Lutte contre la Covid-19 à Maurice : l’éventualité d’un allègement des restrictions sanitaires étudiée

Depuis ces dernières semaines, le High Level Committee se penche sur un allègement des restrictions sanitaires à Maurice. Selon nos informations, la décision devrait tomber d’ici la fin de cette semaine.

Maurice semble vouloir emboîter le pas des pays qui ont allégé ou enlevé les restrictions sanitaires liées à la Covid-19. Depuis plusieurs semaines déjà, plusieurs sous-comités, placés sous l’égide du High Level Committee, étudient cette éventualité. 

Une source proche du dossier nous indique que d’ici deux jours, soit le vendredi 25 mars prochain, les choses devraient se préciser concernant les formes de restrictions sanitaires qui seront revues. Cela en prenant en ligne de compte l’évolution de la Covid-19 à Maurice et dans le monde ainsi que le nombre de personnes vaccinées entre autres.

Parmi les changements à venir, il y a, par exemple, le nombre de personnes qui sera autorisée en même temps dans les lieux de culte. Limité à 10 actuellement, le nombre pourrait grimper à 200. Toujours selon notre source, ce quota n’a cependant pas été finalisé. « Il y aura un changement », nous a affirmés notre interlocuteur. Un rapport de la situation est actuellement attendu avant qu’une décision soit prise. « Les choses sont en bonne voie », selon notre interlocuteur.

Cet allègement est-il prématuré alors que Maurice recense quotidiennement encore de nombreux nouveaux cas de la Covid-19 ? « Non, ce n’est pas prématuré », répond le Dr Soobaraj Sok Appadu du National Covid-19 Coordinator, qui n’a cependant pas souhaité donner plus de détails. Un avis que partage aussi le Dr Sivalingum Ramen, ancien directeur général des services de santé. Cela d’autant plus que le variant BA.1 et le sous-variant BA.2 de l’Omicron ne sont heureusement pas aussi « virulents », explique ce dernier. 

Selon le Dr Ramen, l’Omicron peut engendrer une immunité naturelle causée par une infection au virus. Ce qui est, selon lui, mieux que l’immunité vaccinale. Ainsi, l’immunité collective sera plus facilement atteinte, affirme notre interlocuteur. Il indique qu’en Angleterre, après les tests d’anticorps effectués, il a été constaté que plus de 98 % à 99 % des personnes étaient immunisées. Les choses vont dans le même sens à Maurice.

Cependant, cet allègement devrait se faire progressivement, souligne l’ancien directeur général des services de santé. « Dans les lieux fermés où il n’y a pas une bonne aération le port du masque sanitaire devrait toujours rester de rigueur, car il y a plus de risque de contagion. En revanche, si on est à l’air libre, on pourrait éventuellement enlever le masque », fait-il ressortir. Il ajoute qu’il est également possible d’augmenter de manière graduelle le nombre de personnes dans les lieux où le nombre était limité. Cependant, il faut s’assurer qu’il y ait une bonne aération, insiste-t-il. 

Le Dr Ramen ajoute qu’il faut commencer à lever graduellement les restrictions sanitaires, car on ne peut rester « cloîtrés » éternellement, surtout avec l’Omicron qui n’est pas aussi virulent. « Si nous avons un autre variant qui donne des maladies sévères, il faudra alors remettre en place les restrictions », fait-il ressortir. 

Pour sa part, le virologue Nand Pyndiah ajoute qu’avec la baisse du nombre de cas sévères et le nombre de cas recensés, un allègement des restrictions sanitaires est envisageable comme cela se fait dans plusieurs pays. Cependant, cela devrait se faire par étape. « On ne devrait pas tout enlever, mais attendre encore jusqu’au mois de juin pour voir l’évolution de la situation avec le début de l’hiver. Le pays aura atteint davantage une immunité collective à travers la vaccination », dit-il. 

Le Dr Pyndiah estime qu’il faut être prudent quant à l’allègement des restrictions sanitaires, car ce n’est pas toute la population qui est vaccinée ou qui a développé une immunité. Il y a aussi des personnes qui ont des comorbidités et qui peuvent être très vulnérables, d’autres ne développent pas assez d’immunité, et ce, même en étant vaccinées. « Si toutes les restrictions sont enlevées d’un coup, les gens auront tendance à vouloir sortir et se regrouper. Ce qui pourrait mettre en péril les personnes vulnérables », conclut-il.