Lutchigadoo Connection : l’Icac s’intéresse à des avocats et un politicien 

Le présumé trafiquant de drogue synthétique Kusraj Lutchigadoo fait désormais l’objet d’une enquête pour blanchiment par l’Independent Commission Against Corruption (Icac). Le mécanicien de la route Bassin, à Quatre-Bornes, est déjà sous la loupe de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) pour avoir opéré un laboratoire clandestin chez sa belle-famille, à Triolet. L’équipe de Grand-Baie l’a coincé le samedi 31 mars dernier avec un kilo de stupéfiants estimé à Rs 5 millions, une BMW M6 et Rs 301 350 en espèces.
Agent d’un candidat lors de l’élection partielle dans la circonscription Belle-Rose/Quatre-Bornes, il est également dans le collimateur du Central Criminal Investigation Department (CCID) pour son « escapade » du centre de détention policière de Vacoas un mois plus tard. C’est notamment en raison de cette virée nocturne que la Commission anticorruption entre en scène, ayant obtenu des renseignements que les sentinelles ont perçu un pot-de-vin pour lui permettre d’aller « prendre l’air ». 
Les enquêteurs de Moka vont aussi se pencher sur l’affaire du téléphone portable de Kusraj Lutchigadoo dont la mémoire a été effacée après avoir été réinitialisée, comme révélé dans Le Défi Quotidien du mardi 19 juin. Ils veulent déterminer quelle influence exerce le présumé trafiquant de drogue sur des membres de la force policière. Le Samsung Galaxy S8 qui est l’un des deux portables saisis dans le laboratoire de fortune semble avoir été manipulé afin que nul ne puisse déterminer avec qui le suspect a été en contact à travers les réseaux sociaux et autres services de messagerie. 
L’Icac dispose déjà d’une liste de membres de la force policière, d’avocats et d’un homme politique censés être proche de Kusraj Lutchigadoo et qui auraient eu un rôle à jouer quant à son escapade du centre de détention de Vacoas. Et de l’alibi à fournir au CCID qui a inculpé une demi-douzaine de personnes dans cette affaire.