussi droit au bonheur. Je lui souhaite de vivre encore de très belles années. »
Elle tient aussi à remercier l’association Enn rev Enn sourir pour son soutien infaillible pendant toutes ces années : « Karan Juglall fait aujourd’hui partie de la famille et il vient parfois nous rendre visite. Il est comme un grand frère pour Lynnsha. » Aux parents qui se battent encore aujourd’hui pour leurs enfants malades, elles leur demande de ne pas perdre espoir, de prier et de puiser leur force dans leurs enfants : « Zot mem nou lafors, nou kouraz, zot pli for ki nou… »
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