Lutte contre le trafic humain : un « Task Force » mis sur pied au bureau du DPP 

Un manque de communication est souvent évoqué entre la police et le bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP). Un « Task Force » a ainsi été mis sur pied au bureau du DPP pour assurer la liaison et une coopération entre les différents « law agencies », dont la police, pour combattre le trafic humain. L’annonce a été faite, le vendredi 26 juillet 2024, lors d’une table ronde au bureau du DPP. 

Lors de son discours, le DPP, Mᵉ Rashid Ahmine a annoncé que le « Task Force » sera présidé par Mᵉ Nataraj Muneesamy, Assistant DPP. L’objectif est de fournir des « quick legal guidance » et d’améliorer la coordination entre les différentes parties prenantes.  Une telle approche, selon le DPP, est essentielle pour obtenir des condamnations et de freiner les activités de trafic humain à Maurice. « We have to remind the victims that they are not forgotten », a déclaré le DPP.  

« On a entendu durant les discussions qu’il n’y a pas suffisamment de communication entre la police et le bureau du DPP dès qu’une affaire a été détectée. Ce Task Force est là pour donner des conseils pour que la police aille dans la bonne direction afin de recueillir tous les témoignages que les avocats puissent présenter devant une cour de justice », a déclaré le DPP au cours de son intervention à la presse. 

Cet événement a été organisé dans le cadre du « World Day against Trafficking in Persons » qui sera observée le 30 juillet 2024. La table ronde a vu la participation de deux représentants du ministère du Travail, Radha Appasamy et Surujdev Mohun Surat, Mᵉ Muhummud Dzedhaan Bhatoo, Principal State Counsel, l’inspecteur Shehzad Nazeerally et Yatin Jokhun, Programme Coordinator de l’International Organization of Migration. Mᵉ Nataraj Muneesamy, Assistant DPP agissait comme modérateur.

Cette discussion avait pour but de mettre en lumière les difficultés que font face les différents « stakeholders » dans les cas de trafic humain à Maurice. L’objectif est de faire des recommandations pour améliorer la situation. Les participants ont chacun fait état des obstacles auxquels ils font face dans le cas de trafic humain. Ils ont tous concédé que le public mauricien n’est pas suffisamment sensibilisé à cette tragédie humaine. Les victimes ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir un soutien. De son côté, l’inspecteur Shehzad Nazeerally a fait ressortir la complexité d’une enquête policière dans un cas de trafic humain. Il a souligné que les victimes sont souvent réticentes et ne coopèrent pas avec la police.