Lutte contre l’argent sale : nouvelle stratégie pour traquer les bookmakers clandestins

Les inspecteurs de la Gambling Regulatory Authority pourront bientôt faire des « test purchases », c’est-à-dire parier chez des bookmakers opérant dans l’illégalité afin de les traquer. Il s’agit d’une mesure annexée au Budget 2019-20.

Autrefois, les officiers affectés à la police des Jeux et ceux de la Gambling Regulatory Authority (GRA) ne pouvaient pas parier chez les bookmakers opérant dans l’illégalité pour les traquer. Ce sera désormais possible dans un proche avenir, avance-t-on au sein de la GRA. « Les bookmakers clandestins n’ont aucune donnée. Du coup c’est difficile de faire quelque chose. Il fallait que quelqu’un aille parier chez le bookmaker illégal afin qu’on puisse agir », affirme une source proche du dossier. Il s’agit d’une mesure insérée dans l’annexe du Budget 2019-20 présenté le lundi 10 juin.

On indique au sein de l’organisme que jusqu’ici, si un parieur déposait une plainte contre un bookmaker opérant dans l’illégalité pour  non-paiement d’un gain, rien ne pouvait être fait. « Dorénavant les officiers pourront mener des test purchases afin d’avoir des preuves que les bookmakers auprès desquels ils ont parié dans le cadre de leurs investigations opèrent dans l’illégalité », souligne un officier. Ce dernier a ajouté que toutes les mesures annoncées seront mises à exécution une fois le Budget voté.

Dans sa lutte et afin d’aider les autorités dans leurs enquêtes, la GRA sera aussi habilitée à demander à une cour de justice l’autorisation d’obtenir auprès des opérateurs téléphoniques des informations liées aux relevés téléphoniques de jockeys et de propriétaires de chevaux.

Ces mesures visent à anéantir le marché florissant des paris illégaux à Maurice. « Nul ne peut exactement dire quelle est son ampleur, mais il a été avancé que le chiffre d’affaires du marché illégal pourrait être supérieur à celui du marché légal. Quel que soit le chiffre, il est clair qu’une grosse somme d’argent qui doit revenir à l’État est perdue avec les bookmakers clandestins », a-t-il avancé. Le rapport de la commission d’enquête sur le monde hippique, présidée par Rick Parry, avait clairement indiqué que le marché des bookmakers opérant dans l’illégalité est énorme.

Une des raisons pour lesquelles les gens préfèrent jouer chez les bookmakers clandestins, c’est la taxe qui est perçue sur tous les paris. Il y a aussi ceux qui placent des paris au téléphone, c’est-à-dire à crédit, plutôt que d’avoir à transporter de grosses sommes d’argent, avec l’incitation supplémentaire de ne devoir payer que 5 % d’impôt que le bookmaker conserve. De nombreux bookmakers prenant ces paris illégaux sont en réalité des bookmakers licenciés.