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Lynchage public - Bhavish Budhoo : «la violence n’est pas la solution»

Le sociologue Rajen Suntoo, et Bhavish Budhoo, avocat et directeur de Dis Moi Maurice.

Depuis quelque temps, les vidéos montrant des individus en train d’être lynchés par des membres du public font le tour des réseaux sociaux. Ce phénomène de lynchage public prend de l’ampleur et, pour en parler, Anoop Dhookeeya a accueilli le sociologue Rajen Suntoo et Bhavish Budhoo, avocat et directeur de Dis Moi Maurice sur le plateau de l’émission « Au cœur de l’Info », sur Radio Plus, le mercredi 17 avril.

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« La violence n’est pas la solution. Les droits fondamentaux d’un humain sont bafoués », a fait ressortir Bhavish Budhoo. Pour l’avocat, il est crucial d’attirer l’attention du public sur les droits des hommes et qu’il n’est pas possible de faire justice soi-même. « On comprend la frustration et la colère du public, mais nous ne pouvons pas prendre la loi entre nos mains. On doit respecter le mécanisme légal en place dans ce pays », a-t-il ajouté.

Bhavish Budhoo a aussi déploré l’inaction de la police face à ce type de violence où les présumés voleurs se font tabasser par le public. « Dans certaines vidéos, nous voyons la présence de la police, mais elle n’intervient pas pour protéger le suspect », a-t-il estimé. Ce dernier a aussi fait comprendre que, selon la loi, il est possible de maîtriser une personne qui commet un délit, mais il n’est pas légal de la torturer ou encore de la déshabiller dans la rue. « Cette justice populaire ne fait pas honneur aux droits de l’homme. Il faut pouvoir maîtriser le suspect avec une force raisonnable et, ensuite, le conduire vers un poste de police au plus vite », a précisé l’homme de loi. 

En ce qui concerne les facteurs qui poussent à la justice populaire, le sociologue Rajen Suntoo a fait remarquer que c’est souvent les valeurs prônées au sein de la famille qui se reflètent dans la société. « Tout commence à la maison. On voit de plus en plus que la violence est présente au sein du foyer. Elle est banalisée et devient normale pour certaines personnes. On ne voit pas la gravité de la situation parce qu’on est habitué à cette violence au quotidien », a-t-il fait comprendre.

Shiva Coothen : « La police ne cautionne pas la violence » 

Les consignes sont claires : la police ne cautionne pas la violence et la justice populaire. C’est ce qu’a fait comprendre l’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office qui est intervenu durant l’émission. « On ne tolère aucun acte de violence envers qui que ce soit. C’est à la police de faire son enquête et c’est à la justice de juger le suspect. S’il est reconnu coupable, il sera puni en fonction », a-t-il affirmé.

En maîtrisant un suspect, il faut se tourner vers la police et, si la police de la localité n’est pas disponible, il est alors possible d’appeler sur le 148. « Il est vrai que la police peut ne pas être disponible tout de suite parce qu’il nous faut quand même donner la priorité aux cas les plus urgents. Mais il y a d’autres structures comme la Division Support Unit ou encore l’Emergency Response Unit et la brigade criminelle (CID) en cas de vol », a-t-il fait comprendre.

  • defimoteur

     

 

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